Bien qu'elle semble installée pour toujours dans la vie quotidienne des consommateurs des pays occidentaux, la carte de paiement devrait maintenant laisser sa place à des instruments mieux adaptés au monde connecté contemporain. Dans un élan de rupture avec le dilemme de l'innovateur, Mastercard explore concrètement une telle piste.
Lors de son acquisition, en 2016, de Vocalink, opérateur d'infrastructures de paiement en Grande Bretagne, le spécialiste des cartes trouvait dans la corbeille Zapp et sa solution « Pay by Bank », lancée l'année précédente pour permettre le règlement des achats sur internet par l'intermédiaire des applications de banque en ligne, en capitalisant sur le système de virement instantané Faster Payments. Étant directement concurrente de son activité historique, on aurait pu croire que Mastercard allait l'enterrer…
Ce n'est pourtant pas le choix qui se dessine, puisqu'un partenariat vient d'être conclu entre Vocalink et Worldpay, un des leaders des plates-formes de paiement en ligne, afin d'intégrer l'option « Pay by Bank » dans ces dernières, lui offrant ainsi une exposition importante auprès de marchands de premier plan. En parallèle, le service, qui n'était jusqu'alors disponible que dans le porte-monnaie virtuel PingIt de Barclays, devrait être adopté par d'autres banques (à commencer par HSBC, dès cette année).
Lors de son acquisition, en 2016, de Vocalink, opérateur d'infrastructures de paiement en Grande Bretagne, le spécialiste des cartes trouvait dans la corbeille Zapp et sa solution « Pay by Bank », lancée l'année précédente pour permettre le règlement des achats sur internet par l'intermédiaire des applications de banque en ligne, en capitalisant sur le système de virement instantané Faster Payments. Étant directement concurrente de son activité historique, on aurait pu croire que Mastercard allait l'enterrer…
Ce n'est pourtant pas le choix qui se dessine, puisqu'un partenariat vient d'être conclu entre Vocalink et Worldpay, un des leaders des plates-formes de paiement en ligne, afin d'intégrer l'option « Pay by Bank » dans ces dernières, lui offrant ainsi une exposition importante auprès de marchands de premier plan. En parallèle, le service, qui n'était jusqu'alors disponible que dans le porte-monnaie virtuel PingIt de Barclays, devrait être adopté par d'autres banques (à commencer par HSBC, dès cette année).
La démarche peut être considérée comme une brillante démonstration d'innovation « disruptive » de la part de Mastercard. En effet, elle porte sur son cœur de métier, pour lequel elle peut constituer une menace vitale, si elle réussit à s'imposer. Notons que, pour aborder une révolution potentielle de cet ordre sans heurts et en réduisant les risques immédiats d'auto-cannibalisation, l'entreprise choisit intelligemment de déployer ses expérimentations sur un marché largement dominé par sa grande rivale Visa.
Bien sûr, l'initiative autour de Zapp n'est qu'une timide tentative de transformer les modèles de paiement existants et les commentaires des lecteurs de Finextra (anecdotiques dans ce contexte mais, à mon avis, représentatifs d'une majorité) montrent bien le scepticisme (arbitraire) dominant face à l'hypothèse d'une autre méthode que la carte pour régler ses achats. Il ne faut donc pas s'attendre à de grands changements à court terme mais l'objectif de Mastercard est bien d'être prête le moment venu.
En l'occurrence, il faut être aveugle pour ne pas percevoir les tendances de fond à l'œuvre actuellement dans le secteur. D'un côté, les limites des instruments conçus uniquement pour les interactions de proximité sont de plus en plus gênantes (par exemple en matière de sécurité). De l'autre, les pays émergents (du Kenya à la Chine) ouvrent la voie à des solutions diablement efficaces. Si l'aveuglement frappe facilement les acteurs assis sur une rente, reconnaissons à Mastercard la lucidité de ne pas y succomber.
Bien sûr, l'initiative autour de Zapp n'est qu'une timide tentative de transformer les modèles de paiement existants et les commentaires des lecteurs de Finextra (anecdotiques dans ce contexte mais, à mon avis, représentatifs d'une majorité) montrent bien le scepticisme (arbitraire) dominant face à l'hypothèse d'une autre méthode que la carte pour régler ses achats. Il ne faut donc pas s'attendre à de grands changements à court terme mais l'objectif de Mastercard est bien d'être prête le moment venu.
En l'occurrence, il faut être aveugle pour ne pas percevoir les tendances de fond à l'œuvre actuellement dans le secteur. D'un côté, les limites des instruments conçus uniquement pour les interactions de proximité sont de plus en plus gênantes (par exemple en matière de sécurité). De l'autre, les pays émergents (du Kenya à la Chine) ouvrent la voie à des solutions diablement efficaces. Si l'aveuglement frappe facilement les acteurs assis sur une rente, reconnaissons à Mastercard la lucidité de ne pas y succomber.
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