Inspiré d'un article du New York Times du 14 octobre 2012.
Accusé de tous les maux, de la crise financière aux "flash crashes" qui affectent régulièrement les marchés, le trading haute fréquence (HFT) semble en forte perte de vitesse, s'il faut en croire une estimation du courtier Rosenblatt Securities, faisant état, aux États-Unis, d'une baisse de 75% des profits (à environ 1,25 milliard de dollars) depuis le pic de presque 5 milliards atteint en 2009.
La tendance est suffisamment sensible pour conduire certains acteurs spécialisés à réduire leurs effectifs, voire, dans quelques cas, à fermer entièrement. Et l'effet sur les marchés est tout aussi visible, puisque, toujours entre 2009 et aujourd'hui, la part du trading haute fréquence dans l'ensemble des échanges de titres serait passée de 61% à 51% (selon le Tabb Group).
La première raison de cette "crise" serait liée à la diminution constante du volume global de transactions. Les algorithmes à haute fréquence cherchant à profiter des "anomalies" de cours entre l'offre et la demande, leur performance est évidemment liée aux nombres d'ordres traités. Et cette baisse se trouve accentuée par la tendance d'une certaine catégorie d'investisseurs "traditionnels" (dont les fonds mutuels) à reporter leur activité vers des marchés où les automates n'interviennent pas.
Incidemment, les bons résultats de 2008 et 2009 étaient également dus à une forte volatilité, conjoncturelle, qui s'est depuis largement calmée.
Mais un autre facteur important à prendre en compte est celui de l'évolution des technologies dans l'ensemble du secteur, qui a permis aux intervenants historiques d'adopter des stratégies jusque-là réservées aux spécialistes du HFT. Il devient donc mécaniquement plus difficile pour ces derniers de profiter des écarts dans les délais de traitement, d'autant plus que les investissements nécessaires pour rester en avance sur la concurrence – de quelques micro- ou nanosecondes – deviennent difficilement justifiables.
Alors que la question de savoir si les interventions de ces acteurs sont utiles pour le bon fonctionnement des marchés financiers n'est pas encore totalement tranchée, il est déjà certain que la baisse d'activité récente n'a pas eu d'effet négatif sur l'évolution des cours. En conséquence, les régulateurs, toujours très attentifs au sujet, restent assez enclins à accroître leur contrôle, ce qui pourrait encore réduire les opportunités pour les "survivants".
Mais, finalement, si le trading haute fréquence, en tant que tel, est bien sur le déclin, cela ne signifie pas, loin de là, la fin de la course à l'automatisation et à la vitesse sur les marchés financiers. Au contraire, ces pratiques se répandent chez tous les intervenants et sont déjà considérées, plus que le HFT lui-même, comme responsables des anomalies techniques chroniques qui affectent les cotations. Ceux qui criaient à la manipulation se réjouiront mais les risques du trading algorithmique sont plus que jamais d'actualité, surtout s'il devient accessible à des acteurs moins "experts" des technologies...
La tendance est suffisamment sensible pour conduire certains acteurs spécialisés à réduire leurs effectifs, voire, dans quelques cas, à fermer entièrement. Et l'effet sur les marchés est tout aussi visible, puisque, toujours entre 2009 et aujourd'hui, la part du trading haute fréquence dans l'ensemble des échanges de titres serait passée de 61% à 51% (selon le Tabb Group).
La première raison de cette "crise" serait liée à la diminution constante du volume global de transactions. Les algorithmes à haute fréquence cherchant à profiter des "anomalies" de cours entre l'offre et la demande, leur performance est évidemment liée aux nombres d'ordres traités. Et cette baisse se trouve accentuée par la tendance d'une certaine catégorie d'investisseurs "traditionnels" (dont les fonds mutuels) à reporter leur activité vers des marchés où les automates n'interviennent pas.
Incidemment, les bons résultats de 2008 et 2009 étaient également dus à une forte volatilité, conjoncturelle, qui s'est depuis largement calmée.
Mais un autre facteur important à prendre en compte est celui de l'évolution des technologies dans l'ensemble du secteur, qui a permis aux intervenants historiques d'adopter des stratégies jusque-là réservées aux spécialistes du HFT. Il devient donc mécaniquement plus difficile pour ces derniers de profiter des écarts dans les délais de traitement, d'autant plus que les investissements nécessaires pour rester en avance sur la concurrence – de quelques micro- ou nanosecondes – deviennent difficilement justifiables.
Alors que la question de savoir si les interventions de ces acteurs sont utiles pour le bon fonctionnement des marchés financiers n'est pas encore totalement tranchée, il est déjà certain que la baisse d'activité récente n'a pas eu d'effet négatif sur l'évolution des cours. En conséquence, les régulateurs, toujours très attentifs au sujet, restent assez enclins à accroître leur contrôle, ce qui pourrait encore réduire les opportunités pour les "survivants".
Mais, finalement, si le trading haute fréquence, en tant que tel, est bien sur le déclin, cela ne signifie pas, loin de là, la fin de la course à l'automatisation et à la vitesse sur les marchés financiers. Au contraire, ces pratiques se répandent chez tous les intervenants et sont déjà considérées, plus que le HFT lui-même, comme responsables des anomalies techniques chroniques qui affectent les cotations. Ceux qui criaient à la manipulation se réjouiront mais les risques du trading algorithmique sont plus que jamais d'actualité, surtout s'il devient accessible à des acteurs moins "experts" des technologies...
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