Il est souvent question de l'irruption imminente des géants technologiques (Apple, Facebook, Google...) sur les plates-bandes des banques. Selon les analystes de Gartner qui se sont penchés sur le sujet, cette hypothèse n'a en fait que peu de chances (risques ?) de se réaliser. Mais ces acteurs vont malgré tout marquer profondément l'évolution du secteur financier dans le futur.
Avec la place prépondérante que prend internet dans la relation client et les quelques premières incursions des leaders de l'internet sur leur terrain, en particulier dans le domaine des paiements, l'avenir des banques traditionnelles, avec leurs immenses réseaux d'agence, peut être facilement mis en doute.
Il est vrai que les Apple, Facebook, Google... ont quelques atouts à faire valoir, s'ils décident de s'attaquer à la forteresse des banques. Leur première force est, évidemment, leur agilité incomparable, autant dans le domaine technologique que dans leur capacité à étendre et faire évoluer leurs modèles d'affaires, y compris, si nécessaire, en s'appuyant sur des partenariats intelligents. Plus spécifiquement, ils sont également les maîtres incontestés de la gestion et de l'analyse de données (en masse), qui deviennent très rapidement des leviers de croissance dans le secteur de la finance.
Cependant, tout n'est pas à leur avantage. Pour commencer, en termes de sécurité, ces acteurs sont généralement bien équipés mais rarement au niveau atteint par les banques. Même constat pour la "robustesse" des services : leurs applications en "cloud" ont des taux de disponibilités importants mais pas au point d'éviter des interruptions et dysfonctionnements qui seraient catastrophiques pour des fonctions bancaires. Enfin, ces entreprises n'ont clairement pas l'expérience de leurs aînées pour appréhender les exigences réglementaires qui encadrent les activités financières.
Conclusion, pour les analystes de Gartner, la Silicon Valley se contentera de continuer à aiguillonner les banques, surtout sur des produits et services de niche, sans chercher à "s'emparer" du secteur. Mais les institutions financières doivent tout de même admettre que leurs modèles historiques ne sont plus applicables à une part de plus en plus large de leur clientèle.
Elles vont donc devoir définir une nouvelle route vers le futur, dont l'enjeu est critique pour leur survie. Cette tâche sera particulièrement difficile à réussir face à la multiplicité des options envisageables et en raison de ses ramifications dans toute l'organisation. Dans cet exercice, les exemples que constituent les entreprises technologiques seront les principales sources d'inspiration pour déterminer si elles doivent copier leurs modèles, développer des politiques de partenariat, se restructurer...
Si je suis globalement en accord avec les constats proposés, il me semble cependant qu'une partie du raisonnement de Gartner est faussée. Ainsi, les faiblesses attribuées aux potentiels nouveaux entrants ressemblent trop aux "excuses" habituelles des banquiers justifiant leur immobilisme. Je n'ai, pour ma part, aucun doute sur la capacité d'un Google (par exemple) à offrir une qualité de service et un niveau de sécurité identiques à ceux des plus grandes institutions financières.
J'imagine plutôt que la chance des banques est que ces disrupteurs n'ont simplement pas de visées globales sur leur domaine d'activité, au moins pour l'instant. Mais cela ne doit pas masquer la menace, réelle, qui peut venir de tous les horizons. Aux États-Unis, c'est une startup comme Simple qui tente de secouer les habitudes. Aux Pays-Bas, Aegon lance Knab, la banque qui renverse la banque (lisez son nom de droite à gauche) en appliquant les mêmes recettes (apparemment) et qui pourrait marquer le début de la revanche des assureurs sur l'histoire de la "bancassurance"...
Il serait donc dangereux pour les banques de se considérer inattaquables sur leurs marchés. Les barrières à l'entrée restent certes imposantes mais elles ne sont plus infranchissables. En conséquence, la nécessité de définir une stratégie radicalement nouvelle pour le monde de demain n'est pas à prendre à la légère !
Avec la place prépondérante que prend internet dans la relation client et les quelques premières incursions des leaders de l'internet sur leur terrain, en particulier dans le domaine des paiements, l'avenir des banques traditionnelles, avec leurs immenses réseaux d'agence, peut être facilement mis en doute.
Il est vrai que les Apple, Facebook, Google... ont quelques atouts à faire valoir, s'ils décident de s'attaquer à la forteresse des banques. Leur première force est, évidemment, leur agilité incomparable, autant dans le domaine technologique que dans leur capacité à étendre et faire évoluer leurs modèles d'affaires, y compris, si nécessaire, en s'appuyant sur des partenariats intelligents. Plus spécifiquement, ils sont également les maîtres incontestés de la gestion et de l'analyse de données (en masse), qui deviennent très rapidement des leviers de croissance dans le secteur de la finance.
Cependant, tout n'est pas à leur avantage. Pour commencer, en termes de sécurité, ces acteurs sont généralement bien équipés mais rarement au niveau atteint par les banques. Même constat pour la "robustesse" des services : leurs applications en "cloud" ont des taux de disponibilités importants mais pas au point d'éviter des interruptions et dysfonctionnements qui seraient catastrophiques pour des fonctions bancaires. Enfin, ces entreprises n'ont clairement pas l'expérience de leurs aînées pour appréhender les exigences réglementaires qui encadrent les activités financières.
Conclusion, pour les analystes de Gartner, la Silicon Valley se contentera de continuer à aiguillonner les banques, surtout sur des produits et services de niche, sans chercher à "s'emparer" du secteur. Mais les institutions financières doivent tout de même admettre que leurs modèles historiques ne sont plus applicables à une part de plus en plus large de leur clientèle.
Elles vont donc devoir définir une nouvelle route vers le futur, dont l'enjeu est critique pour leur survie. Cette tâche sera particulièrement difficile à réussir face à la multiplicité des options envisageables et en raison de ses ramifications dans toute l'organisation. Dans cet exercice, les exemples que constituent les entreprises technologiques seront les principales sources d'inspiration pour déterminer si elles doivent copier leurs modèles, développer des politiques de partenariat, se restructurer...
Si je suis globalement en accord avec les constats proposés, il me semble cependant qu'une partie du raisonnement de Gartner est faussée. Ainsi, les faiblesses attribuées aux potentiels nouveaux entrants ressemblent trop aux "excuses" habituelles des banquiers justifiant leur immobilisme. Je n'ai, pour ma part, aucun doute sur la capacité d'un Google (par exemple) à offrir une qualité de service et un niveau de sécurité identiques à ceux des plus grandes institutions financières.
J'imagine plutôt que la chance des banques est que ces disrupteurs n'ont simplement pas de visées globales sur leur domaine d'activité, au moins pour l'instant. Mais cela ne doit pas masquer la menace, réelle, qui peut venir de tous les horizons. Aux États-Unis, c'est une startup comme Simple qui tente de secouer les habitudes. Aux Pays-Bas, Aegon lance Knab, la banque qui renverse la banque (lisez son nom de droite à gauche) en appliquant les mêmes recettes (apparemment) et qui pourrait marquer le début de la revanche des assureurs sur l'histoire de la "bancassurance"...
Il serait donc dangereux pour les banques de se considérer inattaquables sur leurs marchés. Les barrières à l'entrée restent certes imposantes mais elles ne sont plus infranchissables. En conséquence, la nécessité de définir une stratégie radicalement nouvelle pour le monde de demain n'est pas à prendre à la légère !
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