Nombreuses sont les entreprises, particulièrement dans le secteur financier, qui atteignent la fin d'un cycle de planification et dévoilent actuellement leur vision stratégique à l'horizon de 2025. La conjoncture entraînant d'importants changements d'orientation, la question de sa communication aux collaborateurs revêt une dimension critique.
Il fut une époque, pas si lointaine, où les ambitions des grands groupes consistaient principalement à accroître chiffre d'affaires et résultats, parfois en envisageant, dans un élan de folie (!), une diversification de leur métier. Pour leurs employés, ces projections globales n'affectaient guère leur activité quotidienne, et il ne semblait donc pas nécessaire de les embarquer, d'une quelconque manière, dans l'exercice, seuls les plus hauts responsables ayant besoin d'ajuster quelques objectifs opérationnels.
Cette approche historique, doublée d'une certaine condescendance persistante vis-à-vis des forces vives de l'organisation, reste probablement une des raisons pour lesquelles la stratégie est si rarement présentée et expliquée à tous les employés. Malheureusement, quand elle dicte ou requiert des transformations profondes dans les priorités, dans les modes de fonctionnement, dans la culture d'entreprise…, elle est vouée à l'échec si les premiers concernés ne comprennent pas les nouvelles directions prises.
Sans une transmission claire et transparente de ce que leurs dirigeants visent à moyen ou long terme, les salariés continueront à vaquer à leurs occupations habituelles, en cherchant à esquiver plus ou moins habilement les tentatives d'évolutions susceptibles de les toucher ou, pire, en exerçant une résistance, au moins passive, à la moindre velléité d'ajustement sur leur rôle et fonction. Le plan élaboré au sommet devient alors une promesse creuse aux investisseurs, impossible à concrétiser sérieusement.
Plutôt que de laisser les collaborateurs dans l'obscurité, à essayer de décrypter seuls les vagues informations partagées publiquement (qui, hélas, constituent quelquefois la totalité de la stratégie…), une véritable démarche pédagogique est aujourd'hui essentielle afin de faire accepter et accélérer les décisions difficiles et urgentes qu'imposent les grandes ruptures engendrées par le monde « digital » (en toile de fond), par la crise sanitaire (avec ses impacts durables) et par les défis environnementaux (à plus longue échéance).
Dans cette perspective, Abigail Blair (Gartner) propose un programme en 4 volets à l'attention des équipes de communication interne. Celui-ci aborde en premier lieu un point trop souvent considéré acquis par défaut mais terriblement lacunaire dans la réalité : le contexte, c'est-à-dire les conditions externes qui incitent ou obligent à se remettre en question. Viennent ensuite les ambitions majeures (qu'on retrouve dans la nouvelle mode de l'énonciation de la mission d'entreprise), puis la stratégie proprement dite (qui en découle), avant d'arriver aux attentes conséquentes vis-à-vis des employés.
En conclusion, à l'heure où les salariés (et pas uniquement les jeunes) s'interrogent sur le sens de leur engagement professionnel et où les analystes prédisent une révolution pérenne des modes de travail, rassembler tout le monde autour d'une cible commune représente non seulement un impératif d'efficacité, voire de survie, mais sera également un puissant facteur de séduction et de fidélisation des meilleurs talents. Alors, êtes-vous prêts à laisser enfin tous les collaborateurs contribuer à vos succès de demain ?
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