Il est des métiers dans lesquels les données sont la matière première indispensable de l'activité. L'assurance est un de ceux-là et, tandis que les gisements de cette précieuse ressource se multiplient et leurs offrent toujours plus d'opportunités, ses acteurs découvrent avec anxiété que leur approvisionnement dépend de fournisseurs tiers.
Une pétition lancée la semaine passée par la fédération professionnelle Insurance Europe constitue un des premiers signes de cette prise de conscience. En interpellant les consommateurs afin qu'ils exigent une réglementation claire de l'Union Européenne confirmant leur pleine propriété des données générées et collectées par leur voiture, la campagne #Data4Drivers expose clairement, bien qu'indirectement, l'inquiétude qui pèse chez les assureurs face à l'évolution des technologies automobiles.
Leur préoccupation ne peut surprendre. Déjà aujourd'hui, les programmes de type « pay how you drive », ajustant les termes des contrats selon le comportement du conducteur au volant, requièrent un accès aux informations captées par le véhicule. Qu'en sera-t-il demain, quand les systèmes de pilotage automatique auront pris le dessus, chaque heure de trajet produisant 4 téraoctets de données, qui pourront être utilisées pour gérer la prévention, déterminer les conditions et responsabilités d'un incident…?
Pour les constructeurs, l'intérêt de nouveaux partenaires potentiels pour la masse de données que produisent leurs automobiles est une aubaine, qui n'a pas tardé à susciter l'émergence d'activités dédiées. Ainsi, outre l'utilisation logique par Tesla des flux recueillis sur les voitures de ses clients pour, par exemple, améliorer ses capacités d'automatisation, une startup comme l'israélienne Otonomo bâtit une place de marché sur laquelle les informations amassées peuvent être commercialisées.
En réponse à ce mouvement, les assureurs peuvent légitimement – même si leur démarche comporte une part de manipulation – invoquer les règles sur les données personnelles (bientôt incarnées par le RGPD) afin de sécuriser leur accès à une partie de la matière première désormais nécessaire pour exercer leur métier. Cependant, ils doivent aussi comprendre que leur perte de contrôle est inéluctable : leur appétit en octets n'ira que croissant et il faudra négocier leur acquisition auprès de leurs producteurs.
Le secteur automobile n'est évidemment pas le seul concerné par ces changements et le même dilemme devra être résolu dans tous les domaines. Il ne faudra alors jamais perdre de vue que, à l'avenir, l'avantage concurrentiel principal pour développer un produit d'assurance risque de ne plus être l'expertise métier mais l'accès aux « bonnes » données. Et ceux qui en sont les plus proches (dont les fabricants de voitures) pourraient aussi profiter de cette réalité pour s'infiltrer sur le marché (comme l'esquisse Tesla)…
Une pétition lancée la semaine passée par la fédération professionnelle Insurance Europe constitue un des premiers signes de cette prise de conscience. En interpellant les consommateurs afin qu'ils exigent une réglementation claire de l'Union Européenne confirmant leur pleine propriété des données générées et collectées par leur voiture, la campagne #Data4Drivers expose clairement, bien qu'indirectement, l'inquiétude qui pèse chez les assureurs face à l'évolution des technologies automobiles.
Leur préoccupation ne peut surprendre. Déjà aujourd'hui, les programmes de type « pay how you drive », ajustant les termes des contrats selon le comportement du conducteur au volant, requièrent un accès aux informations captées par le véhicule. Qu'en sera-t-il demain, quand les systèmes de pilotage automatique auront pris le dessus, chaque heure de trajet produisant 4 téraoctets de données, qui pourront être utilisées pour gérer la prévention, déterminer les conditions et responsabilités d'un incident…?
Pour les constructeurs, l'intérêt de nouveaux partenaires potentiels pour la masse de données que produisent leurs automobiles est une aubaine, qui n'a pas tardé à susciter l'émergence d'activités dédiées. Ainsi, outre l'utilisation logique par Tesla des flux recueillis sur les voitures de ses clients pour, par exemple, améliorer ses capacités d'automatisation, une startup comme l'israélienne Otonomo bâtit une place de marché sur laquelle les informations amassées peuvent être commercialisées.
En réponse à ce mouvement, les assureurs peuvent légitimement – même si leur démarche comporte une part de manipulation – invoquer les règles sur les données personnelles (bientôt incarnées par le RGPD) afin de sécuriser leur accès à une partie de la matière première désormais nécessaire pour exercer leur métier. Cependant, ils doivent aussi comprendre que leur perte de contrôle est inéluctable : leur appétit en octets n'ira que croissant et il faudra négocier leur acquisition auprès de leurs producteurs.
Le secteur automobile n'est évidemment pas le seul concerné par ces changements et le même dilemme devra être résolu dans tous les domaines. Il ne faudra alors jamais perdre de vue que, à l'avenir, l'avantage concurrentiel principal pour développer un produit d'assurance risque de ne plus être l'expertise métier mais l'accès aux « bonnes » données. Et ceux qui en sont les plus proches (dont les fabricants de voitures) pourraient aussi profiter de cette réalité pour s'infiltrer sur le marché (comme l'esquisse Tesla)…
Le vrai propriétaire des données devrait être l'individu (non considéré comme un consommateur par ailleurs), non pas celui qui collecte ou utilise la donnée !!!
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