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C'est pas mon idée !

mercredi 1 août 2018

Ebay suit Amazon sur le crédit

eBay
Les banques sont-elles les mieux placées pour fournir un crédit aux petites entreprises ? La question peut légitimement se poser quand, dans la foulée d'Amazon, l'autre géant du commerce en ligne, eBay, conclut un partenariat avec Square afin de proposer des prêts attractifs aux vendeurs les plus performants de sa plate-forme.

Simple déclinaison de la solution existante Square Capital, le principe de l'offre est tout à fait similaire à ce qui devient de fait un standard du financement pour le secteur de la vente de détail. Les marchands éligibles se voient donc accorder automatiquement – au sein de leur tableau de bord – la possibilité d'obtenir en quelques clics un prêt de 500 à 100 000 dollars, utilisable pour toutes sortes de besoins, qu'il s'agisse d'une avance pour régler des salaires, d'un achat d'équipement ou de lancer une campagne marketing.

La clé de l'initiative tient naturellement à la sélection des bénéficiaires, qui repose, sans surprise, sur de puissants algorithmes d'analyse exploitant les données disponibles sur leur activité. Dans la version originale de Square, celles-ci sont captées à travers l'usage des outils d'encaissement que la jeune pousse met à leur disposition. Pour eBay, tous les échanges enregistrés sur la place de marché – à la fois les transactions mais aussi les conversations, avis, commentaires… – constituent une source encore plus riche.

Autre caractéristique commune à toutes ces solutions (outre la promesse d'une mise à disposition des fonds en quelques heures), dont il faut supposer qu'elle sera également mise en œuvre par eBay, le prélèvement direct des mensualités de remboursement sur les rentrées d'argent du commerçant permet d'en simplifier la gestion pour ce dernier et, surtout, du point de vue du fournisseur du crédit, de mieux maîtriser les risques de défaut (qui, de fait, sont extrêmement faibles, selon l'expérience d'Amazon).

Square Capital

Pour revenir à mon interrogation initiale, les banques se trouvent en position de faiblesse par rapport à ces nouvelles approches, sur au moins 3 plans distincts. Tout d'abord, grâce à leur technologie, les acteurs émergents sont capables de répondre aux besoins d'une clientèle qui échappe (plus ou moins entièrement) à leurs méthodes traditionnelles d'évaluation des risques. Or cette cible, importante, est prête à souscrire des prêts à des taux relativement élevés – même s'ils sont en-deçà du coût des cartes de crédit (il est question de 15% chez Amazon) – avec la solvabilité requise.

D'autre part, les plates-formes de e-commerce ou de paiement constituant le cœur de l'activité des entreprises visées, elles sont en première ligne lors d'une recherche de financement, d'autant plus qu'elles adoptent une démarche pro-active. Mais, en filigrane, leur principal avantage concurrentiel est certainement leur connaissance intime de leurs clients et de leurs attentes, fondée sur leur présence permanente (bien que virtuelle, et intéressée) à leurs côtés. C'est une place que les banques ont perdu avec l'évolution « digitale » du monde et qu'elles auront les plus grandes difficultés à reconquérir.

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