Alors que la pandémie les a soudainement mis en première ligne, Andrew Daniels s'interroge, dans un article pour InformationWeek, sur la transformation profonde et durable du rôle des DSI au sein de l'entreprise. Il se penche en particulier sur six qualités qui leur permettront de s'adapter, auxquelles j'ajouterai une septième…
Quand, il y a maintenant un an, il lui a fallu déployer en catastrophe les moyens techniques nécessaires à la généralisation du télétravail et, simultanément, répondre à l'explosion de la demande de services à distance exprimée par les clients, le directeur informatique est devenu du jour au lendemain le pivot de la survie de l'organisation. Cependant, indépendamment de ces péripéties, la mutation « digitale » avait déjà imprimé sa marque sur l'importance de cette fonction, désormais centrale et stratégique.
De « simple » pilote des équipes en charge de la réalisation et de l'exploitation des outils commandés par les vrais décideurs qu'il était à l'origine (ce qui lui permettait souvent de cumuler d'autres casquettes), il s'est ainsi progressivement converti en partenaire actif et incontournable des différentes lignes métier, l'amenant logiquement, dans nombre de cas, à occuper un siège dans les comités exécutifs. Avec cette évolution, ses responsabilités ont changé, tout comme les compétences requises pour les exercer.
Parmi les six que souligne Andrew Daniels, je passerai rapidement sur celles qui ressortent d'un leadership attendu de la part de n'importe quel patron d'équipe, plus ou moins vaste. En particulier, la capacité à orchestrer, à travers une approche basée sur l'exemplarité, les multiples projets, en cours et à venir, ou les innombrables relations avec les partenaires et les fournisseurs (internes et externes), en maintenant une cohérence globale et en gérant correctement les priorités semble être une évidence.
Plus critiques, mais beaucoup moins valorisées, sont les trois suivantes : l'aptitude à la communication, qui relève d'un problème ancien (la barrière historique de langage entre informaticiens et non technophiles), essentielle avec son passage au devant de la scène, une mentalité, sinon d'entrepreneur, du moins d'ouverture au risque, indispensable à celui qui doit faciliter l'innovation, et l'intelligence du métier, car l'informatique n'est résolument plus une île dans l'entreprise, elle est en symbiose avec toutes ses activités.
Enfin, je complèterais donc cette panoplie avec une dernière exigence : la vision prospective. Pris par l'accélération du développement des technologies, qui constituent le cœur de son quotidien, le DSI doit non seulement embrasser, dans chacune de ses actions, une vue à 360° de son Système d'Information mais il lui faut encore adopter une perspective temporelle, qui va également structurer ses choix et ses décisions, en prenant en compte les mécanismes d'obsolescence autant que les nouvelles tendances.
Ainsi armé, le DSI du XXIème siècle parviendra peut-être à accompagner efficacement la « digitalisation » de son entreprise, en maîtrisant la complexité croissante de son informatique. De plus, dans les secteurs de services (dont la banque et l'assurance, naturellement), il pourrait profiter de la position motrice que la technologie y occupe pour s'emparer de la stratégie, désespérément délaissée, plus ou moins consciemment, par tant de dirigeants et pourtant plus cruciale que jamais dans une époque mouvante.
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