Quand Allianz conduit une vaste enquête (dans 7 pays) sur la culture financière des consommateurs, son premier résultat confirme ce que tout le monde sait et déplore depuis longtemps : le niveau général des populations est souvent très bas. Mais elle nous en apprend également un peu plus sur les conséquences concrètes de cette situation.
Sur la base d'une série de neuf questions, fondamentalement arithmétiques, portant sur les notions d'intérêt, d'inflation, de risque, d'investissement, de patrimoine, de probabilités…, les réponses des plus de 7 000 participants exposent une situation affligeante : le score moyen s'établit à peine au-dessus de 4 et seuls 15% semblent posséder des connaissances solides contre plus d'un quart à peu près ignares (le reste est rangé dans une catégorie intermédiaire large, avec 3 à 6 réponses correctes).
Dans la répartition géographique, il faut hélas noter que la France se classe en dernière position, avec les États-Unis, sur la proportion de personnes compétentes (10%), les américains étant toutefois seuls loin derrière le peloton à l'autre extrémité de l'échelle (presque un sur trois n'a pas les bases élémentaires). Toujours sans surprise, l'âge est un facteur significatif, puisque les « baby boomers » sont deux fois plus susceptibles d'être parfaitement avertis que les « millenials » et 3,5 fois plus que les « Générations Z ».
Outre la vérification de la plus forte tendance des individus sans bagage sérieux à laisser leur argent sur leur compte courant, manquant de la sorte les opportunités de faire fructifier leurs économies, Allianz a ensuite cherché à évaluer comment les perceptions des offres, par exemple en termes de rendement ou de risque, influent sur des choix d'investissement et quel serait leur impact comparé sur les gains potentiels des épargnants (gérant un portefeuille moyen), selon leur niveau d'éducation financière.
Les conclusions sont éloquentes : entre les niveaux faible et moyen, l'écart s'établit, en France, à près de 2 400 euros par an, en faveur du second bien sûr, correspondant à une différence de taux de rendement de 1,2%, estimée par une rétro-analyse historique sur les 20 dernières années. Le cumul représente évidemment des sommes colossales quand il est question de projets à long terme, tels que la retraite. Incidemment, le passage à la tranche supérieure de littératie ne génère cependant qu'un surplus marginal.
Un autre enseignement important de l'étude ressort de l'exploration des effets collatéraux des lacunes financières. Car une moindre maîtrise, avérée ou ressentie, des produits disponibles conduit aussi à une absence de confiance qui paralyse toute velléité de mieux gérer son argent. Voilà pourquoi Allianz suggère que les initiatives de formation ne portent véritablement leurs fruits que si elles s'accompagnent d'un coaching de proximité, qui encourage le passage à l'action au fur et à mesure de l'apprentissage.
Naturellement, surgit alors le débat sur la nature, humaine ou « digitale », de cet appui…
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