L'actualité étant traditionnellement calme en fin d'année, voici une occasion rêvée de revenir sur un sujet plus ancien et légèrement décalé par rapport à l'innovation dans les services financiers que je traite habituellement : cet automne, Île-de-France Mobilités (ex-STIF) annonçait [PDF] l'arrivée des titres de transport sur smartphone…
Au premier abord, sans qu'il s'agisse d'une révolution, la nouvelle devrait réjouir les habitants de la région parisienne, qui pourront bientôt oublier leurs passes Navigo à la maison et emprunter la quasi-totalité des transports en commun du territoire armés de leur seul téléphone mobile. Plus de 12 ans après l'irruption de la technologie sans contact dans le métro, on peut se dire qu'il était temps de franchir cette nouvelle étape. Et on pourra encore s'étonner de devoir attendre l'été 2019 pour en profiter…
Malheureusement, ces délais ne semblent pas avoir été mis à profit pour capitaliser sur l'expérience accumulée aux 4 coins du monde en matière de mobilité. Les choix technologiques des autorités sont en effet ceux d'un autre âge (vous souvenez-vous de Cityzi ?), ignorant superbement tous les enseignements qui auraient pu être tirés d'une décennie d'échecs retentissants et, surtout, des progrès qui ont été accomplis depuis et laissent espérer que le paiement sans contact via mobile puisse enfin se développer…
Car, alors que (presque) tous les acteurs de la terre ont abandonné cette voie, nos brillants experts d'Île-de-France Mobilité ont donc choisi d'implémenter leur application de gestion des titres de transport dans la carte SIM. Et si cette solution n'est plus en vogue depuis des années, ce n'est pas uniquement parce qu'elle introduit une dépendance vis-à-vis des opérateurs de téléphonie mobile. Les expérimentations passées ont également montré qu'elle induisait des complexités et des surcoûts de mise en œuvre.
Au premier abord, sans qu'il s'agisse d'une révolution, la nouvelle devrait réjouir les habitants de la région parisienne, qui pourront bientôt oublier leurs passes Navigo à la maison et emprunter la quasi-totalité des transports en commun du territoire armés de leur seul téléphone mobile. Plus de 12 ans après l'irruption de la technologie sans contact dans le métro, on peut se dire qu'il était temps de franchir cette nouvelle étape. Et on pourra encore s'étonner de devoir attendre l'été 2019 pour en profiter…
Malheureusement, ces délais ne semblent pas avoir été mis à profit pour capitaliser sur l'expérience accumulée aux 4 coins du monde en matière de mobilité. Les choix technologiques des autorités sont en effet ceux d'un autre âge (vous souvenez-vous de Cityzi ?), ignorant superbement tous les enseignements qui auraient pu être tirés d'une décennie d'échecs retentissants et, surtout, des progrès qui ont été accomplis depuis et laissent espérer que le paiement sans contact via mobile puisse enfin se développer…
Car, alors que (presque) tous les acteurs de la terre ont abandonné cette voie, nos brillants experts d'Île-de-France Mobilité ont donc choisi d'implémenter leur application de gestion des titres de transport dans la carte SIM. Et si cette solution n'est plus en vogue depuis des années, ce n'est pas uniquement parce qu'elle introduit une dépendance vis-à-vis des opérateurs de téléphonie mobile. Les expérimentations passées ont également montré qu'elle induisait des complexités et des surcoûts de mise en œuvre.
Alors, nous sommes prévenus : initialement, le service ne sera accessible qu'à environ 900 000 franciliens, sur un total de 3 millions d'utilisateurs potentiels. Eh oui, non seulement tous les smartphones ne seront pas compatibles (l'iPhone, entre autres, restant fermé à ce type d'application) mais il sera de surcroît réservé aux abonnés Orange possédant une carte SIM adaptée… Dans tous les cas, les utilisateurs occasionnels, notamment étrangers, pourront faire une croix sur le système : comment peut-on mépriser ainsi les millions de touristes visitant la capitale chaque année ?
Avec son projet consternant, Île-de-France Mobilités nous donne le triste exemple d'une démarche ignorant une règle basique de l'innovation : connaître les précédents et apprendre des expériences antérieures (qui, en l'occurrence, sont innombrables). L'organisme s'engage de la sorte dans une impasse en reproduisant à l'identique une approche ayant démontré qu'elle ne fonctionne pas – avec des partenaires dont les intérêts peuvent être questionnés – et paraît méconnaître 10 ans d'avancées technologiques, dont la transition des applications de la carte SIM vers le cloud.
Avec son projet consternant, Île-de-France Mobilités nous donne le triste exemple d'une démarche ignorant une règle basique de l'innovation : connaître les précédents et apprendre des expériences antérieures (qui, en l'occurrence, sont innombrables). L'organisme s'engage de la sorte dans une impasse en reproduisant à l'identique une approche ayant démontré qu'elle ne fonctionne pas – avec des partenaires dont les intérêts peuvent être questionnés – et paraît méconnaître 10 ans d'avancées technologiques, dont la transition des applications de la carte SIM vers le cloud.
Bonjour Patrice, en 2010, je suis intervenu sur le programme Sysmo 2015 lancé par la Région Île de France en partenariat avec tout ce qui comptait dans les transports franciliens depuis les aires de stationnement du départ à tous les modes de transport (SNCF, RATP, RER, mais aussi les solutions mobiles) et les déplacements sur le site d'arrivée où l'on retrouvait les solutions mobiles et les locations de transport divers.
RépondreSupprimerCe programme était ambitieux et, bien évidemment, à capoter parce que les partenaires étaient devenus des belligérants chacun reprochant aux autres de vouloir se tailler la part du lion dans leur rémunération respective.
Fernand Naudin avait bien raison....