Il y a quelques jours, le géant américain de l'investissement Vanguard annonçait qu'il lançait sa propre blockchain, destinée à mieux partager les indices de marchés avec ses clients. L'initiative, comparable à celle de beaucoup d'autres institutions financières, mérite de s'y arrêter, car sa présentation même expose son invraisemblable futilité.
En résumé, le projet, conçu et développé en partenariat avec le Center for Research in Security Prices (CRSP), producteur de données financières, et Symbiont, fournisseur de la technologie retenue, consiste à utiliser la base de données distribuée qu'est une blockchain pour mettre à la disposition des gestionnaires de fonds et autres participants aux marchés les informations dont ils ont besoin dans leur travail quotidien. L'objectif est de rendre cette transmission plus rapide, plus sécurisée et plus fiable.
Il est vrai que les modes de fonctionnement existants révèlent un besoin criant de modernisation. En effet, à ce jour, les gérants de Vanguard exploitent les données brutes fournies par le CRSP pour produire leurs résultats, sous forme de fichiers qu'ils envoient à intervalles réguliers à leurs clients, via différents canaux et intermédiaires, pour intégration, souvent manuelle, dans leurs propres systèmes. Tout l'enjeu de la démarche entreprise est donc d'automatiser ces processus, lents et sujets à erreurs.
Faisons ici une pause et résumons encore la situation : il ne s'agit que de déployer une nouvelle solution pour optimiser un traitement d'information aujourd'hui inefficace ? Mais pourquoi diable faudrait-il une blockchain pour ce faire ? N'y a-t-il donc pas d'autre possibilité, plus simple et moins coûteuse à mettre en œuvre ? En quoi une base de données classique (peut-être répliquée, s'il faut réellement en garantir la disponibilité) et quelques applications complémentaires ne suffisent-elles pas à la tâche ?
Vanguard se garde bien de répondre à ces questions… Car la vérité est qu'il n'existe aucune justification rationnelle à son usage de la blockchain, hormis une envie de surfer sur la mode du moment. La décentralisation ? Un simple accès distribué aux données suffit. L'autorité de confiance ? Vanguard continue à l'assumer, de fait. La résilience ? Si elle est vraiment critique, il ne faut pas oublier que les fournisseurs de données (brutes et retraitées) restent un point de faiblesse majeur.
À l'inverse, les arguments contre la blockchain valent d'être pris en considération. Sans revenir sur les coûts de mise en œuvre et de fonctionnement ou la rareté des compétences requises, j'aimerais aborder un autre thème… Alors que les banques vantent leur engagement en faveur de l'environnement et que le monde s'effraie de la consommation électrique due au bitcoin, pourquoi le déploiement d'une multitude de nœuds de blockchain pour une application triviale n'est-il pas autant décrié ?
Si je m'acharne ici sur l'initiative de Vanguard, il me faut préciser que la plupart des expérimentations et autres implémentations de blockchain en entreprise manquent tout autant de légitimité. Telles sont les conséquences de la mode : il ne semble plus nécessaire de valider les conditions ou les équilibres économiques d'un projet pourvu qu'il adopte les technologies en vogue. Le retour de bâton risque d'être douloureux…
Dans le cadre de quelques interventions auprès de grandes institutions financières, j'ai développé une approche méthodologique structurée (légère) destinée à évaluer l'opportunité objective d'utilisation d'une blockchain sur un cas d'usage donné. N'hésitez pas à me contacter pour plus d'informations.
En résumé, le projet, conçu et développé en partenariat avec le Center for Research in Security Prices (CRSP), producteur de données financières, et Symbiont, fournisseur de la technologie retenue, consiste à utiliser la base de données distribuée qu'est une blockchain pour mettre à la disposition des gestionnaires de fonds et autres participants aux marchés les informations dont ils ont besoin dans leur travail quotidien. L'objectif est de rendre cette transmission plus rapide, plus sécurisée et plus fiable.
Il est vrai que les modes de fonctionnement existants révèlent un besoin criant de modernisation. En effet, à ce jour, les gérants de Vanguard exploitent les données brutes fournies par le CRSP pour produire leurs résultats, sous forme de fichiers qu'ils envoient à intervalles réguliers à leurs clients, via différents canaux et intermédiaires, pour intégration, souvent manuelle, dans leurs propres systèmes. Tout l'enjeu de la démarche entreprise est donc d'automatiser ces processus, lents et sujets à erreurs.
Faisons ici une pause et résumons encore la situation : il ne s'agit que de déployer une nouvelle solution pour optimiser un traitement d'information aujourd'hui inefficace ? Mais pourquoi diable faudrait-il une blockchain pour ce faire ? N'y a-t-il donc pas d'autre possibilité, plus simple et moins coûteuse à mettre en œuvre ? En quoi une base de données classique (peut-être répliquée, s'il faut réellement en garantir la disponibilité) et quelques applications complémentaires ne suffisent-elles pas à la tâche ?
Vanguard se garde bien de répondre à ces questions… Car la vérité est qu'il n'existe aucune justification rationnelle à son usage de la blockchain, hormis une envie de surfer sur la mode du moment. La décentralisation ? Un simple accès distribué aux données suffit. L'autorité de confiance ? Vanguard continue à l'assumer, de fait. La résilience ? Si elle est vraiment critique, il ne faut pas oublier que les fournisseurs de données (brutes et retraitées) restent un point de faiblesse majeur.
À l'inverse, les arguments contre la blockchain valent d'être pris en considération. Sans revenir sur les coûts de mise en œuvre et de fonctionnement ou la rareté des compétences requises, j'aimerais aborder un autre thème… Alors que les banques vantent leur engagement en faveur de l'environnement et que le monde s'effraie de la consommation électrique due au bitcoin, pourquoi le déploiement d'une multitude de nœuds de blockchain pour une application triviale n'est-il pas autant décrié ?
Si je m'acharne ici sur l'initiative de Vanguard, il me faut préciser que la plupart des expérimentations et autres implémentations de blockchain en entreprise manquent tout autant de légitimité. Telles sont les conséquences de la mode : il ne semble plus nécessaire de valider les conditions ou les équilibres économiques d'un projet pourvu qu'il adopte les technologies en vogue. Le retour de bâton risque d'être douloureux…
Dans le cadre de quelques interventions auprès de grandes institutions financières, j'ai développé une approche méthodologique structurée (légère) destinée à évaluer l'opportunité objective d'utilisation d'une blockchain sur un cas d'usage donné. N'hésitez pas à me contacter pour plus d'informations.
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