L'année dernière, une équipe du MIT démontrait combien il était aisé d'identifier une personne à partir d'une analyse de quelques transactions réalisées avec sa carte de paiement. Aujourd'hui, MasterCard exploite cette opportunité en vue d'améliorer la fiabilité de ses systèmes de lutte contre la fraude, avec deux offres commerciales.
Dans une logique focalisée sur l'expérience client, l'objectif de MasterCard n'est pas tant de réduire les taux de fraude sur son réseau que de limiter les « faux positifs », c'est-à-dire les transactions légitimes considérées à tort comme douteuses. L'enjeu est considérable : selon une étude de Javelin, un consommateur sur six aurait été victime d'une telle erreur au cours de l'année écoulée et les opérations rejetées représenteraient 118 milliards de dollars (à comparer aux 9 milliards de fraude de la même période) !
En outre, les conséquences des incidents sur l'attitude des porteurs viennent encore aggraver leurs effets indésirables. Ainsi, dans 39% des cas, l'usage de la carte incriminée est purement et simplement abandonné ou, pour 25% supplémentaires, réduit. Le commerçant concerné est aussi impacté, sous la forme d'une désaffection de la part de ses clients, presque une fois sur trois. Pour couronner le tout, ce sont – logiquement, puisqu'elles dépensent plus, notamment à l'étranger – les personnes les plus aisées qui sont les plus fréquemment frappées par ce fléau.
Au sein d'une nouvelle gamme de solutions destinée à ses clients émetteurs, la réponse de MasterCard se décline pour l'instant en deux produits, basés sur des techniques d'analyse de l'information en temps réel. Le premier, baptisé Authorization IQ, consiste à bâtir une sorte de profil de l'utilisateur à partir de ses habitudes d'achats, elles-mêmes extraites de son historique de transactions. Toute tentative de paiement est alors évaluée à l'aune de cet étalon, permettant d'affiner la probabilité qu'elle soit légitime.
Dans une logique focalisée sur l'expérience client, l'objectif de MasterCard n'est pas tant de réduire les taux de fraude sur son réseau que de limiter les « faux positifs », c'est-à-dire les transactions légitimes considérées à tort comme douteuses. L'enjeu est considérable : selon une étude de Javelin, un consommateur sur six aurait été victime d'une telle erreur au cours de l'année écoulée et les opérations rejetées représenteraient 118 milliards de dollars (à comparer aux 9 milliards de fraude de la même période) !
En outre, les conséquences des incidents sur l'attitude des porteurs viennent encore aggraver leurs effets indésirables. Ainsi, dans 39% des cas, l'usage de la carte incriminée est purement et simplement abandonné ou, pour 25% supplémentaires, réduit. Le commerçant concerné est aussi impacté, sous la forme d'une désaffection de la part de ses clients, presque une fois sur trois. Pour couronner le tout, ce sont – logiquement, puisqu'elles dépensent plus, notamment à l'étranger – les personnes les plus aisées qui sont les plus fréquemment frappées par ce fléau.
Au sein d'une nouvelle gamme de solutions destinée à ses clients émetteurs, la réponse de MasterCard se décline pour l'instant en deux produits, basés sur des techniques d'analyse de l'information en temps réel. Le premier, baptisé Authorization IQ, consiste à bâtir une sorte de profil de l'utilisateur à partir de ses habitudes d'achats, elles-mêmes extraites de son historique de transactions. Toute tentative de paiement est alors évaluée à l'aune de cet étalon, permettant d'affiner la probabilité qu'elle soit légitime.
Le deuxième – Assurance IQ – cible les commerçants, en leur proposant de partager des informations sur le contexte des opérations, de manière à améliorer la qualité des algorithmes de détection de fraude, en association avec l'analyse comportementale. Cette offre intrigue plus car, d'une part, aucune précision n'est fournie sur la nature des données qui pourront être utilisées (le détail des produits achetés ?) et, surtout, elle peut laisser imaginer que MasterCard les exploite également à d'autres fins, plus mercantiles…
Dans l'ensemble, la démarche sera certainement la bienvenue : éviter les désagréments causés par un paiement décliné sans raison apparente bénéficie à tous les acteurs de la chaîne de traitement, des consommateurs aux commerçants, en passant par les émetteurs et les acquéreurs. Incidemment, la mise en œuvre ne semble pas extrêmement complexe – au « détail » près de l'exigence d'immédiateté des transactions, il est vrai. Un rapprochement entre, par exemple, l'achat d'un billet d'avion, une dépense à l'aéroport et une note de restaurant à Hong-Kong n'est pas si extraordinaire…
Ce qui surprend – pour ne pas dire « choque » – le plus dans l'initiative, est que les nouveaux produits ne soient présentés que comme des options, probablement payantes. Cette tentative d'en tirer doublement avantage (le premier dérivant de la réduction des rejets) vient en contradiction avec l'affirmation selon laquelle, chez MasterCard, « la sécurité vient en premier ». Car l'amélioration de l'expérience client dont il est question ici constitue une composante essentielle de la protection des moyens de paiement.
Dans l'ensemble, la démarche sera certainement la bienvenue : éviter les désagréments causés par un paiement décliné sans raison apparente bénéficie à tous les acteurs de la chaîne de traitement, des consommateurs aux commerçants, en passant par les émetteurs et les acquéreurs. Incidemment, la mise en œuvre ne semble pas extrêmement complexe – au « détail » près de l'exigence d'immédiateté des transactions, il est vrai. Un rapprochement entre, par exemple, l'achat d'un billet d'avion, une dépense à l'aéroport et une note de restaurant à Hong-Kong n'est pas si extraordinaire…
Ce qui surprend – pour ne pas dire « choque » – le plus dans l'initiative, est que les nouveaux produits ne soient présentés que comme des options, probablement payantes. Cette tentative d'en tirer doublement avantage (le premier dérivant de la réduction des rejets) vient en contradiction avec l'affirmation selon laquelle, chez MasterCard, « la sécurité vient en premier ». Car l'amélioration de l'expérience client dont il est question ici constitue une composante essentielle de la protection des moyens de paiement.
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