À l'instar de la plupart des banques de la planète, l'australienne Westpac offre depuis longtemps une certaine flexibilité sur le remboursement de ses prêts hypothécaires. Dorénavant, elle introduit une politique accommodante supplémentaire destinée à aider formellement ses clients en difficulté à maintenir leur santé financière globale.
Si, dans le sillage de la crise sanitaire, on parle beaucoup des ménages ayant accru leur épargne depuis 15 mois, en parallèle, une fraction importante de la population mondiale a vu sa situation se dégrader, jusqu'à ne plus disposer de la moindre réserve pour faire face à une urgence. En Australie, environ 2 consommateurs sur 5 confirment cette fragilité, quand 1 sur 5 a été confronté à une dépense imprévue (réparation automobile, travaux sur l'habitation, frais médicaux, principalement) au cours de l'année écoulée.
L'initiative de Westpac vise donc spécifiquement à prendre en compte ce risque. Il ne s'agit plus d'accorder – en général par obligation ou, a minima, par réalisme économique – des facilités temporaires aux personnes tombées dans le surendettement et incapables de s'acquitter de leurs dettes, mais plutôt de permettre à celles qui se trouvent dans une position intermédiaire, parvenant tout juste à joindre les deux bouts, de commencer ou continuer à accomplir les gestes nécessaires à la préservation de leur avenir.
Concrètement, la banque établira, en concertation étroite avec chacun des clients concernés – prioritairement ceux ne possédant aucune épargne de précaution – un plan de rééchelonnement de leur crédit de manière à ce que, une fois écartées leurs charges incompressibles (factures récurrentes essentielles, achats de première nécessité…), il leur reste toujours une marge de manœuvre, à hauteur de 100 dollars chaque mois au minimum, afin de constituer ce matelas de secours qui leur fait aujourd'hui défaut.
Unique en son genre, la démarche de Westpac est précieuse en ce sens qu'elle reconnaît explicitement que la gestion des finances personnelles n'est pas une simple juxtaposition de problématiques dont chacune aurait sa solution indépendamment des autres. Dans la vie réelle, la maîtrise des dépenses en fonction des revenus, les remboursements d'emprunts, l'anticipation d'embarras plus ou mois graves, la préparation de grands projets à long terme se combinent en permanence, dans chaque décision.
Cette perspective à 360° doit naturellement être intégrée dans une stratégie de conseil si on veut qu'elle porte ses fruits. Prélever la totalité des revenus d'une famille afin de régler ses échéances de crédit, sans lui laisser aucun moyen de subsistance, serait stupide, de toute évidence. Lui interdire de mettre de côté un pécule en prévision d'un incident de parcours l'est autant, tandis que lui donner un peu d'air à plus long terme préserve sa sérénité et peut contribuer à stabiliser un comportement positif.
Il est extrêmement rassurant de voir une banque se préoccuper ainsi véritablement du bien-être financier de ses clients et déployer dans ce but une activité (sérieuse) de conseil de proximité. Il reste à regretter que cette dernière ne porte que sur (environ) 4 500 comptes identifiés comme relevant d'un tel besoin. Car, selon toute vraisemblance, une majorité de consommateurs mériteraient un accompagnement multi-dimensionnel similaire, qui, pour les cas moins critiques, pourrait aussi être assuré par voie logicielle.
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