Depuis longtemps, deux catégories de clientèle sont relativement délaissées par le système financier traditionnel des pays développés et attirent – naturellement – les nouveaux entrants : les populations modestes, sous-bancarisées, a priori peu rentables, et les enfants, pour lesquelles les offres existantes ne sont pas adaptées.
Dans les deux cas, les opportunités sont importantes mais elles sont difficiles à saisir dans les banques historiques car elles requièrent l'adoption de modèles (économiques et opérationnels) extrêmement différents de ceux dont elles ont l'habitude. A l'inverse, les startups technologiques sont idéalement positionnées pour en tirer le meilleur parti grâce à l'automatisation extrême dont elles sont capables, qui réduit leurs charges et leur permet d'espérer atteindre la rentabilité sur des secteurs à faible marge.
Dans ce paysage, la banque à destination des enfants occupe une position un peu particulière. En effet, si elle n'est pas très rémunératrice en soi, elle constitue tout de même un point d'entrée important pour une relation qui devient souvent durable et, donc, profitable à long terme. C'est la raison pour laquelle les institutions financières tentent leur chance sur ce marché. Mais en n'apportant que des produits et services plus ou moins « standards », leurs efforts sont finalement peu convaincants.
Comparons par exemple les offres de carte pré-payée d'un établissement classique, parfois accompagnées de quelques avantages ciblés sur la jeunesse, avec le compte bancaire que propose la jeune pousse britannique Osper, pourtant lui aussi basé sur une carte (MasterCard) pré-payée. Les services fournis « autour » de cette dernière font toute la différence : une application mobile pour les enfants (qui soutient la promesse d'accompagner leur éducation financière) et une autre pour leurs parents (qui gardent ainsi le contrôle sur les dépenses de leur progéniture).
Rien d'extraordinaire pourtant derrière le concept. Les enfants disposent d'une carte tout à fait normale, avec laquelle il peuvent payer leurs achats – en boutique et sur internet – ou retirer des espèces sur un distributeur. Le logiciel qui leur est dédié leur permet simplement de suivre l'état de leurs finances personnelles, solde du compte et détail des transactions, de surveiller l'arrivée prévue de leur argent de poche, de gérer leurs projets en épargnant, ainsi que de réclamer des fonds à leurs parents.
Ces derniers ont à leur disposition un ensemble d'options de pilotage : visibilité totale sur les dépenses enregistrées, activation et désactivation de la carte à la demande… Pour le fonctionnement au quotidien, il leur suffit d'associer leur propre carte bancaire au compte Osper et ils peuvent alors alimenter les cartes de leurs enfants à volonté, soit ponctuellement (notamment en cas d'urgence), soit en mettant en place une allocation automatique par semaine ou par mois.
Dans les deux cas, les opportunités sont importantes mais elles sont difficiles à saisir dans les banques historiques car elles requièrent l'adoption de modèles (économiques et opérationnels) extrêmement différents de ceux dont elles ont l'habitude. A l'inverse, les startups technologiques sont idéalement positionnées pour en tirer le meilleur parti grâce à l'automatisation extrême dont elles sont capables, qui réduit leurs charges et leur permet d'espérer atteindre la rentabilité sur des secteurs à faible marge.
Dans ce paysage, la banque à destination des enfants occupe une position un peu particulière. En effet, si elle n'est pas très rémunératrice en soi, elle constitue tout de même un point d'entrée important pour une relation qui devient souvent durable et, donc, profitable à long terme. C'est la raison pour laquelle les institutions financières tentent leur chance sur ce marché. Mais en n'apportant que des produits et services plus ou moins « standards », leurs efforts sont finalement peu convaincants.
Comparons par exemple les offres de carte pré-payée d'un établissement classique, parfois accompagnées de quelques avantages ciblés sur la jeunesse, avec le compte bancaire que propose la jeune pousse britannique Osper, pourtant lui aussi basé sur une carte (MasterCard) pré-payée. Les services fournis « autour » de cette dernière font toute la différence : une application mobile pour les enfants (qui soutient la promesse d'accompagner leur éducation financière) et une autre pour leurs parents (qui gardent ainsi le contrôle sur les dépenses de leur progéniture).
Rien d'extraordinaire pourtant derrière le concept. Les enfants disposent d'une carte tout à fait normale, avec laquelle il peuvent payer leurs achats – en boutique et sur internet – ou retirer des espèces sur un distributeur. Le logiciel qui leur est dédié leur permet simplement de suivre l'état de leurs finances personnelles, solde du compte et détail des transactions, de surveiller l'arrivée prévue de leur argent de poche, de gérer leurs projets en épargnant, ainsi que de réclamer des fonds à leurs parents.
Ces derniers ont à leur disposition un ensemble d'options de pilotage : visibilité totale sur les dépenses enregistrées, activation et désactivation de la carte à la demande… Pour le fonctionnement au quotidien, il leur suffit d'associer leur propre carte bancaire au compte Osper et ils peuvent alors alimenter les cartes de leurs enfants à volonté, soit ponctuellement (notamment en cas d'urgence), soit en mettant en place une allocation automatique par semaine ou par mois.
L'ensemble est porté par un modèle économique particulièrement audacieux : l'accès initial est gratuit pendant un an, puis chaque carte est facturée (10£) les années suivantes, tandis que seules les opérations « exceptionnelles » donnent lieu à des frais (par exemple les retraits et les paiements à l'étranger). La startup compte prospérer uniquement sur les abonnements, les commissions d'interchange et les intérêts perçus sur les dépôts, ce qui suppose une structure de coûts extrêmement réduite.
Avec l'annonce d'une levée de fonds de 6 millions de livres sterling – qui devrait valider l'idée qu'il est désormais possible de créer une banque pour 10 millions de dollars (et des coûts de fonctionnement de 5 millions par an) – et un article dans TechCrunch, Osper crée aujourd'hui le buzz mais son approche n'est ni exclusive ni récente. Pour ne citer qu'un exemple, au Royaume-Uni aussi, PktMny (renommée depuis goHenry) lançait une offre similaire dès la fin 2012.
Loin de n'être qu'une tendance anecdotique, l'impact de ces nouvelles banques pourrait être bien plus important qu'il n'y paraît au premier abord. Il ne s'agit pas seulement de conquérir une clientèle « fraîche », prête à être à fidélisée et que ces startups accompagneront en faisant évoluer leurs offres. Il est aussi question, avec leurs solutions mobiles, de façonner la relation à l'argent d'une génération, qui, une fois parvenue à l'âge adulte, se détournera irrémédiablement des établissements traditionnels…
Avec l'annonce d'une levée de fonds de 6 millions de livres sterling – qui devrait valider l'idée qu'il est désormais possible de créer une banque pour 10 millions de dollars (et des coûts de fonctionnement de 5 millions par an) – et un article dans TechCrunch, Osper crée aujourd'hui le buzz mais son approche n'est ni exclusive ni récente. Pour ne citer qu'un exemple, au Royaume-Uni aussi, PktMny (renommée depuis goHenry) lançait une offre similaire dès la fin 2012.
Loin de n'être qu'une tendance anecdotique, l'impact de ces nouvelles banques pourrait être bien plus important qu'il n'y paraît au premier abord. Il ne s'agit pas seulement de conquérir une clientèle « fraîche », prête à être à fidélisée et que ces startups accompagneront en faisant évoluer leurs offres. Il est aussi question, avec leurs solutions mobiles, de façonner la relation à l'argent d'une génération, qui, une fois parvenue à l'âge adulte, se détournera irrémédiablement des établissements traditionnels…
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