Ce mercredi 1er juin, le Pôle Finance Innovation présentait son (futur) livre blanc consacré aux relations entre banques et FinTech. Devant une assemblée de plus de 300 personnes, Ronan Le Moal (directeur général du Crédit Mutuel Arkéa) nous a offert la vision la plus complète et la plus lucide sur le sujet.
Après une introduction sur l'impératif d'innovation dans les institutions financières – qu'il résume d'une phrase choc : « Les banques qui ne se ré-inventeront pas disparaîtront » –, Ronan Le Moal rappelait les 3 principaux enjeux auxquelles elles sont confrontées aujourd'hui. En résumé, sous une pression réglementaire qui continue à consommer des ressources importantes et tandis que les « barbares » cherchent à empiéter sur leurs plates-bandes, la prise de pouvoir des clients leur impose de nouvelles approches.
Face à cette situation, il serait dangereux d'ignorer la menace de la FinTech. Car ses représentants appuient justement sur les points sensibles des établissements historiques. En premier lieu, les startups (du moins celles qui sont sérieuses) font de la réglementation un accélérateur de leur développement, a minima pour asseoir leur crédibilité. Nous sommes ici loin de l'illusion encore largement répandue que les exigences de conformité constituent une protection pour les acteurs en place.
D'autre part, et le constat est cette fois universel, les jeunes pousses savent – et cela constitue même, pour la plupart d'entre elles, le cœur de leur modèle – que la valeur se crée désormais sur la relation client. Enfin, elles possèdent l'avantage incontestable de l'agilité et sont capables d'ajuster, voire de changer radicalement, leur stratégie en quelques semaines (jours ?), quand les grands groupes restent empêtrés dans leurs programmes pluri-annuels et leurs planifications budgétaires rigides, à 12 ou 18 mois…
Après une introduction sur l'impératif d'innovation dans les institutions financières – qu'il résume d'une phrase choc : « Les banques qui ne se ré-inventeront pas disparaîtront » –, Ronan Le Moal rappelait les 3 principaux enjeux auxquelles elles sont confrontées aujourd'hui. En résumé, sous une pression réglementaire qui continue à consommer des ressources importantes et tandis que les « barbares » cherchent à empiéter sur leurs plates-bandes, la prise de pouvoir des clients leur impose de nouvelles approches.
Face à cette situation, il serait dangereux d'ignorer la menace de la FinTech. Car ses représentants appuient justement sur les points sensibles des établissements historiques. En premier lieu, les startups (du moins celles qui sont sérieuses) font de la réglementation un accélérateur de leur développement, a minima pour asseoir leur crédibilité. Nous sommes ici loin de l'illusion encore largement répandue que les exigences de conformité constituent une protection pour les acteurs en place.
D'autre part, et le constat est cette fois universel, les jeunes pousses savent – et cela constitue même, pour la plupart d'entre elles, le cœur de leur modèle – que la valeur se crée désormais sur la relation client. Enfin, elles possèdent l'avantage incontestable de l'agilité et sont capables d'ajuster, voire de changer radicalement, leur stratégie en quelques semaines (jours ?), quand les grands groupes restent empêtrés dans leurs programmes pluri-annuels et leurs planifications budgétaires rigides, à 12 ou 18 mois…
Alors, logiquement, les banques sont attirées par ces qualités et la collaboration avec les startups – qu'elle s'organise à travers des partenariats ou via des prises de participation – constitue une option digne d'intérêt. Fort de l'expérience du Crédit Mutuel Arkéa (avec Compte Nickel, Leetchi, Linxo et bien d'autres), Ronan Le Moal souligne quelques bonnes pratiques pour réussir ce genre d'opération.
Ainsi, une recommandation plus importante qu'il n'y paraît est que, outre leur conviction et leur engagement indéfectibles et indispensables, les dirigeants doivent passer du temps avec les entrepreneurs, de manière à comprendre profondément leurs idées, leurs motivations et les solutions qu'ils proposent. Et, rapidement, les banquiers devront accepter de remettre en question leurs modes de pensée car, dans bien des cas, ils seront confrontés à des concepts qu'ils considèreront impossibles a priori.
Bien entendu, la relation avec les startups demande également de s'adapter à un rythme différent : il ne peut être question d'opérer sur des cycles longs, les échanges se déroulent au jour le jour et non sur des semaines ou des mois… Par ailleurs, Ronan Le Moal est convaincu que, dans le cas d'une acquisition, il ne faut pas chercher à intégrer l'entreprise mais plutôt la « raccorder » : si elle vaut d'être achetée, il faut la laisser développer son activité et, lorsque cela s'avère opportun, lui apporter ce qui fait la force particulière de la banque (par exemple un accès à ses clients).
Dans cette démarche, le Crédit Mutuel Arkéa possède deux caractéristiques qui facilitent son adaptation : sa forte culture technologique, qui induit une appétence aux innovations digitales, et sa taille modérée, qui la rend plus agile que ses concurrentes aux dimensions internationales. Et sa stratégie de collaboration active avec la FinTech devrait encore creuser le fossé, car une de ses vertus est de libérer l'envie d'entreprendre au sein de l'organisation. Ensemble, les « petits » s'apprêtent à attaquer les « gros »…
Ainsi, une recommandation plus importante qu'il n'y paraît est que, outre leur conviction et leur engagement indéfectibles et indispensables, les dirigeants doivent passer du temps avec les entrepreneurs, de manière à comprendre profondément leurs idées, leurs motivations et les solutions qu'ils proposent. Et, rapidement, les banquiers devront accepter de remettre en question leurs modes de pensée car, dans bien des cas, ils seront confrontés à des concepts qu'ils considèreront impossibles a priori.
Bien entendu, la relation avec les startups demande également de s'adapter à un rythme différent : il ne peut être question d'opérer sur des cycles longs, les échanges se déroulent au jour le jour et non sur des semaines ou des mois… Par ailleurs, Ronan Le Moal est convaincu que, dans le cas d'une acquisition, il ne faut pas chercher à intégrer l'entreprise mais plutôt la « raccorder » : si elle vaut d'être achetée, il faut la laisser développer son activité et, lorsque cela s'avère opportun, lui apporter ce qui fait la force particulière de la banque (par exemple un accès à ses clients).
Dans cette démarche, le Crédit Mutuel Arkéa possède deux caractéristiques qui facilitent son adaptation : sa forte culture technologique, qui induit une appétence aux innovations digitales, et sa taille modérée, qui la rend plus agile que ses concurrentes aux dimensions internationales. Et sa stratégie de collaboration active avec la FinTech devrait encore creuser le fossé, car une de ses vertus est de libérer l'envie d'entreprendre au sein de l'organisation. Ensemble, les « petits » s'apprêtent à attaquer les « gros »…
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