Parce que les restitutions de taxes représentent chaque année une rentrée d'argent importante dans la vie de nombreux américains, la plate-forme TurboTax avec laquelle des millions d'entre eux remplissent leur déclaration les invite désormais, à cette occasion, à ouvrir un compte bancaire dédié et y faire verser leur compensation.
L'initiative est la première concrétisation des synergies promises quand l'éditeur de logiciels de gestion comptable et financière Intuit a procédé à l'acquisition, en décembre 2020, de Credit Karma. Rappelons que cette dernière, initialement focalisée sur l'accès gratuit au score de crédit, a bâti au cours de ses presque 15 ans d'existence une solution globale d'assistance au pilotage budgétaire, dont le lancement de son propre compte courant (en partenariat avec une banque) en octobre était un peu l'aboutissement.
Sur ces fondations, le fonctionnement du nouveau dispositif est extrêmement simple : lorsque l'utilisateur de TurboTax finalise sa déclaration d'impôts, il se voit proposer de créer un compte Credit Karma Money afin d'y recevoir directement le remboursement calculé. La plupart des informations nécessaires à l'opération ayant été fournies (et, pour certaines, contrôlées et validées) auparavant, au cours de la première phase – administrative – de la démarche, la procédure est largement facilitée et accélérée.
Mais pourquoi les citoyens seraient-ils enclins à ouvrir un compte lors de la corvée des taxes, vous demandez-vous ? La première réponse à cette question ressort de l'inclusion financière : beaucoup de personnes, notamment parmi les jeunes générations entrées depuis peu sur le marché du travail, n'ont aucune relation bancaire et se trouvent ainsi fragilisées. La possibilité d'accéder à son dû sans frais, dans des délais réduits (voire par anticipation), constitue déjà un plus par rapport à l'encaissement d'un chèque.
Cependant, un argument plus profond devrait l'emporter : le rituel annuel représente une opportunité incomparable d'adopter un comportement plus sain vis-à-vis de l'argent, et Credit Karma, avec Intuit, peut y contribuer activement. En effet, en l'absence d'assistance, la somme perçue est fréquemment dilapidée en achats plus ou moins futiles, alors que tous les experts recommandent qu'elle soit mise à profit pour revoir l'ensemble de ses priorités : remboursement de dette, renflouement d'un matelas de sécurité…
L'objectif n'est pas nécessairement d'interdire au consommateur de se faire plaisir, mais de prendre en compte l'ensemble de sa situation afin d'éclairer ses choix. Or il s'agit précisément du rôle que joue un service tel que celui fourni par Credit Karma. La réception du « cadeau » du gouvernement, par son caractère exceptionnel, est un moment idéal pour commencer à s'interroger sur ses pratiques courantes. Une fois ce pas franchi, les conseils prodigués continuellement permettront de prolonger les efforts.
Au-delà du cas d'espèce (difficile à décliner en l'état en France, par exemple), l'approche retenue par Intuit révèle tout le potentiel de la démocratisation de l'intégration transparente de produits financiers dans les parcours du quotidien des consommateurs (et le principe est applicable aux entreprises). En l'occurrence, la démonstration est d'autant plus brillante qu'elle illustre plus particulièrement la valeur de l'introduction du conseil personnalisé – et non uniquement un produit – dans un contexte approprié.
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