Au milieu de la cantine de son siège à Copenhague, Saxo exhibe un squelette de dinosaure grandeur nature (ou une reproduction, son authenticité n'étant pas précisée) : un excellent moyen de rappeler à tous les collaborateurs la fragilité potentielle de leur entreprise face aux mutations de son environnement et aux chocs qui le menacent.
Le clin d'œil pourrait aisément se décliner dans toutes les entreprises, notamment les grands groupes (de la finance ou d'autres secteurs) qui ont une tendance naturelle à s'endormir sur leurs lauriers en imaginant que leur taille et leur puissance les mettent à l'abri de tout accident brutal susceptible de remettre en question leur existence. Parce que ce réflexe est avant tout celui de leurs employés, c'est bien à eux qu'il faut adresser le message du risque permanent de disparition soudaine et inattendue.
Notez que le choix du dinosaure comme illustration, dont la seule dimension invite automatiquement à la réflexion, peut porter (au moins) deux interprétations distinctes. Celle, positive, qui est décrite dans le tweet en référence invite à penser sans cesse à l'exigence d'adaptation au contexte de l'activité et plus particulièrement aux attentes changeantes des clients. Mais pourquoi ne pas envisager aussi celle, plus correcte, historiquement, du cataclysme imprévisible auquel il est vain d'espérer se préparer ?
Apparemment plus pessimiste (et ce sera certainement la perception la plus répandue), cette vision peut également être prise à revers et inspirer à chacun l'envie de faire de son organisation celle qui créera la révolution de l'industrie, notamment à partir de la prise de conscience de cette impermanence de la situation présente et de la possibilité de rupture à tout instant. Après tout, cette idée simple à donné naissance à la FinTech et, bien qu'elle se soit aujourd'hui assagie, son principe fondateur reste totalement viable.
Imaginons maintenant que ce dinosaure soit exposé dans la cantine d'une banque traditionnelle : avec un minimum d'humilité et d'auto-dérision, il serait alors susceptible de représenter une toute autre facette, à savoir la position dans laquelle elle se trouve reléguée dans le monde « digital » moderne. Pourtant, même dans cette hypothèse un peu scabreuse, l'objectif resterait similaire, en déclenchant les étincelles nécessaires à une riposte virulente qui permette de faire partie des survivants de l'extinction.
Décidément, le symbole est formidable et correspond tellement à la situation de l'univers financier actuel ! J'imagine par ailleurs combien il mériterait de figurer dans le bestiaire des départements informatiques, où les vieux systèmes, dont les vestiges (les squelettes ?) encore en fonctionnement après un demi-siècle de bons et loyaux services, devraient enfin être vus et traités pour ce qu'ils sont : les dinosaures de la technologie. Un rappel quotidien du destin funeste de ces animaux ne ferait de mal à personne 😏
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