À l'occasion d'une conférence américaine dédiée à la blockchain, Abby Johnson, PDG de Fidelity Investments, a exposé un point de vue original et pragmatique sur le sujet, à mille lieues des habituelles platitudes et généralités (reposant généralement sur des mythes) dont certaines institutions financières ont tendance à devenir coutumières.
Naturellement, comme tous les acteurs du secteur, le spécialiste de l'investissement s'intéresse depuis plusieurs années aux crypto-devises et à la blockchain, notamment au sein de sa structure d'innovation, les Fidelity Labs. Mais, contrairement à d'autres, il se penche d'abord sur les grandes questions soulevées par un concept à fort potentiel de rupture plutôt que de disperser son énergie dans d'innombrables expérimentations. Quatre défis ont ainsi été identifiés et focalisent son attention immédiate.
En effet, les dirigeants de Fidelity estiment que, quelles que soient les applications envisagées, il existe des obstacles à surmonter avant toute mise en œuvre opérationnelle. Le premier de ceux-ci est technologique : les mécanismes fondamentaux de la blockchain sont relativement immatures et, en particulier, les exigences de « scalabilité » (la capacité à supporter les fortes montées en charge) et de garantie de confidentialité, indispensables dans le monde financier, ne sont pas totalement adressées.
Autre préoccupation majeure pour une banque, la réglementation prend un retard grandissant sur une innovation en pleine accélération. L'incertitude résultant de l'absence de règles adaptées – autant pour l'organisation, dont les initiatives risqueraient de finir dans l'impasse, qu'en ce qui concerne la protection des consommateurs – est un frein certain à l'adoption. Il est donc important de collaborer avec les autorités en vue de combler l'écart entre les possibilités techniques et les textes applicables.
Naturellement, comme tous les acteurs du secteur, le spécialiste de l'investissement s'intéresse depuis plusieurs années aux crypto-devises et à la blockchain, notamment au sein de sa structure d'innovation, les Fidelity Labs. Mais, contrairement à d'autres, il se penche d'abord sur les grandes questions soulevées par un concept à fort potentiel de rupture plutôt que de disperser son énergie dans d'innombrables expérimentations. Quatre défis ont ainsi été identifiés et focalisent son attention immédiate.
En effet, les dirigeants de Fidelity estiment que, quelles que soient les applications envisagées, il existe des obstacles à surmonter avant toute mise en œuvre opérationnelle. Le premier de ceux-ci est technologique : les mécanismes fondamentaux de la blockchain sont relativement immatures et, en particulier, les exigences de « scalabilité » (la capacité à supporter les fortes montées en charge) et de garantie de confidentialité, indispensables dans le monde financier, ne sont pas totalement adressées.
Autre préoccupation majeure pour une banque, la réglementation prend un retard grandissant sur une innovation en pleine accélération. L'incertitude résultant de l'absence de règles adaptées – autant pour l'organisation, dont les initiatives risqueraient de finir dans l'impasse, qu'en ce qui concerne la protection des consommateurs – est un frein certain à l'adoption. Il est donc important de collaborer avec les autorités en vue de combler l'écart entre les possibilités techniques et les textes applicables.
Viennent ensuite des considérations plus spécifiques. Ainsi, l'enjeu de contrôle est un sujet important et pourtant rarement traité (il est vrai qu'il ne se pose pas pour tous ceux qui ne pensent qu'aux blockchains privées, elles-mêmes affectées de défauts autrement plus gênants). Il est difficile, en l'état, d'accorder une confiance aveugle à un dispositif totalement distribué, sans aucune attribution de responsabilité, dont les orientations sont parfois contestables, aussi démocratique soit leur gouvernance (comme l'a démontré le cas de The DAO avec Ethereum).
Enfin, il reste à traiter le facteur humain. Exacerbé dans le cas des crypto-devises (Bitcoin, par exemple), il se révèle de manière criante dans les lacunes de l'expérience utilisateur proposée à leurs adeptes. Au XXIème siècle, et ces colonnes s'en font l'écho régulièrement, une technologie performante n'a quasiment aucune valeur si elle n'est pas facile à prendre en main. Or, cet impératif est largement sous-estimé, parce que les applications ne sont pas aujourd'hui conçues pour le grand public.
En guise de conclusion, je souhaite souligner un aspect caractéristique de l'approche de Fidelity, pour qui la blockchain est, au moins pour l'instant, étroitement associée aux grands réseaux ouverts tels que Bitcoin et Ethereum. Il faut voir là un signe encourageant d'ancrage dans la réalité : face aux promesses intenables des déclinaisons privées, cette vision s'appuie sur des opportunités concrètes et avérées, dont la réalisation demandera déjà des efforts significatifs, qui sont donc (évidemment) prioritaires.
Enfin, il reste à traiter le facteur humain. Exacerbé dans le cas des crypto-devises (Bitcoin, par exemple), il se révèle de manière criante dans les lacunes de l'expérience utilisateur proposée à leurs adeptes. Au XXIème siècle, et ces colonnes s'en font l'écho régulièrement, une technologie performante n'a quasiment aucune valeur si elle n'est pas facile à prendre en main. Or, cet impératif est largement sous-estimé, parce que les applications ne sont pas aujourd'hui conçues pour le grand public.
En guise de conclusion, je souhaite souligner un aspect caractéristique de l'approche de Fidelity, pour qui la blockchain est, au moins pour l'instant, étroitement associée aux grands réseaux ouverts tels que Bitcoin et Ethereum. Il faut voir là un signe encourageant d'ancrage dans la réalité : face aux promesses intenables des déclinaisons privées, cette vision s'appuie sur des opportunités concrètes et avérées, dont la réalisation demandera déjà des efforts significatifs, qui sont donc (évidemment) prioritaires.
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