Créer une nouvelle marque pour attirer une nouvelle clientèle ? La stratégie a été testée – avec un certain succès, semble-t-il – par BNP Paribas (et Hello Bank!), elle s'invite aujourd'hui au Crédit Agricole, avec le lancement de « Freasy », d'abord dans quelques caisses régionales, avant une généralisation à l'ensemble du territoire.
La promesse de départ est alléchante : un compte courant et une carte sans frais pour les transactions de base (à vie), une souscription entièrement sur smartphone (et sans condition de ressources), toutes les opérations accessibles via l'application mobile… L'offre est réservée aux jeunes de 18 à 30 ans (avec contrôle à la souscription) et deux conditions en définissent les frontières, sans grand risque de rebuter cette population : aucun chéquier ne peut être délivré et aucun découvert n'est autorisé.
Pourtant, il faudra déchanter rapidement sur le côté innovant de « Freasy ». Première incongruité, si le processus d'ouverture de compte se déroule bien à distance (du moins pour les nouveaux arrivants au Crédit Agricole), en passant par la photographie des documents justificatifs et la signature électronique, la délivrance de la carte imposera, elle, un déplacement dans l'agence la plus proche ! Par ailleurs, la banque ne peut s'empêcher de souligner qu'un conseiller reste à la disposition de ses clients.
Ajoutons en outre que l'application mobile proposée est la même – « Ma Banque » – que pour les détenteurs de comptes classiques. Sa qualité n'est pas en cause, mais il n'est donc pas question de concevoir une solution spécifiquement adaptée à la cible visée et à ses besoins. Voilà qui paraît regrettable pour une banque qui s'adresse à un segment précis de population… Heureusement, les outils complémentaires disponibles sur le CA Store seront probablement utilisables par les clients de Freasy.
La promesse de départ est alléchante : un compte courant et une carte sans frais pour les transactions de base (à vie), une souscription entièrement sur smartphone (et sans condition de ressources), toutes les opérations accessibles via l'application mobile… L'offre est réservée aux jeunes de 18 à 30 ans (avec contrôle à la souscription) et deux conditions en définissent les frontières, sans grand risque de rebuter cette population : aucun chéquier ne peut être délivré et aucun découvert n'est autorisé.
Pourtant, il faudra déchanter rapidement sur le côté innovant de « Freasy ». Première incongruité, si le processus d'ouverture de compte se déroule bien à distance (du moins pour les nouveaux arrivants au Crédit Agricole), en passant par la photographie des documents justificatifs et la signature électronique, la délivrance de la carte imposera, elle, un déplacement dans l'agence la plus proche ! Par ailleurs, la banque ne peut s'empêcher de souligner qu'un conseiller reste à la disposition de ses clients.
Ajoutons en outre que l'application mobile proposée est la même – « Ma Banque » – que pour les détenteurs de comptes classiques. Sa qualité n'est pas en cause, mais il n'est donc pas question de concevoir une solution spécifiquement adaptée à la cible visée et à ses besoins. Voilà qui paraît regrettable pour une banque qui s'adresse à un segment précis de population… Heureusement, les outils complémentaires disponibles sur le CA Store seront probablement utilisables par les clients de Freasy.
Naturellement, l'organisation décentralisée du Crédit Agricole marque cette initiative de son inévitable empreinte, notamment en maintenant le rattachement des comptes aux caisses régionales et en imposant l'intervention de l'agence dans les parcours client. La logique est compréhensible, mais quand elle nuit à l'expérience utilisateur, elle devient contre-productive… L'impression qui ressort ici est celle d'une tentative impossible de créer un service différent en touchant au minimum aux modèles existants.
Finalement, une fois les compromis acceptés, Freasy n'est guère plus qu'un compte « low-cost » pour les jeunes. En tant que tel, il aura des difficultés à se distinguer de sa concurrence foisonnante – en particulier avec ses petits handicaps irritants. En réalité, il risque surtout de grignoter des parts de marché (et des revenus) sur l'offre « traditionnelle » du Crédit Agricole. Presque 5 ans après la naissance de Tookam, dans la caisse de Pyrénées-Gascogne, on pouvait légitimement espérer plus d'originalité…
Finalement, une fois les compromis acceptés, Freasy n'est guère plus qu'un compte « low-cost » pour les jeunes. En tant que tel, il aura des difficultés à se distinguer de sa concurrence foisonnante – en particulier avec ses petits handicaps irritants. En réalité, il risque surtout de grignoter des parts de marché (et des revenus) sur l'offre « traditionnelle » du Crédit Agricole. Presque 5 ans après la naissance de Tookam, dans la caisse de Pyrénées-Gascogne, on pouvait légitimement espérer plus d'originalité…
incroyable de retard... et dire que pendant ce temps là les agrégateurs comme bankin.com sont en train de rafler le marché... mais que font les banques ???
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