Alors que les banques s'intéressent de plus en plus aux services de paiement de personne à personne (P2P), une étude du Mercator Advisory Group (que je ne peux malheureusement pas consulter dans son intégralité) vient à point pour en éclairer les usages et le potentiel. Et les résultats pourront surprendre !
Ainsi, en analysant les retours d'expérience des pionniers du paiement P2P (aux Etats-Unis), le rapport révèle que le montant moyen des échanges est de l'ordre de 200 dollars, soit 10 fois plus que ce qui est généralement attendu par les banques qui lancent ce service. Il s'avère en fait que ces transactions ne se limitent pas à des échanges entre amis ou membres d'une famille mais qu'elles concernent également, pour une large part, des paiements "commerciaux", vers des entrepreneurs individuels ou de petites entreprises (par exemple pour des services à la personne). En ce sens, il conviendrait plutôt de parler de "paiements de pair à pair" plutôt que de "personne à personne".
Ces constats ont des implications profondes. Tout d'abord, le paiement P2P ne se substitue pas uniquement aux échanges en espèces (de personne à personne) mais peut également remplacer les règlements par chèque (de personne à professionnel). De plus, cette typologie des usages laisse penser que les clients des banques ne sont probablement pas opposés à ce que le service leur soit facturé (dans des limites raisonnables), ce qui pourrait résoudre le dilemme des établissements qui ne savent pas encore s'il peut constituer une source de revenus ou s'il n'est qu'un facteur de rétention et de fidélisation de la clientèle.
L'étude du Mercator Advisory Group démontre une nouvelle fois la créativité des consommateurs, qui sont toujours prêts à adopter les services qui leur sont offerts, en inventant les usages répondant à leurs besoins, parfois éloignés de ceux imaginés par les concepteurs.
En tout état de cause, le paiement P2P séduit les consommateurs. Et, comme il semble aussi pouvoir offrir des opportunités de nouveaux revenus pour les banques, il ne reste plus de raisons pour qu'il ne se développe pas aussi en France !
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