Le cabinet ayant un focus assez technologique, touchant plus particulièrement aux réseaux et aux mobiles, j'en ai extrait les quelques thèmes qui peuvent concerner les institutions financières (ou leurs DSI), plus ou moins directement.
Parmi ceux-ci, le plus pertinent est sans conteste celui qui traite du paiement sans contact (NFC) sur mobile. Ce n'est désormais (presque) plus une surprise : ABI Research considère que 2012 ne sera (encore) pas l'année du décollage. Ses arguments pour justifier cette position sont de deux ordres. En premier lieu, les atermoiements des acteurs pour se positionner sont considérés comme une des causes principales de l'attentisme qui prévaut encore.
Mais, plus important, les dernières initiatives ont aussi mis en évidence des opportunités pour de nouveaux modèles économiques (merci Google !), dont les opérateurs de télécommunication évaluent le potentiel tout en temporisant l'introduction de téléphones compatibles NFC. Conséquence directe de cette évolution, il est probable que 2012 voit finalement (et tardivement) l'émergence de quelques porte-monnaie mobiles, sous la pression d'une concurrence exacerbée. Et la situation sera alors peut-être plus claire dans un an, même si la généralisation n'est pas encore en route...
Du côté des tablettes, il faudra surtout retenir qu'elles n'atteindront pas un marché de masse à court terme, malgré leur popularité. A cela, une raison essentielle : la plupart des acheteurs choisissent les modèles équipés uniquement de WiFi (ou n'activent pas la 3G), or ces appareils étant conçus pour un usage connecté à internet, ils sont finalement utilisés surtout dans des lieux fixes (en particulier au domicile). Le passage à un vrai usage mobile interviendra certainement d'ici quelques années mais, alors, les coûts (du matériel et de l'accès au réseau) resteront un frein important à une diffusion étendue.
Plus généralement, ABI Research combat l'idée selon laquelle le mobile deviendra progressivement l'appareil principal pour l'accès à internet. La réalité est simplement que le téléphone représente pour l'instant un moyen de connexion abordable, surtout dans les pays émergents. Mais, progressivement, les PC portables et les tablettes deviendront plus accessibles et leurs grands écrans conserveront un avantage déterminant. L'avenir sera résolument multi-écrans.
Autre idée reçue battue en brèche par ces prédictions : HTML5 ne remplacera pas les applications mobiles en 2012... ni en 2014. Le premier handicap de cette technologie, pourtant prometteuse, est la rareté actuelle des navigateurs entièrement compatibles. A plus long terme, les plates-formes de développement d'applications natives continueront à être plus riches et à mieux répondre aux exigences croissantes des utilisateurs (notamment en termes de performance). HTML5 réussira tout juste à populariser la création d'applications mobiles parmi les développeurs web et un des seuls secteurs où il s'imposera est le marketing.
Quels enseignements pour les institutions financières ? Je proposerai 3 recommandations découlant de ces prédictions (que je partage, dans une large mesure) :
- Il faudra rester très attentif aux développement des solutions de paiement sur mobile mais il va devenir de plus en plus difficile d'identifier un futur gagnant (je pense revenir plus longuement sur ce sujet dans quelques jours) ;
- Les tablettes sont séduisantes mais, avant de développer des applications pour celles-ci, gardez en mémoire la population d'utilisateurs que vous pourrez cibler ;
- Continuez à miser sur le développement d'applications natives pour les différents smartphones du marché, même si les coûts s'en ressentent...
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