Si, depuis 2011, la Banque de France partage publiquement certaines de ses données sur son portail Webstat, celles-ci consistent, pour la plupart, en agrégats. Désormais, quelques privilégiés pourront aussi accéder [PDF] – sous conditions – à un corpus beaucoup plus complet. En attendant, peut-être, une véritable démarche « open data »…
L'annonce en a été faite par le gouverneur lui-même : des données unitaires concernant les entreprises, les institutions financières et les ménages – représentant, au total, 400 millions d'éléments – sont mises, dès maintenant, à la disposition des chercheurs, gratuitement. Pour profiter de cette manne, ceux-ci devront préalablement déposer une demande, détaillant leur projet, qui sera examinée par un comité dédié, composé de représentants de la Banque et de personnalités du monde académique.
Les petites tracasseries ne s'arrêtent pas là. Une fois l'accord obtenu, les chercheurs ne pourront exploiter les données promises que dans une salle sécurisée spécialement aménagée au sein des locaux de la Banque de France – l'« Open Data Room » – et uniquement sur la plate-forme technique (comprenant infrastructure et outillage d'analyse) mise en place dans ce but. Heureusement, les invités qui souhaiteraient effectuer des croisements avec leurs propres jeux de données pourront y charger ceux-ci.
Les raisons de ces restrictions ne sont pas réellement explicitées. La sécurité et la protection d'informations sensibles (personnelles, notamment) viennent immédiatement à l'esprit mais, étant précisé que les données partagées sont anonymisées, l'argument perd de sa crédibilité. Il faut probablement voir là une certaine prudence / inquiétude vis-à-vis d'une approche qui est une première européenne (sinon mondiale). Il ne reste alors qu'à espérer que ce premier pas sera suivi d'autres, sur la route de l'ouverture.
En effet, les barrières dressées vont singulièrement tempérer les ardeurs des amateurs d'« open data ». Même en admettant le focus sur le domaine de la recherche, l'obligation de déplacement rue du Louvre à Paris écarte de fait (au moins en partie) les équipes basées en province (et à l'étranger…). L'outillage imposé va constituer un autre facteur de frustration : les spécialistes des données ont tous leurs solutions de prédilection, ils n'apprécieront pas de devoir en découvrir de nouvelles. Enfin, le principe d'« apporter » ses propres données peut se heurter à des impossibilités (techniques, de sécurité…).
En conclusion, applaudissons cette initiative, laissons un peu de temps (pas trop !) à la Banque de France pour s'accoutumer à plus d'ouverture et encourageons-la à devenir plus audacieuse. Les opportunités de l'« open data » lui tendent les bras : amélioration de l'efficacité dans ses missions, développement de l'innovation, création de nouvelles activités, promotion d'une culture collaborative… En tout état de cause, la contribution à des travaux de recherche ne suffira pas à justifier les efforts consentis !
L'annonce en a été faite par le gouverneur lui-même : des données unitaires concernant les entreprises, les institutions financières et les ménages – représentant, au total, 400 millions d'éléments – sont mises, dès maintenant, à la disposition des chercheurs, gratuitement. Pour profiter de cette manne, ceux-ci devront préalablement déposer une demande, détaillant leur projet, qui sera examinée par un comité dédié, composé de représentants de la Banque et de personnalités du monde académique.
Les petites tracasseries ne s'arrêtent pas là. Une fois l'accord obtenu, les chercheurs ne pourront exploiter les données promises que dans une salle sécurisée spécialement aménagée au sein des locaux de la Banque de France – l'« Open Data Room » – et uniquement sur la plate-forme technique (comprenant infrastructure et outillage d'analyse) mise en place dans ce but. Heureusement, les invités qui souhaiteraient effectuer des croisements avec leurs propres jeux de données pourront y charger ceux-ci.
Les raisons de ces restrictions ne sont pas réellement explicitées. La sécurité et la protection d'informations sensibles (personnelles, notamment) viennent immédiatement à l'esprit mais, étant précisé que les données partagées sont anonymisées, l'argument perd de sa crédibilité. Il faut probablement voir là une certaine prudence / inquiétude vis-à-vis d'une approche qui est une première européenne (sinon mondiale). Il ne reste alors qu'à espérer que ce premier pas sera suivi d'autres, sur la route de l'ouverture.
En effet, les barrières dressées vont singulièrement tempérer les ardeurs des amateurs d'« open data ». Même en admettant le focus sur le domaine de la recherche, l'obligation de déplacement rue du Louvre à Paris écarte de fait (au moins en partie) les équipes basées en province (et à l'étranger…). L'outillage imposé va constituer un autre facteur de frustration : les spécialistes des données ont tous leurs solutions de prédilection, ils n'apprécieront pas de devoir en découvrir de nouvelles. Enfin, le principe d'« apporter » ses propres données peut se heurter à des impossibilités (techniques, de sécurité…).
En conclusion, applaudissons cette initiative, laissons un peu de temps (pas trop !) à la Banque de France pour s'accoutumer à plus d'ouverture et encourageons-la à devenir plus audacieuse. Les opportunités de l'« open data » lui tendent les bras : amélioration de l'efficacité dans ses missions, développement de l'innovation, création de nouvelles activités, promotion d'une culture collaborative… En tout état de cause, la contribution à des travaux de recherche ne suffira pas à justifier les efforts consentis !
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