Tandis que se multiplient à l'envi les offres bancaires enrichies à destination des « solopreneurs », la structure d'innovation et d'incubation de la suédoise SEB dévoile Unquo, qui franchit une étape supplémentaire dans la simplification de la vie quotidienne de cette population, en forte croissance dans toutes les régions du monde.
En quelques années, les travailleurs indépendants et autres entrepreneurs individuels sont devenus, aux côtés des PME, un des segments de clients les plus chouchoutés par les institutions financières comme par les startups de la FinTech (et un des plus prometteurs). La nouvelle solution concoctée par SEBx, pour l'instant expérimentée par une poignée de volontaires recrutés sur les réseaux sociaux, s'inscrit logiquement dans cette tendance, dont elle reprend d'abord les meilleures pratiques à date.
Classiquement composée d'une carte de paiement et d'une application mobile, Unquo propose donc une plate-forme complète avec laquelle l'utilisateur peut non seulement suivre l'état de son compte courant et les opérations qu'il a réalisées mais également piloter sa comptabilité professionnelle, avec intégration des reçus de dépenses dématérialisés, ou encore extraire automatiquement les données nécessaires afin de préparer les déclarations de TVA et recevoir des rappels d'échéances importantes.
Cependant, ses concepteurs savent que, pour les indépendants, la frontière entre vie privée et vie professionnelle est particulièrement floue. En conséquence, la même carte et la même application prennent aussi en charge les transactions personnelles, avec toutes les précautions nécessaires, bien entendu. Ainsi, un algorithme intelligent détermine instantanément la catégorie appropriée de chaque mouvement enregistré (qui, en cas d'erreur, peut être corrigée d'un geste de glissement du doigt).
Il faut préciser ici que, étonnamment, le dispositif ne comprend pas, à ce stade, un compte de dépôt en propre et le client est invité à conserver les relations avec sa (ou ses) banque(s) existante(s). En réalité, la carte fournie, sans offrir un véritable crédit, accumule les achats au fil des jours et deux factures sont émises à la fin de chaque mois, pour solder les montants totaux dus sur chacun des volets personnel et professionnel.
J'imagine (et j'espère) que cette limitation est le résultat d'un choix délibéré de priorités, dans le but de valider le modèle envisagé et son acceptation auprès de sa cible à moindre frais (selon le principe du « MVP » ou produit viable minimum). En effet, la solution prendrait immédiatement beaucoup plus de valeur avec, sinon un service bancaire complet, du moins une connexion directe aux comptes, à la fois pour la gestion de l'activité (notamment sur les rentrées d'argent) et le règlement des soldes.
Dans l'accompagnement à 360° des « solopreneurs », dont, désormais, presque tous les acteurs du secteur ont compris qu'il représentait une exigence incontournable, Unquo ajoute une brique majeure, jusqu'alors oubliée, qui permettra d'atténuer un peu plus les petites frictions de leur existence (dont certains se sont déjà en partie affranchis grâce à des « super-cartes », telle que celles de Curve, de Lydia, ou d'Arkéa avec AuMax).
Bonjour,
RépondreSupprimerSi cette approche se veut centré sur le client, il ne faut cependant pas perdre de vue toute la complexité juridique que la DSP2 et la réduction des interchanges MIF amène dans ce contexte. En effet, les droits des personnes privés sur la DSP2 sont bien plus importants que ceux des professionnels. De même, la réglementation MIF interdit l'émission de cartes "pro" (profitant d'un interchange non limité) qui seraient approvivsionnés par un compte "privé".
En attendant les réactions du régulateur,la banque serbe
fait bien de limiter cette iniative à quelques pilotes
SEB est suédoise (pas serbe ;-) et elle a bien l'intention de déployer Unquo au-delà de ses frontières, limitations techniques ou pas et en parfaite conformité réglementaire, évidemment.
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