Un robot-conseiller qui se met à proposer de négocier des titres individuels ? Wealthfront pourrait facilement être accusée de perdre son âme en répondant à une tendance montante, mais sa démarche est en fait une évolution logique de sa stratégie… comme le démontrent quelques détails de fonctionnement originaux de sa nouvelle solution.
Apparemment, le trading est (re)devenu à la mode aux États-Unis et si, dans une certaine mesure, le vétéran des plates-formes d'investissement automatisé cherche à en profiter, il conserve heureusement en mémoire la différence – voire la distance – qui existe et doit absolument être maintenue entre les spécialistes de la spéculation à tout-va et sa mission originelle et réaffirmée d'accompagner ses clients dans leurs projets, petits et grands, grâce à des outils d'épargne performants, basés sur les marchés financiers.
Il n'est ainsi pas question d'ouvrir une boîte de Pandore de possibles dérives. Par exemple, seules quelques 1 500 actions, soigneusement sélectionnées parmi les plus importantes des principales places américaines et correspondant à la majorité de la demande du moment, sont accessibles depuis les applications de Wealthfront. La démocratisation de la bourse constitue toutefois un objectif essentiel, stimulée par une ouverture de compte autorisée à partir d'un dollar et la gratuité des transactions.
Afin d'aider les néophytes dans leurs premiers pas, des listes thématiques (qualifiées de playlists par analogie avec le secteur de la musique) leur sont suggérées – les fournisseurs d'Apple, les vedettes de l'inflation, les grands groupes à dividende… –, assorties d'explications détaillées et d'analyses, qu'ils peuvent adopter telles quelles ou ajuster à leur convenance. D'autre part, des recommandations sont également formulées en fonction des préférences précédemment identifiées sur leur portefeuille existant.
Parce que la promesse faite aux clients est de leur permettre de réaliser leurs rêves à plus ou moins long terme, Wealthfront écarte tous les gadgets, notamment de ludification, destinés à encourager l'exécution d'un maximum d'opérations. Dans le même esprit, prolongé dans ses extrémités, les variations de cours instantanées ne sont pas exposées afin d'éviter les tentations d'achats et reventes dans la journée, et défendre au contraire les principes de conservation des titres et de décisions raisonnées.
Le dispositif devient de la sorte un complément utile aux solutions de gestion pilotée du robot historique, offrant un moyen de dynamiser les investissements et d'en accroître encore la diversification. Un module se charge d'ailleurs d'évaluer pour chacun la part optimale de son portefeuille qui mériterait d'être constituée d'actions. En parallèle, l'ajout est probablement motivé aussi par la maturité des plus anciens usagers, qui souhaitent peut-être passer à un autre stade, plus autonome, dans leurs stratégies financières.
En résumé, cette évolution de Wealthfront reste parfaitement alignée avec ses ambitions de toujours, pour lesquelles ses dirigeants constatent simplement qu'il est nécessaire de prendre en compte une gamme de besoins qui s'élargit, autant par le biais de facteurs externes que du fait d'une progression naturelle de ses clients des débuts. Autrement dit, le modèle standardisé à fonds indiciels sur 3 ou 5 profils de risque finit par paraître trop étriqué pour répondre durablement aux attentes des consommateurs
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