La première journée du Paris FinTech Forum 2019 s'achève, l'heure est venue d'en rapporter quelques temps forts (selon moi). Mais, avant d'entrer dans le vif du sujet, soulignons tout de même l'étonnante récurrence du thème de l'inclusion financière, dépassant paiements, blockchain, intelligence artificielle, Brexit… au top des sujets abordés.
La première interview de l'événement donnait d'emblée le ton. Ann Cairns, vice-présidente de Mastercard, estime ainsi que l'identité digitale, sur laquelle l'entreprise cherche à se positionner, est une source d'inclusion financière, car elle constitue le premier facteur d'accès à toutes sortes de services dans le monde moderne. Dans un autre registre, elle rappelait également les efforts engagés pour faciliter le recours des PME africaines au micro-crédit, qui atteint désormais 50 000 commerçants.
La première interview de l'événement donnait d'emblée le ton. Ann Cairns, vice-présidente de Mastercard, estime ainsi que l'identité digitale, sur laquelle l'entreprise cherche à se positionner, est une source d'inclusion financière, car elle constitue le premier facteur d'accès à toutes sortes de services dans le monde moderne. Dans un autre registre, elle rappelait également les efforts engagés pour faciliter le recours des PME africaines au micro-crédit, qui atteint désormais 50 000 commerçants.
Au cours du panel de néo-banques qui suivait, l'expérience de Tinkoff – dont on parle rarement en France, alors qu'elle a conquis 8 millions de clients en 12 ans d'existence et qu'elle est rentable depuis longtemps – a retenu mon attention. Son directeur général, Oliver Hughes, insistait sur la présence de talents informatiques extraordinaires en Russie, qui permet à la startup de disposer d'une équipe de 2 000 personnes pour prendre en charge en interne l'intégralité de ses développements logiciels.
Passons maintenant à la meilleure séquence de cette série, sous la forme d'un panel sur le vaste thème de l'avenir de la finance à l'ère de la FinTech. J'en retiens l'intervention de Christine Lagarde, directrice du FMI, estimant, anecdote à l'appui, que l'impact le plus important de l'inclusion financière est la réduction des violences faites aux femmes. Le lien est intéressant à établir avec une remarque qu'elle formulait un peu plus tard, selon laquelle la première responsabilité d'un état est d'assurer la sécurité de ses citoyens.
Autre participant à la discussion, Carlos Torres Vila, le nouveau président exécutif de BBVA, se lançait dans un plaidoyer appuyé pour l'exploitation des données, en affirmant d'abord sa conviction que le partage d'information est porteur de valeur sociale, puis en appelant de ses vœux, pour la concrétiser, à une extension du principe d'ouverture des données introduit dans la banque par la DSP2 à tous les secteurs et à tous les acteurs économiques, sous le contrôle de leur seul et unique propriétaire légitime : le client.
Autre participant à la discussion, Carlos Torres Vila, le nouveau président exécutif de BBVA, se lançait dans un plaidoyer appuyé pour l'exploitation des données, en affirmant d'abord sa conviction que le partage d'information est porteur de valeur sociale, puis en appelant de ses vœux, pour la concrétiser, à une extension du principe d'ouverture des données introduit dans la banque par la DSP2 à tous les secteurs et à tous les acteurs économiques, sous le contrôle de leur seul et unique propriétaire légitime : le client.
L'échange autour de la banque et l'Europe, avec le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et un représentant de la Commission Européenne, Olivier Guersent, réservait, à mon sens, une surprise, puisqu'il était encore question de la directive DSP2 et plus particulièrement de la mise en application des normes techniques de réglementation (RTS) sur le déploiement d'API, en septembre prochain. Malgré les propos rassurants tenus, la seule mention du sujet conduit à ressentir une certaine nervosité de l'ensemble de l'écosystème vis-à-vis du respect de l'échéance.
La conversation dédiée au thème de l'inclusion financière était, selon moi, la plus inspirante de toutes, car elle mettait côte à côte Kosta Peric, directeur délégué de la Fondation Melinda & Bill Gates, et Ben Milne, fondateur et directeur général de Dwolla, une startup des infrastructures de paiement. Et c'est ce dernier qui déclarait que l'accès aux services financiers devrait être un droit humain de base, Kosta confirmant qu'il est un point d'entrée indispensable vers les autres besoins (par exemple l'accès aux soins, qui est pourtant le domaine dans lequel l'injection d'argent est le plus efficace).
La question qui brûlait toutes les lèvres a été posée lors de l'intervention de Laurent Mignon, directeur général de BPCE : quid de Fidor, dont l'acquisition faisait encore l'admiration lors de l'édition précédente du forum ? Il nous a expliqué que la stratégie du groupe avait changé. Il n'est plus question aujourd'hui de développer une nouvelle offre en France, la priorité absolue est mise sur la transformation des banques existantes. Serait-ce donc une manifestation du syndrome du changement de dirigeant ?
Un panel consacré à l'innovation dans les paiements (posant toutefois la question de sa possibilité), avec des intervenants provenant de différentes parties de la chaîne de valeur, confirmait ce que je soupçonne depuis quelque années : les acteurs ne parlent plus vraiment de rupture, ni même d'innovation, et ils parviennent tout juste à identifier leur différenciation par rapport aux entreprises historiques du secteur.
En guise de conclusion, j'ajouterai une pensée exprimée par plusieurs des dirigeants de jeunes pousses qui se sont succédés sur scène, quand ils étaient interrogés sur leur perception du risque de récession en 2019 : sans désirer un tel scénario, ils considèrent qu'il leur ouvrirait des opportunités, en les plaçant en position de mieux satisfaire les besoins des consommateurs que les banques traditionnelles. À méditer…
Un panel consacré à l'innovation dans les paiements (posant toutefois la question de sa possibilité), avec des intervenants provenant de différentes parties de la chaîne de valeur, confirmait ce que je soupçonne depuis quelque années : les acteurs ne parlent plus vraiment de rupture, ni même d'innovation, et ils parviennent tout juste à identifier leur différenciation par rapport aux entreprises historiques du secteur.
En guise de conclusion, j'ajouterai une pensée exprimée par plusieurs des dirigeants de jeunes pousses qui se sont succédés sur scène, quand ils étaient interrogés sur leur perception du risque de récession en 2019 : sans désirer un tel scénario, ils considèrent qu'il leur ouvrirait des opportunités, en les plaçant en position de mieux satisfaire les besoins des consommateurs que les banques traditionnelles. À méditer…
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