Voici l'histoire d'un petit établissement régional américain, Origin Bank, dont les budgets sont limités du fait de sa dimension modeste et qui doit donc soigneusement peser chaque décision d'investissement selon la valeur apportée à ses clients. Grâce au concept de banque ouverte, il imagine une approche originale afin d'éclairer ses choix.
L'entrée d'Origin Bank dans le sujet a commencé de très loin, comme chez tant de ses consœurs, par le désir de profiter de l'expertise d'un spécialiste de la gestion de finances personnelles pour améliorer l'expérience utilisateur de son application mobile et, en particulier, sa présentation de l'historique d'opérations. Ayant sélectionné MX dans ce but, elle a également intégré ses capacités d'agrégation de comptes externes. Hélas, sans surprise, l'adoption reste faible, à 10%, soit au niveau des standards de l'industrie.
Le récit de Penny Crosman (American Banker) ne précise pas si ce succès en demi-teinte (car les porteurs du projet savaient à quoi s'attendre) a agi comme un déclencheur, toujours est-il que le prochain produit du fournisseur de la banque, MX Portal, annoncé début septembre dans le cadre d'une vaste initiative (en open source) de promotion de la finance ouverte, lui donne une idée pour mieux définir ses priorités à l'avenir et mettre en place les partenariats ou développer les outils les plus utiles pour ses clients.
Au premier abord, le portail en question est destiné à mettre entre les mains des utilisateurs de services « digitaux » un tableau de bord sur lequel ils peuvent consulter la liste des applications et autres plates-formes qui accèdent à leurs données bancaires… et, si nécessaire, valider ou révoquer les autorisations accordées. Or, au-delà de son usage par les consommateurs (et du contrôle qu'il leur restitue), en arrière-plan, le même dispositif livre à la banque des informations précieuses sur leurs préférences.
Il lui devient ainsi possible de connaître avec précision les solutions les plus populaires, autant par leur nombre d'adeptes que par la récurrence des interactions qu'elles suscitent, et de déterminer celles qui méritent d'être incluses dans son propre catalogue, dans la mesure où un tel ajout a du sens. La vocation (parmi quelques autres) de l'« open banking » de stimuler l'innovation, en permettant le déploiement facile et rapide de services variés, peut de la sorte se voir ré-appropriée par Origin Bank.
Avec le modèle de demain, fondé sur la notion de plate-forme, qui proposera à chacun un assemblage de produits correspondant au mieux à ses attentes, les banques, petites et grandes, seront de moins en moins capables de fournir toutes les options envisageables. Leurs stratégies devront alors faire le tri entre celles qui constituent le cœur de leur offre et ne peuvent absolument pas être déléguées, celles pour lesquelles une collaboration avec un tiers est pertinente et celles qui resteront « à côté », connectées via les API ouvertes. Tous les moyens d'ajuster adroitement cette répartition sont dignes d'intérêt…
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