Tandis que la plupart des grands groupes bancaires de la planète ont plus ou moins rétabli les conditions de travail qui prévalaient avant la crise sanitaire, quelques agitateurs tels que Virgin Money maintiennent les politiques de flexibilité inaugurées à cette occasion et bénéficient de la sorte d'une attractivité et d'une fidélisation nettement accrue.
Souvent sans donner d'explications sérieuses, mais vraisemblablement dans le but d'éviter de repenser en profondeur leurs modes de fonctionnement traditionnels (en particulier leurs structures de contrôle hiérarchique de proximité), nombre d'entreprises ont tout au plus inscrit dans leurs règles internes la possibilité, encadrée, de télétravail quelques jours par semaine (2 en moyenne) mais ont surtout restauré le principe fondamental de la présence dans leurs locaux la majeure partie du temps.
A contrario, Virgin Money propose un mécanisme entièrement libre, à tout le moins pour ses collaborateurs qui n'exercent pas une fonction liée à une localisation physique spécifique (par exemple les effectifs des agences). Afin de contribuer à un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle, non seulement les individus éligibles peuvent travailler dans le lieu de leur choix (au Royaume-Uni) mais ils ont en outre toute latitude pour organiser leur journée, notamment lorsqu'ils ont des contraintes personnelles.
Une analyse multidimensionnelle des évolutions observées parmi les salariés de la banque, doublée d'une enquête sur le ressenti de la population générale, révèle l'extraordinaire pertinence du dispositif « A Life More Virgin », un an après sa mise en œuvre. Ainsi, trois britanniques sur quatre confirment qu'ils privilégieraient une firme les autorisant à travailler où ils désirent et 95% estiment que la flexibilité est un facteur d'amélioration de l'existence (du bonheur, de la santé, physique ou mentale…).
Au-delà des déclarations, les impacts sont spectaculaires aussi dans la réalité. Virgin Money enregistre un triplement du nombre de candidats à ses offres d'emploi, tout en divisant par deux son taux d'attrition. Dans une période où la conquête et la rétention des talents est, paraît-il, extrêmement ardue, ces résultats sont notables ! Et il faut encore ajouter des avantages collatéraux : la diversité « affirmée » à l'embauche est également en hausse et les premiers signes d'une diminution des arrêts maladie apparaissent.
Dans un contexte hyper concurrentiel pour le recrutement, les stratégies d'autonomisation du personnel semblent donc faire la différence… et celle-ci se propage facilement : la satisfaction exprimée se reflète dans les recommandations aux proches, entre autres. Et si leurs effets positifs sur le bien-être produit en plus des retours économiques, elles mériteraient d'être généralisées. Encore faudra-t-il, pour les candidates aux structures archaïques, commencer par reprendre à zéro leur organisation du travail.
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