Les banques ont beau proclamer sans cesse que l'intelligence artificielle ne détruira pas d'emplois, elles multiplient les initiatives qui tendent à démontrer le contraire. Dernier cas en date, Commerzbank explore les possibilités de produire automatiquement sa recherche financière afin d'en réduire le coût… essentiellement humain à ce jour.
En l'occurrence, il ne semble même pas nécessaire de déployer des systèmes véritablement « intelligents » pour commencer à remplacer les analystes sur une partie de leurs tâches. C'est en effet en collaboration avec Retresco, une entreprise spécialisée dans le traitement du langage naturel et la génération de contenus, que Commerzbank a lancé ses premières expérimentations. Celles-ci consistent, dans un premier temps, à élaborer les rapports d'étude sur les résultats trimestriels d'entreprises.
Dans cette activité, la relative standardisation des documents rédigés et des sources fournies par les départements financiers des sociétés surveillées facilite largement l'exercice. Selon un responsable du projet, les textes obtenus atteignent d'ores et déjà environ 75% de ce qu'un analyste est capable de délivrer dans une note de synthèse immédiate. À ce stade, la qualité n'est donc pas encore suffisante pour transmettre les livrables à des clients mais il ne fait aucun doute que cette cible est en vue.
L'enjeu est important pour la banque, alors que le modèle économique de la recherche financière est mis en péril par les exigences de transparence introduites par la directive européenne MiFID II. L'automatisation, avec la réduction de coûts de production qu'elle entraîne, est vue comme une solution possible. Cependant, il ne faut pas se leurrer : la réglementation ne fait qu'accélérer un phénomène qui paraît inévitable (surtout en considérant que la situation actuelle révèle surtout que les clients n'accordent pas à ces études la valeur que leur donnaient les institutions financières jusqu'à maintenant).
La démarche devrait d'ailleurs en inspirer d'autres, dans un domaine adjacent. En effet, la conformité constitue un gouffre de ressources dans la plupart des banques et celles-ci se plaignent constamment des coûts qu'elle engendre. Or elle repose principalement sur des collectes et des analyses de données, qui sont naturellement propices à une forme ou une autre d'informatisation (sans qu'il soit besoin, dans la plupart des cas, d'invoquer une intelligence artificielle). Là aussi, des milliers d'emplois sont directement menacés.
Certains établissements – par exemple Citi évoquant la perte de 10 000 positions d'ici à 5 ans – n'hésitent plus à aborder le sujet de front (sans toutefois esquisser de solutions). D'autres – tels que Bank of America, où Cathy Bessant estime qu'il faut arrêter d'inquiéter inutilement les employés – persistent à nier la réalité, en maintenant que les nouveaux outils technologiques prendront en charge les tâches viles, en laissant à l'humain les activités les plus enrichissantes. Malheureusement, rien n'indique que la banque se préoccupe aujourd'hui de l'avenir des collaborateurs dont les métiers sont en jeu.
En l'occurrence, il ne semble même pas nécessaire de déployer des systèmes véritablement « intelligents » pour commencer à remplacer les analystes sur une partie de leurs tâches. C'est en effet en collaboration avec Retresco, une entreprise spécialisée dans le traitement du langage naturel et la génération de contenus, que Commerzbank a lancé ses premières expérimentations. Celles-ci consistent, dans un premier temps, à élaborer les rapports d'étude sur les résultats trimestriels d'entreprises.
Dans cette activité, la relative standardisation des documents rédigés et des sources fournies par les départements financiers des sociétés surveillées facilite largement l'exercice. Selon un responsable du projet, les textes obtenus atteignent d'ores et déjà environ 75% de ce qu'un analyste est capable de délivrer dans une note de synthèse immédiate. À ce stade, la qualité n'est donc pas encore suffisante pour transmettre les livrables à des clients mais il ne fait aucun doute que cette cible est en vue.
L'enjeu est important pour la banque, alors que le modèle économique de la recherche financière est mis en péril par les exigences de transparence introduites par la directive européenne MiFID II. L'automatisation, avec la réduction de coûts de production qu'elle entraîne, est vue comme une solution possible. Cependant, il ne faut pas se leurrer : la réglementation ne fait qu'accélérer un phénomène qui paraît inévitable (surtout en considérant que la situation actuelle révèle surtout que les clients n'accordent pas à ces études la valeur que leur donnaient les institutions financières jusqu'à maintenant).
La démarche devrait d'ailleurs en inspirer d'autres, dans un domaine adjacent. En effet, la conformité constitue un gouffre de ressources dans la plupart des banques et celles-ci se plaignent constamment des coûts qu'elle engendre. Or elle repose principalement sur des collectes et des analyses de données, qui sont naturellement propices à une forme ou une autre d'informatisation (sans qu'il soit besoin, dans la plupart des cas, d'invoquer une intelligence artificielle). Là aussi, des milliers d'emplois sont directement menacés.
Certains établissements – par exemple Citi évoquant la perte de 10 000 positions d'ici à 5 ans – n'hésitent plus à aborder le sujet de front (sans toutefois esquisser de solutions). D'autres – tels que Bank of America, où Cathy Bessant estime qu'il faut arrêter d'inquiéter inutilement les employés – persistent à nier la réalité, en maintenant que les nouveaux outils technologiques prendront en charge les tâches viles, en laissant à l'humain les activités les plus enrichissantes. Malheureusement, rien n'indique que la banque se préoccupe aujourd'hui de l'avenir des collaborateurs dont les métiers sont en jeu.
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