Voilà une idée intéressante : Joris Lochy, responsable produit de la jeune pousse belge Monizze, suggère d'appliquer aux particuliers une pratique comptable habituelle des entreprises, à savoir la réalisation régulière d'un bilan financier, afin de leur fournir une vision objective de leur situation. Je pense toutefois qu'elle ne peut suffire.
La réflexion émane d'un constat évident : quand les consommateurs se préoccupent de gestion de budget, ou quand des outils, qu'ils soient fournis par leur banque ou par des acteurs tiers, visent à les accompagner dans cette corvée, l'approche retenue est généralement simplifiée à l'excès, se contentant de comparer les dépenses avec les revenus et les engagements avec les avoirs. Le résultat est une perspective faussée des positions, qui rend d'autant plus difficile la création de stratégies de conseil pertinentes.
Par contraste, les entreprises ont depuis longtemps adopté des standards beaucoup plus complets et précis pour suivre au mieux l'évolution de leurs comptes. Le bilan, notamment, est un outil important de leur panoplie (au point d'être souvent obligatoire) qui mériterait d'être décliné dans une version grand public, en identifiant séparément, par exemple, les disponibilités et les avoirs non liquides (y compris extra-financiers), d'un côté, et les passifs à court et long terme (crédits en cours, impôts dus…), de l'autre.
L'avantage de l'exercice est double. Il présente simultanément une vue plus transparente de l'état courant des finances personnelles, en prenant en compte tous les éléments présents et futurs susceptibles de l'impacter, ainsi qu'un début de projection sur l'avenir, facilitant une certaine anticipation. Grâce aux technologies disponibles aujourd'hui, il deviendrait désormais très simple d'établir automatiquement ce document plutôt complexe à préparer, sans requérir un diplôme de comptable.
Malheureusement, une autre faiblesse vient sévèrement limiter le potentiel du concept. En effet, tout comme son élaboration, l'interprétation d'un bilan financier est loin d'être à la portée de l'individu moyen, ce qui le rend absolument inutile sous sa forme brute. Le seul moyen de lui donner de la valeur est donc de lui adjoindre les outils pratiques – portés par logiciel ou, pourquoi pas, par un conseiller humain – qui vont savoir exploiter intelligemment son contenu et en tirer un plan d'actions optimal personnalisé.
En dépit des progrès accomplis au cours des 15 dernières années, la gestion de finances personnelles est toujours à un stade embryonnaire. Deux axes de développement prioritaires devraient la faire progresser et la rendre plus utile. Le premier concerne l'amont, à savoir la collecte et l'analyse approfondie des données, permettant de mieux comprendre la situation et les attentes de l'utilisateur. Dans ce registre, mettre à profit l'expérience acquise dans l'univers de l'entreprise est une piste attractive.
Le deuxième, en aval, correspondrait, en conservant l'analogie professionnelle, au rôle du directeur financier, capable de prendre les bonnes décisions en s'appuyant sur les informations fiables à sa disposition. À défaut de posséder les compétences nécessaires, le consommateur n'est guère avancé s'il est laissé seul face à son bilan, aussi riche soit-il. C'est la raison pour laquelle les outils de PFM traditionnels ont peu d'effet concret durable sur les comportements et un surcroît de précision n'y changera rien. Une composante de conseil expert est indispensable pour passer du suivi passif au pilotage actif.
La réflexion émane d'un constat évident : quand les consommateurs se préoccupent de gestion de budget, ou quand des outils, qu'ils soient fournis par leur banque ou par des acteurs tiers, visent à les accompagner dans cette corvée, l'approche retenue est généralement simplifiée à l'excès, se contentant de comparer les dépenses avec les revenus et les engagements avec les avoirs. Le résultat est une perspective faussée des positions, qui rend d'autant plus difficile la création de stratégies de conseil pertinentes.
Par contraste, les entreprises ont depuis longtemps adopté des standards beaucoup plus complets et précis pour suivre au mieux l'évolution de leurs comptes. Le bilan, notamment, est un outil important de leur panoplie (au point d'être souvent obligatoire) qui mériterait d'être décliné dans une version grand public, en identifiant séparément, par exemple, les disponibilités et les avoirs non liquides (y compris extra-financiers), d'un côté, et les passifs à court et long terme (crédits en cours, impôts dus…), de l'autre.
L'avantage de l'exercice est double. Il présente simultanément une vue plus transparente de l'état courant des finances personnelles, en prenant en compte tous les éléments présents et futurs susceptibles de l'impacter, ainsi qu'un début de projection sur l'avenir, facilitant une certaine anticipation. Grâce aux technologies disponibles aujourd'hui, il deviendrait désormais très simple d'établir automatiquement ce document plutôt complexe à préparer, sans requérir un diplôme de comptable.
Malheureusement, une autre faiblesse vient sévèrement limiter le potentiel du concept. En effet, tout comme son élaboration, l'interprétation d'un bilan financier est loin d'être à la portée de l'individu moyen, ce qui le rend absolument inutile sous sa forme brute. Le seul moyen de lui donner de la valeur est donc de lui adjoindre les outils pratiques – portés par logiciel ou, pourquoi pas, par un conseiller humain – qui vont savoir exploiter intelligemment son contenu et en tirer un plan d'actions optimal personnalisé.
En dépit des progrès accomplis au cours des 15 dernières années, la gestion de finances personnelles est toujours à un stade embryonnaire. Deux axes de développement prioritaires devraient la faire progresser et la rendre plus utile. Le premier concerne l'amont, à savoir la collecte et l'analyse approfondie des données, permettant de mieux comprendre la situation et les attentes de l'utilisateur. Dans ce registre, mettre à profit l'expérience acquise dans l'univers de l'entreprise est une piste attractive.
Le deuxième, en aval, correspondrait, en conservant l'analogie professionnelle, au rôle du directeur financier, capable de prendre les bonnes décisions en s'appuyant sur les informations fiables à sa disposition. À défaut de posséder les compétences nécessaires, le consommateur n'est guère avancé s'il est laissé seul face à son bilan, aussi riche soit-il. C'est la raison pour laquelle les outils de PFM traditionnels ont peu d'effet concret durable sur les comportements et un surcroît de précision n'y changera rien. Une composante de conseil expert est indispensable pour passer du suivi passif au pilotage actif.
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