Les programmes d'intrapreneuriat sont rapidement devenus populaires parmi les grandes institutions financières et il en existe désormais toutes sortes de variations. Celui dont la russe Sberbank vient d'annoncer le début de la quatrième phase est sans conteste l'un des plus aboutis qu'il m'ait été donné de découvrir, à ce jour.
Si on écarte d'emblée les simples opérations de communication (interne ou externe) sans substance, l'ambition profonde d'une démarche d'intrapreneuriat sincère est double : il s'agit de permettre à des collaborateurs tentés de créer leur propre structure de continuer à s'épanouir au sein de leur organisation, tout en faisant bénéficier à cette dernière d'une opportunité de participer au lancement de nouvelles activités, en s'appuyant sur des personnes motivées et familières de leur environnement.
Sous une forme générale d'incubateur, Sber#Up constitue un dispositif à 4 étages destiné à accompagner les volontaires dans la création d'une véritable startup d'entreprise (viable, autant que possible). Le premier jalon, ouvert à tous les salariés, est un classique appel à candidature qui a valu à la banque russe de recueillir près de 600 propositions, dans toutes sortes de domaines. Apparemment, aucune sélection n'intervient à ce stade et tous ceux qui en ont la volonté peuvent poursuivre le parcours.
Dans sa deuxième étape, celui-ci consiste essentiellement en actions de formation (ou d'information), de manière à fournir aux apprentis les bases de la création d'une entreprise. Des rencontres avec des fondateurs de startups, des séminaires avec des experts, des sessions d'approfondissement des plans d'affaires… figurent au planning… principalement en dehors des heures de travail habituelles, donc sans impact sur l'activité normale de l'employé (qui doit de la sorte démontrer sa motivation !).
À partir de là commencent les choses sérieuses. Parmi les projets « survivants », un comité choisit les 12 plus prometteurs, à savoir ceux qui savent prouver qu'il existe une demande pour leur produit. Ceux-là ont alors deux mois (à temps plein) pour bâtir un prototype et rechercher leurs premiers clients. Le résultat est enfin présenté à un jury, composé de dirigeants de la banque et d'investisseurs privés, afin de déterminer ceux qui méritent d'être financés pour la prochaine phase de leur développement.
Au début de ce mois, Sberbank a ainsi apporté 27 millions de roubles (environ 350 000 euros) de capital-risque à 6 jeunes pousses qui l'ont conquise, dans des secteurs variés, de l'analyse de données à l'assistant vestimentaire, en passant par la gestion de programmes de fidélité, entre autres. Une septième ne reçoit pas de fonds mais sera tout de même soutenue. Dans tous les cas, un objectif pour la banque est aussi d'intégrer ces futures entreprises dans son écosystème (dont l'e-commerce fait partie).
En synthèse, ce qui rend l'approche intrapreneuriale de Sberbank crédible et solide tient en 3 caractéristiques essentielles, rarement combinées : un objectif clair (faire émerger des startups enrichissant la proposition de valeur de la banque), un processus structuré de bout en bout (du concours d'idée au premier tour de financement… et plus ?), une absence de complaisance (aussi sévère paraisse-t-il, le filtrage de 6 ou 7 dossiers sur 575 est normal). Il n'est pas question ici de faire briller quelques paillettes marketing !
Si on écarte d'emblée les simples opérations de communication (interne ou externe) sans substance, l'ambition profonde d'une démarche d'intrapreneuriat sincère est double : il s'agit de permettre à des collaborateurs tentés de créer leur propre structure de continuer à s'épanouir au sein de leur organisation, tout en faisant bénéficier à cette dernière d'une opportunité de participer au lancement de nouvelles activités, en s'appuyant sur des personnes motivées et familières de leur environnement.
Sous une forme générale d'incubateur, Sber#Up constitue un dispositif à 4 étages destiné à accompagner les volontaires dans la création d'une véritable startup d'entreprise (viable, autant que possible). Le premier jalon, ouvert à tous les salariés, est un classique appel à candidature qui a valu à la banque russe de recueillir près de 600 propositions, dans toutes sortes de domaines. Apparemment, aucune sélection n'intervient à ce stade et tous ceux qui en ont la volonté peuvent poursuivre le parcours.
Dans sa deuxième étape, celui-ci consiste essentiellement en actions de formation (ou d'information), de manière à fournir aux apprentis les bases de la création d'une entreprise. Des rencontres avec des fondateurs de startups, des séminaires avec des experts, des sessions d'approfondissement des plans d'affaires… figurent au planning… principalement en dehors des heures de travail habituelles, donc sans impact sur l'activité normale de l'employé (qui doit de la sorte démontrer sa motivation !).
À partir de là commencent les choses sérieuses. Parmi les projets « survivants », un comité choisit les 12 plus prometteurs, à savoir ceux qui savent prouver qu'il existe une demande pour leur produit. Ceux-là ont alors deux mois (à temps plein) pour bâtir un prototype et rechercher leurs premiers clients. Le résultat est enfin présenté à un jury, composé de dirigeants de la banque et d'investisseurs privés, afin de déterminer ceux qui méritent d'être financés pour la prochaine phase de leur développement.
Au début de ce mois, Sberbank a ainsi apporté 27 millions de roubles (environ 350 000 euros) de capital-risque à 6 jeunes pousses qui l'ont conquise, dans des secteurs variés, de l'analyse de données à l'assistant vestimentaire, en passant par la gestion de programmes de fidélité, entre autres. Une septième ne reçoit pas de fonds mais sera tout de même soutenue. Dans tous les cas, un objectif pour la banque est aussi d'intégrer ces futures entreprises dans son écosystème (dont l'e-commerce fait partie).
En synthèse, ce qui rend l'approche intrapreneuriale de Sberbank crédible et solide tient en 3 caractéristiques essentielles, rarement combinées : un objectif clair (faire émerger des startups enrichissant la proposition de valeur de la banque), un processus structuré de bout en bout (du concours d'idée au premier tour de financement… et plus ?), une absence de complaisance (aussi sévère paraisse-t-il, le filtrage de 6 ou 7 dossiers sur 575 est normal). Il n'est pas question ici de faire briller quelques paillettes marketing !
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