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C'est pas mon idée !

lundi 21 septembre 2020

CommBank prédit les dépenses récurrentes

CommBank
La première étape d'une gestion saine des finances personnelles consiste, dit-on, à définir un budget. Parce que cette tâche est plus difficile à réaliser qu'il n'y paraît, surtout pour les jeunes, l'australienne CommBank introduit au sein de son application mobile une fonction destinée à en automatiser une partie : les dépenses récurrentes.

Point de départ incontournable pour quiconque veut reprendre le contrôle de sa situation financière, l'exercice est trivial mais rébarbatif. Il s'agit simplement d'établir la liste de toutes les factures et abonnements à payer systématiquement chaque mois, chaque trimestre ou chaque année, qui viennent de la sorte directement en déduction des revenus et déterminent finalement le « reste à vivre », c'est-à-dire le montant réellement disponible pour les achats du quotidien et autres emplettes exceptionnelles.

Afin d'inciter les consommateurs réticents à franchir le pas, la banque leur propose donc de procéder à ce recensement grâce à une analyse intelligente de l'historique de leurs transactions. Celle-ci détecte les versements réguliers (abonnements à des services digitaux, factures d'énergie et de télécommunication, loyer, club de gym, remboursements de crédit immobilier, transferts d'épargne programmés…), quelle que soit leur fréquence, depuis leur compte courant ou par l'intermédiaire de leur carte de crédit, et invite l'utilisateur à confirmer qu'ils doivent être pris en considération dans Bill Sense.

Armée de cette matière brute, l'application de CommBank fournit, aux côtés du classique suivi des sorties et rentrées d'argent passées, une projection complète des dépenses fixes sur l'année à venir, mois par mois, sous forme graphique, mettant en évidence les cas particuliers (quand un ou plusieurs paiements non mensuels engendrent une « anomalie » par rapport à la norme) et intégrant dans ses estimations une logique d'intervalle pour les frais variables (tels que les charges de gaz et électricité).

CommBank Bill Sense

En dépit de ses qualités, l'initiative suscite aussi quelques réserves. Tout d'abord, il faut regretter que, en ne portant que sur les données internes (par opposition à une approche d'agrégation multi-établissements), elle ne remplira pleinement son rôle que pour les clients qui réalisent l'essentiel de leurs opérations avec elle. D'autre part, l'exploitation des prédictions de flux paraît tristement limitée : au-delà du seul affichage des mouvements anticipés, il serait beaucoup plus efficace et pertinent d'émettre des recommandations contextuelles, notamment à travers le moteur de notification existant.

À titre d'illustration, imaginons que, au lieu d'attendre la survenue du découvert pour le signaler, une alerte soit transmise dès que le niveau de dépenses en cours, une fois combiné avec les frais récurrents restant dus pour la période, met en danger l'équilibre du compte avant la perception du prochain salaire. Dans un registre différent, appréhendé par ailleurs par une poignée d'acteurs spécialisés, une comparaison entre les utilisateurs de Bill Sense pourrait, en option, constituer la base d'un véritable service d'optimisation des coûts fixes, offrant des conseils pratiques dans le but de les réduire.

Le pilotage budgétaire est une des fondations du bien-être financier et la facilitation de sa mise en œuvre est naturellement une excellente idée de la part d'une banque, d'autant qu'elle ne représente pas une complexité technique extraordinaire (je peux l'affirmer car j'ai une expérience concrète en la matière). Cependant, la démarche doit impérativement être prolongée pour exprimer toute sa valeur, de manière à lever les autres obstacles à l'adoption de cette bonne habitude, à savoir la lassitude et la paresse.

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