Cinq ans après le lancement de Nestor, sa déclinaison autonome de la gestion de finances personnelles (basée sur la technologie de Linxo), MAIF franchit maintenant un pas supplémentaire en intégrant les mêmes fonctions au sein de son application mobile d'assurance. Un premier pas vers une approche consolidée du bien-être de ses sociétaires ?
Malgré toutes les promesses que je voulais y voir à l'époque, il faut admettre que l'aventure précédente, qui n'a jamais dépassé le stade de l'outil de PFM relativement basique, s'est avérée extrêmement décevante. L'impression qu'elle laisse aujourd'hui se résumerait à une question lancinante : à quoi tout cela a-t-il pu servir ? La nouvelle tentative, discrètement insérée dans une mise à jour de l'app MAIF, semble repartir de zéro et suscite donc logiquement des interrogations similaires sur ses ambitions.
C'est que le module qui fait son apparition au milieu de l'administration des contrats d'assurance, des fonctions d'assistance et du suivi des sinistres se contente, pour l'instant, de services élémentaires. Ainsi, une fois ses comptes bancaires et d'épargne connectés, l'utilisateur se voit offrir un simple aperçu de sa situation, assorti de l'incontournable catégorisation des transactions pour un pilotage éclairé de son budget et accompagné d'un moteur de notifications personnalisées tout aussi classique.
Naturellement, il existe une motivation évidente susceptible de justifier une telle initiative : le désir d'encourager l'engagement des clients avec leur assurance. Handicap intrinsèque du secteur, les occasions de contact, avec un agent ou avec une plate-forme électronique, se limitent à quelques rares moments, entre souscription, règlement des primes (fréquemment automatisé, désormais, par le recours au prélèvement) et prise en charge de sinistre (généralement peu propice à un développement de la relation).
En comparaison, la banque est perçue comme un domaine d'interactions fréquentes, ne serait-ce que par les paiements de la vie quotidienne, ce qui favorise automatiquement une plus grande proximité (même symbolique) entre le consommateur et son établissement. Dans ces conditions, l'ajout d'une capacité de surveillance des comptes constitue un point d'entrée en vue de bénéficier de cet immense avantage. Hélas, il est aujourd'hui notoire que ce n'est pas suffisant pour garantir la fidélité des usagers.
En revanche, le prolongement de l'approche vers une dimension d'anticipation, de préparation, de prévention, de précaution… vis-à-vis des problématiques d'argent représente une opportunité parfaitement alignée avec la raison d'être de l'assurance. Compléter le suivi des finances personnelles avec des conseils pratiques destinés à améliorer la sérénité de la personne, l'aider à résoudre ses difficultés et réaliser ses projets est à la fois cohérent avec le métier d'origine et facteur d'engagement.
Les orientations stratégiques de MAIF en la matière restent un peu mystérieuses mais peut-être l'absence de communication officielle sur cette évolution reflète-t-elle justement la conviction qu'il ne s'agit là que d'un premier pas vers quelque chose de beaucoup plus important à venir. Que cette hypothèse soit confirmée un jour ou non, sa démarche a au moins le mérite d'exposer une possibilité encore rarement envisagée : et si l'assurance se révélait être la mieux placée pour s'emparer de la notion de bien-être financier ?
Après l'augmentation ENORME des tarifs de Linxo, j'imagine que le contrat MAIF linxo n'était pas tenable pour la Maif.
RépondreSupprimerMais vu la qualité de l'application Budget, il est clair que ce n'est plus une priorité pour la Maif.
Fidèle utilisateur de l'applicatif NESTOR, je ne me retrouve plus dans cette application intégrée "Budget" qui a perdu tout intérêt d'utilisation dans la gestion et le suivi des comptes.
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