L'issue était prévisible depuis sa première collaboration avec une banque (Westpac) en 2014, elle est précipitée par la crise sanitaire en cours, qui réduit à néant les chances de survie de son activité grand public : Moven se consacrera désormais exclusivement à la distribution de sa technologie aux institutions financières de la planète.
Née en 2011 de la vision de Brett King d'un concept de banque totalement réinventé, mobile et centré sur le client, la jeune pousse qui s'appelait à l'époque MovenBank a donc fini par succomber au destin commun à la FinTech de la décennie passée : la difficulté et, surtout, le temps d'incubation que représente la création d'un établissement viable a eu raison de la patience et des ressources de ses fondateurs, tandis que son approche « B2B » continue à séduire et l'aide à bâtir un modèle économique rentable.
Hélas, comme je l'écrivais déjà il y a 5 ans lors de ses premiers signes annonciateurs, ce renoncement constitue une triste nouvelle pour le secteur, car elle présage d'un inévitable ralentissement de la créativité de la part d'un acteur qui, il y a quelques mois encore, poursuivait sans relâche sa mission d'aborder tous les métiers sous un angle différent. Les plus optimistes considèreront qu'il s'agit simplement de mettre l'innovation au service des banques historiques, mais je crains que ce ne soit qu'un doux rêve.
Il faut en effet affronter la réalité en face : la liberté d'expérimenter qui fait la spécificité d'une startup n'existe guère chez un éditeur de logiciels. Celui-ci se trouve largement contraint par les demandes de ses clients, dont la plupart préfèrent adopter une attitude extrêmement prudente vis-à-vis de tout changement radical. Il suffit pour s'en convaincre d'observer l'impact de Moven sur les offres des banques qui lui font confiance : au-delà d'une expérience utilisateur plus performante, elles n'ont rien d'extraordinaire.
Née en 2011 de la vision de Brett King d'un concept de banque totalement réinventé, mobile et centré sur le client, la jeune pousse qui s'appelait à l'époque MovenBank a donc fini par succomber au destin commun à la FinTech de la décennie passée : la difficulté et, surtout, le temps d'incubation que représente la création d'un établissement viable a eu raison de la patience et des ressources de ses fondateurs, tandis que son approche « B2B » continue à séduire et l'aide à bâtir un modèle économique rentable.
Hélas, comme je l'écrivais déjà il y a 5 ans lors de ses premiers signes annonciateurs, ce renoncement constitue une triste nouvelle pour le secteur, car elle présage d'un inévitable ralentissement de la créativité de la part d'un acteur qui, il y a quelques mois encore, poursuivait sans relâche sa mission d'aborder tous les métiers sous un angle différent. Les plus optimistes considèreront qu'il s'agit simplement de mettre l'innovation au service des banques historiques, mais je crains que ce ne soit qu'un doux rêve.
Il faut en effet affronter la réalité en face : la liberté d'expérimenter qui fait la spécificité d'une startup n'existe guère chez un éditeur de logiciels. Celui-ci se trouve largement contraint par les demandes de ses clients, dont la plupart préfèrent adopter une attitude extrêmement prudente vis-à-vis de tout changement radical. Il suffit pour s'en convaincre d'observer l'impact de Moven sur les offres des banques qui lui font confiance : au-delà d'une expérience utilisateur plus performante, elles n'ont rien d'extraordinaire.
Après l'immense vague d'imagination qui a saisi l'univers de la finance dans le sillage de la crise de 2008, le « pivot » d'une des plus brillantes stars de la FinTech est le dernier avatar en date d'une désillusion généralisée. C'est un retour sur terre brutal pour tous ceux qui pensaient révolutionner la banque en quelques années et qui se rendent compte (tardivement) que, si la composante technologique de leur ambition était parfaitement réaliste, elle ne suffisait malheureusement pas pour s'imposer sur le marché.
Faut-il pour autant se résigner à ce que le secteur n'évolue que de manière marginale, à travers des améliorations mineures successives (ainsi que je le constate depuis quelques temps) ? Je ne le crois pas et, incidemment, la période très particulière que nous vivons aujourd'hui représente probablement une excellente opportunité de relancer la marche des approches de rupture, qui non seulement sont plus importantes que jamais, mais ont également beaucoup plus de chances de trouver un écho parmi les consommateurs.
Faut-il pour autant se résigner à ce que le secteur n'évolue que de manière marginale, à travers des améliorations mineures successives (ainsi que je le constate depuis quelques temps) ? Je ne le crois pas et, incidemment, la période très particulière que nous vivons aujourd'hui représente probablement une excellente opportunité de relancer la marche des approches de rupture, qui non seulement sont plus importantes que jamais, mais ont également beaucoup plus de chances de trouver un écho parmi les consommateurs.
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