Depuis l'apparition, il y a plus de 10 ans, des premiers outils en ligne de gestion de finances personnelles (PFM), intégrant dans une interface unique les comptes de différents établissements, la plupart des banques en rejetaient le principe, craignant d'inciter ainsi leurs clients à leur faire des infidélités. Apparemment, elles ont retourné leur veste…
En quelques semaines, les annonces de nouveaux services d'agrégation de comptes se sont en effet multipliées parmi les grandes marques hexagonales. HSBC a ouvert [PDF] le bal en octobre, rapidement suivie [PDF] par le Crédit du Nord ; BPCE vient tout juste de se lancer ; tandis que Société Générale indique que son implémentation sera prête au début de l'année prochaine. BNP Paribas et le Crédit Agricole sont, pour l'instant, absents de la course mais ils ne tarderont probablement pas à rejoindre la tendance…
Les fonctions proposées se ressemblent fortement d'une institution à l'autre : l'accès aux transactions de tous les comptes détenus par l'utilisateur permet de lui présenter sa situation financière globale, avec une répartition de ses rentrées et de ses dépenses par grandes catégories. Les écarts se font principalement, notamment pour HSBC, sur une gestion avancée d'alertes et une capacité de prédiction de la position à 30 jours ou encore sur l'intégration dans l'app mobile bancaire (par opposition à une app séparée).
Les stratégies de mise en œuvre s'avèrent nettement plus différenciées. À une extrémité du spectre se trouve BPCE, qui cède, semble-t-il, aux sirènes du « fait maison », quitte à réinventer une roue sans grande valeur ajoutée (à savoir les interfaces « techniques » d'accès aux services en ligne de ses concurrentes). Pour les marques du groupe Société Générale, la solution est une évidence : il s'agit de capitaliser sur l'acquisition de Fiduceo par Boursorama et sur l'expérience acquise par cette dernière.
Enfin, HSBC suit une trajectoire dessinée par plusieurs petites banques pionnières, telles que BforBank et Fortuneo (qui pourraient ouvrir la voie à leurs parentes, Crédit Agricole et Crédit Mutuel Arkéa, respectivement), tout comme la MAIF, avec l'application Nestor qu'elle a déployée ces derniers jours. Toutes utilisent la plate-forme de la jeune pousse française Linxo, qui s'impose donc comme un acteur incontournable du domaine.
En quelques semaines, les annonces de nouveaux services d'agrégation de comptes se sont en effet multipliées parmi les grandes marques hexagonales. HSBC a ouvert [PDF] le bal en octobre, rapidement suivie [PDF] par le Crédit du Nord ; BPCE vient tout juste de se lancer ; tandis que Société Générale indique que son implémentation sera prête au début de l'année prochaine. BNP Paribas et le Crédit Agricole sont, pour l'instant, absents de la course mais ils ne tarderont probablement pas à rejoindre la tendance…
Les fonctions proposées se ressemblent fortement d'une institution à l'autre : l'accès aux transactions de tous les comptes détenus par l'utilisateur permet de lui présenter sa situation financière globale, avec une répartition de ses rentrées et de ses dépenses par grandes catégories. Les écarts se font principalement, notamment pour HSBC, sur une gestion avancée d'alertes et une capacité de prédiction de la position à 30 jours ou encore sur l'intégration dans l'app mobile bancaire (par opposition à une app séparée).
Les stratégies de mise en œuvre s'avèrent nettement plus différenciées. À une extrémité du spectre se trouve BPCE, qui cède, semble-t-il, aux sirènes du « fait maison », quitte à réinventer une roue sans grande valeur ajoutée (à savoir les interfaces « techniques » d'accès aux services en ligne de ses concurrentes). Pour les marques du groupe Société Générale, la solution est une évidence : il s'agit de capitaliser sur l'acquisition de Fiduceo par Boursorama et sur l'expérience acquise par cette dernière.
Enfin, HSBC suit une trajectoire dessinée par plusieurs petites banques pionnières, telles que BforBank et Fortuneo (qui pourraient ouvrir la voie à leurs parentes, Crédit Agricole et Crédit Mutuel Arkéa, respectivement), tout comme la MAIF, avec l'application Nestor qu'elle a déployée ces derniers jours. Toutes utilisent la plate-forme de la jeune pousse française Linxo, qui s'impose donc comme un acteur incontournable du domaine.
Toute cette agitation soudaine dans les banques autour de l'agrégation de compte, alors que l'offre des startups existe dans l'hexagone depuis plusieurs années (déjà plus de 5 pour Linxo), a de quoi surprendre. Il paraît assez douteux que l'intérêt du grand public pour ces applications soit un déclencheur majeur. En revanche, la perspective de l'entrée en vigueur, en 2018, de la nouvelle version de la directive européenne des services de paiements (PSD2) pourrait constituer une explication plus convaincante.
L'obligation qu'introduit le texte, pour les institutions financières, d'ouvrir l'accès aux comptes des consommateurs (sur leur demande) à toutes sortes d'entreprises tierces est parfois considérée comme une menace, en stimulant la désintermédiation des banques ou, à tout le moins, en facilitant la mobilité des clients, vers les nouveaux entrants ou vers la concurrence historique. Selon cette logique, la prudence commanderait alors de prendre les devants et d'offrir les services favorisant une plus grande fidélité.
En apparence, le principe est certainement empreint de bon sens. Malheureusement, l'approche retenue reflète un positionnement extrêmement défensif et semble dépourvue de toute ambition. Plutôt que d'aligner leurs services sur des standards datés, dont il est plus ou moins prouvé qu'ils n'apportent que peu de bénéfices concrets à leurs clients, les banques devraient explorer les opportunités réellement innovantes (et hors des sentiers battus) qu'ouvre la PSD2, par exemple en matière de conseil ultra-personnalisé. En ce sens, l'exemple d'ABN AMRO mérite d'être souligné à nouveau.
L'obligation qu'introduit le texte, pour les institutions financières, d'ouvrir l'accès aux comptes des consommateurs (sur leur demande) à toutes sortes d'entreprises tierces est parfois considérée comme une menace, en stimulant la désintermédiation des banques ou, à tout le moins, en facilitant la mobilité des clients, vers les nouveaux entrants ou vers la concurrence historique. Selon cette logique, la prudence commanderait alors de prendre les devants et d'offrir les services favorisant une plus grande fidélité.
En apparence, le principe est certainement empreint de bon sens. Malheureusement, l'approche retenue reflète un positionnement extrêmement défensif et semble dépourvue de toute ambition. Plutôt que d'aligner leurs services sur des standards datés, dont il est plus ou moins prouvé qu'ils n'apportent que peu de bénéfices concrets à leurs clients, les banques devraient explorer les opportunités réellement innovantes (et hors des sentiers battus) qu'ouvre la PSD2, par exemple en matière de conseil ultra-personnalisé. En ce sens, l'exemple d'ABN AMRO mérite d'être souligné à nouveau.
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