Le carcan réglementaire est souvent invoqué – parfois à raison, il est vrai – par les banquiers pour justifier leur inertie. Aux États-Unis, il leur faudra peut-être bientôt trouver une autre excuse, puisque le régulateur, reconnaissant l'importance de l'innovation pour le secteur, veut en devenir un catalyseur et non plus la bête noire…
Cette vision était récemment exprimée [PDF] dans un discours du « Comptroller of the Currency » (qui représente plus ou moins l'équivalent de notre Autorité Bancaire Européenne), prononcé à l'occasion d'une conférence sur l'évolution de la banque dans le monde moderne. Au-delà de la rhétorique classique, pour ce genre d'instance, autour de la recherche du « bon » équilibre entre innovation et réglementation, ce qui peut surprendre ici est la volonté affichée de défendre les banques face aux disrupteurs.
Aussi étonnante soit-elle, la position prise est finalement logique pour l'organisme qui doit maintenir l'ordre dans un milieu dont la créativité – en matière de titrisation et de crédit hypothécaire – a déclenché l'une des plus graves crises financières de l'histoire. En effet, le régulateur préfère, bien évidemment, avoir affaire à des institutions qu'il connaît bien, auxquelles il peut imposer ses exigences (dans une certaine mesure), plutôt qu'à une myriade de petits acteurs échappant largement à son contrôle.
Encore faut-il préciser que la préoccupation de l'« Office of the Conptroller of the Currency » (OCC) ne concerne que les grandes ruptures – finance participative, crypto-devises, néo-banques… – et non les petites améliorations incrémentales, pour lesquelles les risques sont considérés comme parfaitement maîtrisés. Or, que ces « vraies » innovations ne soient pas le fait des établissements historiques n'est pas dû au hasard : réglementation ou non, l'audace qu'elles requièrent n'est pas dans leurs gènes.
Alors, même si ce n'est qu'un petit pas, l'OCC veut au moins lever les obstacles qui sont de son ressort. En pratique, la promesse se traduirait par une accélération de la prise en compte des dernières tendances et la définition rapide d'un cadre réglementaire adapté, permettant aux banques d'avancer, sans craindre de mauvaises surprises. Dans cette perspective, le régulateur devra être à la pointe du changement et son directeur affirme qu'il n'hésitera pas, si nécessaire, à créer un laboratoire d'innovation, de manière à appréhender concrètement et à temps les concepts émergents.
La démarche est ambitieuse mais elle est indispensable pour accompagner la révolution numérique du secteur financier. Cependant, plus que les banques qu'elle est censée aider en priorité (mais qui ont d'autres contraintes à lever), ce sont bien les nouveaux entrants qui devraient en profiter le plus. Car, pour eux aussi, l'incertitude réglementaire constitue un handicap et toute clarification des ambiguïtés existantes (pour autant qu'elle soit raisonnée) sera bénéfique à leur développement et à leur croissance.
Cette vision était récemment exprimée [PDF] dans un discours du « Comptroller of the Currency » (qui représente plus ou moins l'équivalent de notre Autorité Bancaire Européenne), prononcé à l'occasion d'une conférence sur l'évolution de la banque dans le monde moderne. Au-delà de la rhétorique classique, pour ce genre d'instance, autour de la recherche du « bon » équilibre entre innovation et réglementation, ce qui peut surprendre ici est la volonté affichée de défendre les banques face aux disrupteurs.
Aussi étonnante soit-elle, la position prise est finalement logique pour l'organisme qui doit maintenir l'ordre dans un milieu dont la créativité – en matière de titrisation et de crédit hypothécaire – a déclenché l'une des plus graves crises financières de l'histoire. En effet, le régulateur préfère, bien évidemment, avoir affaire à des institutions qu'il connaît bien, auxquelles il peut imposer ses exigences (dans une certaine mesure), plutôt qu'à une myriade de petits acteurs échappant largement à son contrôle.
Encore faut-il préciser que la préoccupation de l'« Office of the Conptroller of the Currency » (OCC) ne concerne que les grandes ruptures – finance participative, crypto-devises, néo-banques… – et non les petites améliorations incrémentales, pour lesquelles les risques sont considérés comme parfaitement maîtrisés. Or, que ces « vraies » innovations ne soient pas le fait des établissements historiques n'est pas dû au hasard : réglementation ou non, l'audace qu'elles requièrent n'est pas dans leurs gènes.
Alors, même si ce n'est qu'un petit pas, l'OCC veut au moins lever les obstacles qui sont de son ressort. En pratique, la promesse se traduirait par une accélération de la prise en compte des dernières tendances et la définition rapide d'un cadre réglementaire adapté, permettant aux banques d'avancer, sans craindre de mauvaises surprises. Dans cette perspective, le régulateur devra être à la pointe du changement et son directeur affirme qu'il n'hésitera pas, si nécessaire, à créer un laboratoire d'innovation, de manière à appréhender concrètement et à temps les concepts émergents.
La démarche est ambitieuse mais elle est indispensable pour accompagner la révolution numérique du secteur financier. Cependant, plus que les banques qu'elle est censée aider en priorité (mais qui ont d'autres contraintes à lever), ce sont bien les nouveaux entrants qui devraient en profiter le plus. Car, pour eux aussi, l'incertitude réglementaire constitue un handicap et toute clarification des ambiguïtés existantes (pour autant qu'elle soit raisonnée) sera bénéfique à leur développement et à leur croissance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)