Après quelques années d'existence, la finance participative poursuit son expansion, apparemment sans limites et sans nuages. Pourtant, deux affaires récentes, en Chine et en Europe, viennent rappeler que tout n'est pas rose, offrant une opportunité de prendre un peu de recul sur un marché qui est bien loin d'avoir atteint la maturité.
Dans les deux cas, ce sont des malversations qui sont en cause. Celui d'Ezubao, avec ses allures de pyramide de Ponzi (les nouveaux investissements servant à rembourser les premiers prêteurs), a eu les honneurs de la presse en raison des montants en jeu (plus de 7 milliards de dollars). Il est toujours possible d'arguer que cela se passe loin de chez nous, alors il vaut de s'arrêter sur TrustBuddy, basé à Stockholm, en redressement judiciaire pour des raisons proches et qui coûtera au moins 6 millions à ses utilisateurs.
Ce que nous rappellent ces exemples est que les startups du « crowdlending » (le prêt participatif, mais il en est de même pour celles qui adoptent un modèle d'investissement) ne sont pas à l'abri des maux qui menacent toutes les entreprises de la finance. En dehors des fraudes manifestes, le classique risque de défaut est évidemment inhérent à l'activité de ces nouveaux entrants. Malheureusement, il reste aujourd'hui trop peu exposé pour faire prendre conscience aux consommateurs du danger pour leur épargne.
Dans le cas de TrustBuddy, il semble que c'est justement pour masquer les crédits en perdition que des fonds ont été détournés. Sans aller jusqu'à de telles extrémités, la tentation est grande pour tous les acteurs de minimiser le problème, en insinuant que leur modèles de scoring sont les plus fiables du monde. Or quand la réalité les rattrapera et qu'une partie de leurs clients seront victimes de quelques – inévitables – mauvaises opérations, il faut s'attendre à un certain retournement de l'opinion.
Autre facteur d'instabilité du secteur, le nombre de plates-formes ne cesse d'augmenter, tandis que les sommes investies par les particuliers dans les projets qui leur sont proposés poursuivent une croissance relativement modérée, en comparaison. Si les volumes n'explosent pas (et rien ne laisse prévoir que cela se produira), les modèles économiques finiront par voler en éclat et les plus faibles disparaîtront, parfois avec fracas, causant encore quelques dégâts pour l'image de la finance participative.
Le constat est certainement un peu triste mais la tendance actuelle tend à le confirmer : les acteurs qui s'en sortent le mieux (Lending Club en tête) – ou, peut-être, qui ont plus de clairvoyance – comprennent qu'ils ne survivront qu'en accueillant les investissements des institutionnels (les banques, le plus souvent), leur permettant d'atteindre les niveaux d'activité qui assureront leur viabilité. Et tant pis pour l'idéal de la finance « peer-to-peer », qui devient secondaire dans ces réalignements…
Toutes ces forces commencent maintenant à converger, ce qui laisse imaginer que le moment de vérité du crowdlending approche à grands pas. Il pourrait se matérialiser par une crise majeure avant l'atteinte de l'âge adulte. Et, une fois la transition achevée, restera-t-il des acteurs indépendants ou bien les banques – de plus en plus impliquées – auront-elles réussi à s'emparer du marché ?
Dans les deux cas, ce sont des malversations qui sont en cause. Celui d'Ezubao, avec ses allures de pyramide de Ponzi (les nouveaux investissements servant à rembourser les premiers prêteurs), a eu les honneurs de la presse en raison des montants en jeu (plus de 7 milliards de dollars). Il est toujours possible d'arguer que cela se passe loin de chez nous, alors il vaut de s'arrêter sur TrustBuddy, basé à Stockholm, en redressement judiciaire pour des raisons proches et qui coûtera au moins 6 millions à ses utilisateurs.
Ce que nous rappellent ces exemples est que les startups du « crowdlending » (le prêt participatif, mais il en est de même pour celles qui adoptent un modèle d'investissement) ne sont pas à l'abri des maux qui menacent toutes les entreprises de la finance. En dehors des fraudes manifestes, le classique risque de défaut est évidemment inhérent à l'activité de ces nouveaux entrants. Malheureusement, il reste aujourd'hui trop peu exposé pour faire prendre conscience aux consommateurs du danger pour leur épargne.
Dans le cas de TrustBuddy, il semble que c'est justement pour masquer les crédits en perdition que des fonds ont été détournés. Sans aller jusqu'à de telles extrémités, la tentation est grande pour tous les acteurs de minimiser le problème, en insinuant que leur modèles de scoring sont les plus fiables du monde. Or quand la réalité les rattrapera et qu'une partie de leurs clients seront victimes de quelques – inévitables – mauvaises opérations, il faut s'attendre à un certain retournement de l'opinion.
Autre facteur d'instabilité du secteur, le nombre de plates-formes ne cesse d'augmenter, tandis que les sommes investies par les particuliers dans les projets qui leur sont proposés poursuivent une croissance relativement modérée, en comparaison. Si les volumes n'explosent pas (et rien ne laisse prévoir que cela se produira), les modèles économiques finiront par voler en éclat et les plus faibles disparaîtront, parfois avec fracas, causant encore quelques dégâts pour l'image de la finance participative.
Le constat est certainement un peu triste mais la tendance actuelle tend à le confirmer : les acteurs qui s'en sortent le mieux (Lending Club en tête) – ou, peut-être, qui ont plus de clairvoyance – comprennent qu'ils ne survivront qu'en accueillant les investissements des institutionnels (les banques, le plus souvent), leur permettant d'atteindre les niveaux d'activité qui assureront leur viabilité. Et tant pis pour l'idéal de la finance « peer-to-peer », qui devient secondaire dans ces réalignements…
Toutes ces forces commencent maintenant à converger, ce qui laisse imaginer que le moment de vérité du crowdlending approche à grands pas. Il pourrait se matérialiser par une crise majeure avant l'atteinte de l'âge adulte. Et, une fois la transition achevée, restera-t-il des acteurs indépendants ou bien les banques – de plus en plus impliquées – auront-elles réussi à s'emparer du marché ?
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