C'est une question que se posent tous les entrepreneurs qui se lancent dans la création d'une néo-banque : si ma différenciation concurrentielle réside réellement dans une expérience client exceptionnelle, puis-je la faire reposer sur un cœur de système traditionnel ? En choisissant la solution de SAP, l'australienne Xinja fait un pari audacieux.
Pour une jeune pousse de la banque, une des premières décisions à prendre est aussi une des plus importantes pour son avenir : quel socle pour bâtir mon offre ? Celle qui privilégie la rapidité de déploiement préférera s'appuyer sur la plate-forme d'une banque existante, y compris avec sa licence, dans la plupart des cas. Celle qui veut s'assurer de son indépendance et de son autonomie s'engagera plutôt dans le développement – long et coûteux – de l'ensemble de son infrastructure technique.
Peut-être parce que la première solution n'est pas viable en Australie, faute de partenaire disponible dans un contexte de concentration de l'activité entre les mains de 4 institutions financières, Xinja retient une option intermédiaire, consistant donc à acquérir un système du marché. De la sorte, elle conserve une certaine maîtrise de sa technologie, tout en pouvant espérer une mise en œuvre plus rapide que si elle devait tout construire et en concentrant ses efforts sur les interactions avec les clients.
Incidemment, la sélection de la solution de SAP n'est pas sans ironie puisque CommBank, l'un des grands établissements du pays, a fait plus ou moins le même choix il y a dix ans, à l'occasion de son gigantesque chantier de rénovation. Bien que Xinja adopte la version en cloud du progiciel, alors que son aînée l'exploite dans ses propres centres informatiques, voilà une occasion rêvée de vérifier si l'idée selon laquelle il est possible de créer une offre différente en partant d'une base identique est valide.
Pour une jeune pousse de la banque, une des premières décisions à prendre est aussi une des plus importantes pour son avenir : quel socle pour bâtir mon offre ? Celle qui privilégie la rapidité de déploiement préférera s'appuyer sur la plate-forme d'une banque existante, y compris avec sa licence, dans la plupart des cas. Celle qui veut s'assurer de son indépendance et de son autonomie s'engagera plutôt dans le développement – long et coûteux – de l'ensemble de son infrastructure technique.
Peut-être parce que la première solution n'est pas viable en Australie, faute de partenaire disponible dans un contexte de concentration de l'activité entre les mains de 4 institutions financières, Xinja retient une option intermédiaire, consistant donc à acquérir un système du marché. De la sorte, elle conserve une certaine maîtrise de sa technologie, tout en pouvant espérer une mise en œuvre plus rapide que si elle devait tout construire et en concentrant ses efforts sur les interactions avec les clients.
Incidemment, la sélection de la solution de SAP n'est pas sans ironie puisque CommBank, l'un des grands établissements du pays, a fait plus ou moins le même choix il y a dix ans, à l'occasion de son gigantesque chantier de rénovation. Bien que Xinja adopte la version en cloud du progiciel, alors que son aînée l'exploite dans ses propres centres informatiques, voilà une occasion rêvée de vérifier si l'idée selon laquelle il est possible de créer une offre différente en partant d'une base identique est valide.
Le défi n'est pas mince, car la plate-forme de SAP est relativement moderne et elle a notamment permis à CommBank, au moins durant les quelques années qui ont immédiatement suivi sa mise en place, d'accélérer sa transformation et de délivrer une expérience utilisateur de premier ordre. En revanche, elle semble avoir perdu son élan innovateur ces derniers temps et il est inévitable de se demander si son cœur de système, atteignant les limites de sa flexibilité, n'est pas en partie responsable.
Ce risque est commun à toutes les approches dans lesquelles la startup ne contrôle pas la totalité de son infrastructure et il en a conduit plus d'une à basculer d'une collaboration avec une banque à la ré-internalisation de toute son activité. En effet, les produits simples des débuts sont toujours faciles à mettre en œuvre avec une solution prête à l'emploi. Mais quand les besoins deviennent plus sophistiqués et les exigences de rationalisation des processus plus précises, les limites sont facilement atteintes.
L'aventure de Xinja méritera d'être suivie à plus d'un titre. Elle représente d'abord un test pour SAP et sa capacité à travailler efficacement avec des jeunes pousses, et non plus seulement les grands groupes qui retiennent généralement son progiciel bancaire. Elle offrira en outre un exemple rare de néo-banque dont la stratégie consiste à implémenter un système du marché pour concevoir sa plate-forme, dont les enseignements seront utiles pour les suivantes, quand elles seront confrontées au même dilemme initial.
Ce risque est commun à toutes les approches dans lesquelles la startup ne contrôle pas la totalité de son infrastructure et il en a conduit plus d'une à basculer d'une collaboration avec une banque à la ré-internalisation de toute son activité. En effet, les produits simples des débuts sont toujours faciles à mettre en œuvre avec une solution prête à l'emploi. Mais quand les besoins deviennent plus sophistiqués et les exigences de rationalisation des processus plus précises, les limites sont facilement atteintes.
L'aventure de Xinja méritera d'être suivie à plus d'un titre. Elle représente d'abord un test pour SAP et sa capacité à travailler efficacement avec des jeunes pousses, et non plus seulement les grands groupes qui retiennent généralement son progiciel bancaire. Elle offrira en outre un exemple rare de néo-banque dont la stratégie consiste à implémenter un système du marché pour concevoir sa plate-forme, dont les enseignements seront utiles pour les suivantes, quand elles seront confrontées au même dilemme initial.
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