Si toutes les institutions financières s'intéressent de près au potentiel que représentent les « big data » pour le développement de nouveaux services, la plupart d'entre elles restent prudentes dans leurs approches, de peur de réactions virulentes des consommateurs, à l'image du scandale qui a entouré une récente tentative d'ING aux Pays-Bas.
Pour sa part, Orange ne semble pas partager ces craintes. En effet, à l'occasion de la troisième édition de son événement « Show Hello », son PDG, Stéphane Richard, présentait l'initiative Datavenue, dont le lancement officiel est prévu pour le mois prochain. Et il ne s'agit pas ici d'un « simple » service de mise à disposition de données personnelles : sous prétexte d'exploiter les extraordinaires possibilités des objets connectés, l'ambition de l'opérateur de télécommunications est de fédérer l'accès à une multitude de sources différentes.
Ainsi, outre les informations collectées par l'intermédiaire de gadgets à porter sur soi (T-shirts et bracelets, pour ne citer que quelques nouveautés de l'offre d'Orange) ou via les capteurs qui vont progressivement se répandre dans notre environnement (dans nos maisons, par exemple), la plate-forme, ouverte aux partenariats avec de grandes entreprises, permettra également à celles-ci d'y partager leurs propres données. D'ores et déjà, plusieurs grands groupes ont rejoint le projet, parmi lesquels figurent notamment Société Générale et Malakoff Médéric.
La promesse est alléchante : avec la possibilité d'accéder aux informations issues d'un grand nombre de sources diverses et variées, il devient possible de connaître tous les détails de la vie (privée) du consommateur et, grâce aux technologies modernes d'analyse et de prédiction, de lui proposer des services ultra-personnalisés, toujours pertinents. Les grandes entreprises et, surtout, les startups que cherche à séduire Orange avec cette nouvelle offre disposeront là d'un gisement de valeur incomparable.
Pour sa part, Orange ne semble pas partager ces craintes. En effet, à l'occasion de la troisième édition de son événement « Show Hello », son PDG, Stéphane Richard, présentait l'initiative Datavenue, dont le lancement officiel est prévu pour le mois prochain. Et il ne s'agit pas ici d'un « simple » service de mise à disposition de données personnelles : sous prétexte d'exploiter les extraordinaires possibilités des objets connectés, l'ambition de l'opérateur de télécommunications est de fédérer l'accès à une multitude de sources différentes.
Ainsi, outre les informations collectées par l'intermédiaire de gadgets à porter sur soi (T-shirts et bracelets, pour ne citer que quelques nouveautés de l'offre d'Orange) ou via les capteurs qui vont progressivement se répandre dans notre environnement (dans nos maisons, par exemple), la plate-forme, ouverte aux partenariats avec de grandes entreprises, permettra également à celles-ci d'y partager leurs propres données. D'ores et déjà, plusieurs grands groupes ont rejoint le projet, parmi lesquels figurent notamment Société Générale et Malakoff Médéric.
La promesse est alléchante : avec la possibilité d'accéder aux informations issues d'un grand nombre de sources diverses et variées, il devient possible de connaître tous les détails de la vie (privée) du consommateur et, grâce aux technologies modernes d'analyse et de prédiction, de lui proposer des services ultra-personnalisés, toujours pertinents. Les grandes entreprises et, surtout, les startups que cherche à séduire Orange avec cette nouvelle offre disposeront là d'un gisement de valeur incomparable.
Naturellement, l'opérateur prend grand soin d'affirmer que sa plate-forme sera mise en œuvre dans des conditions de sécurité optimales – il lui faudra cependant faire oublier ses déboires passés en la matière – et dans le strict respect des exigences de la CNIL (le consentement de l'utilisateur devra d'abord être recueilli formellement pour pouvoir exploiter ses données, entre autres). Petite pique à l'adresse de Google et consorts, Orange ne manque pas de préciser que ses infrastructures sont localisées en France.
Un flou inquiétant reste tout de même entretenu autour de Datavenue. Lorsqu'il est question d'anonymisation (en particulier dans la présentation du concours accompagnant le lancement), en contradiction avec la vision de services personnalisés, il pourrait être facile de voir là une tentative de masquer la réalité. Dans le même esprit, l'absence de toute référence à un modèle économique peut paraître suspecte : l'entreprise voudrait-elle taire qu'elle va vendre les données personnelles des consommateurs ?
En n'étant pas totalement transparent, l'opérateur prend un risque immense, entraînant ses partenaires dans son sillage, dans un pays dont les habitants sont prêts à se révolter au premier signe d'intrusion dans leur vie privée… Il serait pourtant dommage de faire échouer une initiative réellement susceptible de stimuler la création de services innovants, alors que, selon plusieurs enquêtes récentes, nos concitoyens se révéleraient plutôt enclins à partager leurs informations, à condition d'en retirer un bénéfice avéré.
L'approche de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) avec son projet expérimental MesInfos, auquel participait justement Orange, aurait peut-être été plus adaptée, en établissant un véritable partenariat avec le consommateur, à travers lequel ce dernier est placé en position de prendre le contrôle de ses propres données. Ou peut-être faudrait-il aborder le sujet avec des ambitions plus modestes, sans vouloir tout de suite mettre en place une plate-forme universelle, a priori effrayante…
Un flou inquiétant reste tout de même entretenu autour de Datavenue. Lorsqu'il est question d'anonymisation (en particulier dans la présentation du concours accompagnant le lancement), en contradiction avec la vision de services personnalisés, il pourrait être facile de voir là une tentative de masquer la réalité. Dans le même esprit, l'absence de toute référence à un modèle économique peut paraître suspecte : l'entreprise voudrait-elle taire qu'elle va vendre les données personnelles des consommateurs ?
En n'étant pas totalement transparent, l'opérateur prend un risque immense, entraînant ses partenaires dans son sillage, dans un pays dont les habitants sont prêts à se révolter au premier signe d'intrusion dans leur vie privée… Il serait pourtant dommage de faire échouer une initiative réellement susceptible de stimuler la création de services innovants, alors que, selon plusieurs enquêtes récentes, nos concitoyens se révéleraient plutôt enclins à partager leurs informations, à condition d'en retirer un bénéfice avéré.
L'approche de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) avec son projet expérimental MesInfos, auquel participait justement Orange, aurait peut-être été plus adaptée, en établissant un véritable partenariat avec le consommateur, à travers lequel ce dernier est placé en position de prendre le contrôle de ses propres données. Ou peut-être faudrait-il aborder le sujet avec des ambitions plus modestes, sans vouloir tout de suite mettre en place une plate-forme universelle, a priori effrayante…
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