Derrière le sujet (technique) des API, se joue aujourd'hui une bataille décisive pour l'avenir des services financiers et l'actualité récente nous offre une illustration presque caricaturale des positions respectives des adversaires en lice : d'un côté, les vieilles banques qui traînent des pieds et, de l'autre, les nouveaux entrants qui redoublent d'initiative.
Dans le clan des anciens, nous avons donc la Fédération Bancaire Européenne (EBF), dont un article de La Tribune nous apprend que le président (et PDG de la Société Générale), Frédéric Oudéa, prolonge une querelle, qui dure maintenant depuis plus d'un an, autour de la deuxième directive des services de paiement (DSP2). Or les demandes qu'il formule font tomber les masques sur les intentions réelles des banques.
En premier lieu, les arguments avancés pour justifier le refus d'accéder aux désirs des FinTech deviennent de plus en plus spécieux. Si, jusqu'à présent, les institutions financières agitaient le chiffon rouge de la cybersécurité et les risques pour les performances de leurs systèmes, ce sont cette fois des préoccupations concernant les données personnelles qui servent de prétexte. En effet, selon leur raisonnement, les prestataires ayant accès aux comptes de leurs clients auraient de la sorte une visibilité sur une masse d'informations bien trop large par rapport aux besoins de leur activité.
C'est oublier un peu vite que non seulement c'est, par essence, aux consommateurs de décider à qui ils donnent accès à quelles informations leur appartenant mais que, de plus, la réglementation est sur le point de renforcer formellement ce droit essentiel, à travers, notamment, les dispositions sur la portabilité des données inscrites dans le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). En réalité, commence ici à poindre le cœur du sujet : les banques désirent limiter l'ouverture à la concurrence.
Mais c'est un deuxième point qui révèle au grand jour ce qui est probablement le véritable enjeu de la polémique : ce qu'attend l'EBF de la Commission Européenne est un report de l'entrée en vigueur des dispositions relatives à l'accès de tiers aux comptes de leurs clients. Elle préfère donc laisser perdurer la situation actuelle, avec tous les risques qu'elle dénonce avec tant de véhémence, en attendant la définition de règles claires ? Je crois plutôt que certains acteurs réalisent que leurs API ne seront jamais prêtes à temps et font feu de tout bois pour masquer la vérité et faire reculer l'échéance.
Dans le clan des anciens, nous avons donc la Fédération Bancaire Européenne (EBF), dont un article de La Tribune nous apprend que le président (et PDG de la Société Générale), Frédéric Oudéa, prolonge une querelle, qui dure maintenant depuis plus d'un an, autour de la deuxième directive des services de paiement (DSP2). Or les demandes qu'il formule font tomber les masques sur les intentions réelles des banques.
En premier lieu, les arguments avancés pour justifier le refus d'accéder aux désirs des FinTech deviennent de plus en plus spécieux. Si, jusqu'à présent, les institutions financières agitaient le chiffon rouge de la cybersécurité et les risques pour les performances de leurs systèmes, ce sont cette fois des préoccupations concernant les données personnelles qui servent de prétexte. En effet, selon leur raisonnement, les prestataires ayant accès aux comptes de leurs clients auraient de la sorte une visibilité sur une masse d'informations bien trop large par rapport aux besoins de leur activité.
C'est oublier un peu vite que non seulement c'est, par essence, aux consommateurs de décider à qui ils donnent accès à quelles informations leur appartenant mais que, de plus, la réglementation est sur le point de renforcer formellement ce droit essentiel, à travers, notamment, les dispositions sur la portabilité des données inscrites dans le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). En réalité, commence ici à poindre le cœur du sujet : les banques désirent limiter l'ouverture à la concurrence.
Mais c'est un deuxième point qui révèle au grand jour ce qui est probablement le véritable enjeu de la polémique : ce qu'attend l'EBF de la Commission Européenne est un report de l'entrée en vigueur des dispositions relatives à l'accès de tiers aux comptes de leurs clients. Elle préfère donc laisser perdurer la situation actuelle, avec tous les risques qu'elle dénonce avec tant de véhémence, en attendant la définition de règles claires ? Je crois plutôt que certains acteurs réalisent que leurs API ne seront jamais prêtes à temps et font feu de tout bois pour masquer la vérité et faire reculer l'échéance.
Heureusement, tous les établissements ne sont pas à ranger dans le même panier. Quelques-uns parmi les plus importants, à l'instar de BBVA ou ING, ont compris la valeur qu'ils retireront de l'ouverture qui leur est demandée et prennent les devants sur la réglementation. Cependant, ce sont surtout les néo-banques qui sont les plus agressives en la matière. Starling Bank en est un des modèles les plus emblématiques à ce jour et Fidor offre depuis peu une démonstration étonnante de ses ambitions en la matière.
La jeune filiale du groupe BPCE annonce en effet un investissement de 500 000 euros pour créer un programme académique autour de ses API dans 5 écoles de Singapour (d'où elle compte accélérer sa croissance en Asie). Son objectif est de former 500 étudiants en informatique au développement d'applications innovantes et, si possible, leur inspirer l'envie de créer leurs startups de la FinTech. Pour ce faire, les cours théoriques seront complétés de travaux pratiques à réaliser sur un bac à sable dédié.
Quelle que soit la forme des banques de demain, il est une certitude : leurs produits et services n'auront de valeur qu'intégrés dans un écosystème qui permet au consommateur de satisfaire ses besoins et ses envies de manière simple, personnalisée et transparente. Et cette vision, que la démarche de Fidor vise à impulser, n'est possible que si les systèmes sont ouverts (en toute sécurité). Les acteurs qui traînent des pieds aujourd'hui sont en train de prendre du retard sur leur avenir, à leurs risques et périls.
La jeune filiale du groupe BPCE annonce en effet un investissement de 500 000 euros pour créer un programme académique autour de ses API dans 5 écoles de Singapour (d'où elle compte accélérer sa croissance en Asie). Son objectif est de former 500 étudiants en informatique au développement d'applications innovantes et, si possible, leur inspirer l'envie de créer leurs startups de la FinTech. Pour ce faire, les cours théoriques seront complétés de travaux pratiques à réaliser sur un bac à sable dédié.
Quelle que soit la forme des banques de demain, il est une certitude : leurs produits et services n'auront de valeur qu'intégrés dans un écosystème qui permet au consommateur de satisfaire ses besoins et ses envies de manière simple, personnalisée et transparente. Et cette vision, que la démarche de Fidor vise à impulser, n'est possible que si les systèmes sont ouverts (en toute sécurité). Les acteurs qui traînent des pieds aujourd'hui sont en train de prendre du retard sur leur avenir, à leurs risques et périls.
C'est l'éternel recommencement de la bataille d'Hernani entre les tenants du Classique ("Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli" - Nicolas Boileau) face aux modernes. D'un côté, l'immobilisme et la défense de surtout ne pas bouger les lignes, et, de l'autre, l'évolution permanente... et après cela, certains articles de presse annoncent que la Société Générale et la BNP Paribas font partie du Top Ten des banques digitales : LOL !
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