Stoppée net dans son élan initial en raison de la pandémie, la jeune pousse britannique Fronted revient aujourd'hui dans une conjoncture probablement plus favorable qu'il y a un an – entre tendance à la baisse des loyers moyens et désirs renforcés de mobilité chez les citadins – pour sa solution destinée à faciliter l'accès à la location.
Si les obstacles à la première acquisition d'une résidence sont bien connus, il est facile d'ignorer ceux qui se dressent aussi devant les candidats à la location. L'exigence d'une caution fournie par un tiers en est un exemple classique, qui a donné naissance à quelques innovations. Mais, quand une fraction importante des ménages (30% ?) ne disposent pas d'une réserve d'argent suffisante pour faire face à un coup dur, mobiliser le dépôt de garantie demandé par le propriétaire relève déjà du parcours du combattant.
Face à ce handicap, les options disponibles actuellement, qui vont de le recours à la carte de crédit à l'avance sur salaire, en passant par l'utilisation du découvert autorisé sur le compte courant, sont non seulement prohibitives mais également limitatives. Car à défaut de pouvoir assembler une somme relativement importante, les individus concernés sont contraints de se tourner vers un logement plus petit ou moins bien placé que celui qu'ils recherchent, indépendamment de leur capacité réelle de paiement.
Avec son offre dédiée, Fronted veut donc proposer une alternative plus économique et alignée sur la situation effective de son client. En l'occurrence, il s'agit d'un simple prêt sur 12 mois, à un taux de 12,5% (tout de même !), réservé aux citoyens dont les revenus annuels sont supérieurs à 12 000 livres. Par ailleurs, le parcours de souscription comprend une étape obligatoire de connexion aux comptes bancaires afin de déterminer la fiabilité de l'emprunteur via l'analyse d'un minimum de 6 mois de ses transactions.
Sa spécialisation permet à la startup de mettre en place des mécanismes particuliers dans le but de limiter les risques de défaut. Ainsi, elle verse directement les fonds alloués au bailleur (le Royaume-Uni semble ici disposer de l'avantage d'un système régulé pour la gestion des cautions), le bénéficiaire n'y ayant jamais directement accès. D'autre part, le dépôt lui-même constitue une sorte de garantie, bien qu'il soit exposé à ponction, pour l'indemnisation d'éventuelles dégradations sur la propriété louée.
Fronted cible une niche qui aurait dû tendre les bras aux établissements historiques. Ces derniers ont, au contraire, toujours autant de difficultés à développer des produits ultra-personnalisés, qui répondent précisément aux attentes d'une population donnée et, en même temps, autorisent la mise en place de conditions propices à une meilleure efficacité opérationnelle. La prochaine étape, qui consistera vraisemblablement à engager des collaborations avec les professionnels de la location immobilière, de manière à intégrer le crédit dans leur expérience, ne fera, encore une fois, qu'acentuer leur retard.
Comme d'autres nouveaux entrants sur le marché du crédit, Fronted n'a pas résisté à la remontée des taux d'intérêt…
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