La gestion de l'identité numérique reste un casse-tête dans de nombreux domaines. Les cas d'utilisation peuvent aller d'un simple renforcement de la confiance des internautes jusqu'à la création de services innovants qui ne peuvent se développer faute de solution fiable. La jeune pousse française MyId.is Certified explore le sujet depuis 2007 et vient de franchir un pas dans son développement, avec le lancement d'une expérimentation de La Poste, sous le nom d'Identic.
Ne sont concernés, pour l'instant, que les 1,2 millions d'internautes résidant dans les Yvelines. Ceux-ci peuvent s'inscrire en ligne : ils fournissent leurs informations d'identité ainsi que les références de leur carte de paiement, sur laquelle sont prélevés les frais d'abonnements. Première étape de la vérification d'identité (et des coordonnées bancaires), un montant aléatoire compris entre 0,01 et 1 euro est remboursé, qui doit être indiqué sur le site pour confirmer la demande. La véritable vérification de l'identité intervient dans un second temps, par l'envoi d'un courrier recommandé (nécessairement remis en main propre, contre présentation d'un document d'identification officiel) contenant le code de validation définitive du compte MyId.
Pour l'instant, cette identité ne servira pas à grand chose : à ce jour, seul le site Trèfle de petites annonces l'accepte. Avec cette intégration, l'utilisateur peut choisir d'afficher son affiliation sur son profil, afin de renforcer la confiance des autres internautes. Le système propose également un système d'identification "universel", qui permettra de s'authentifier sur tous les sites partenaires avec le compte fourni par MyId.
L'expérimentation de La Poste souffre malheureusement, à mon avis, de plusieurs défauts qui risquent de handicaper fortement son objectif d'"observer les usages". Le principal obstacle à l'adoption est évidemment celui de l'utilité : avec un seul partenaire, les internautes ne vont certainement pas s'empresser de débourser les 6 euros demandés pour les 6 mois du test. De plus, les APIs ("Application Programming Interfaces" ou interfaces de programmation) n'étant apparemment pas encore publiées, il est peu probable que le nombre de sites acceptant MyId se développe rapidement.
En un sens, ces limitations pourraient offrir une opportunité à d'autres entreprises qui souhaiteraient se lancer sur le marché de l'identité numérique (en supposant que le partenariat entre MyId et La Poste n'est pas exclusif). Et les banques me semblent idéalement positionnées, en amont, par leur capacité à vérifier l'identité des personnes (dans les agences) et, en aval, par les applications qu'elles peuvent faire de ce système. Pour ne prendre qu'un exemple, la souscription de produits et services en ligne, toujours embryonnaire par manque de moyen d'identifier sans ambigüité le client, pourrait enfin se généraliser...
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