À l'occasion de l'édition 2023 de la désormais traditionnelle conférence Finovate Fall, à New York, la jeune pousse américaine Wysh présentait hier une déclinaison originale de son offre d'assurance décès, par ailleurs classique, à l'intention des institutions financières en mal de conquête et de fidélisation des clients… et de leurs dépôts.
En dépit d'une solution équivalente, mise au point avec un partenaire, qui devrait être prochainement proposée directement au grand public, une des principales motivations de ce qui ressemble à un changement de cap pour la startup est probablement, comme souvent dans la FinTech, la prise de conscience de la difficulté de gagner la confiance des consommateurs, indispensable avant d'espérer leur vendre un produit réputé sensible, et, en conséquence, le choix de privilégier une distribution « B2B ».
La stratégie est triviale, et largement répandue, mais son application paraît évidemment plus difficile sur le segment sur lequel opère Wysh. Alors son idée consiste à faire de la protection contre les aléas de la vie un avantage promotionnel pour les comptes courants et, surtout, d'épargne, sur lesquels les sempiternels taux bonifiés, généralement temporaires, ne représentent plus la moindre différenciation concurrentielle, alors que la bataille fait rage parmi les établissements pour capter les économies des citoyens.
Concrètement, une (micro-)couverture contre le décès est automatiquement souscrite, sans aucune formalité administrative (par exemple un examen médical), pour chaque détenteur d'un compte éligible (au choix de la banque). Le montant de la garantie est proportionnel à l'encours instantané, à hauteur de 1 à 10% (également sélectionné contractuellement). En cas de disparition du propriétaire, le compte est provisionné immédiatement de la fraction prédéterminée du solde disponible à ce moment-là.
Les bénéfices pour les banques qui retiendront la solution sont significatifs. Outre l'attractivité d'un avantage inédit, susceptible d'interpeller plus de 100 millions d'américains non assurés, qui devrait impacter positivement la collecte de fonds sur des supports a priori banals, elle contribue utilement à la sensibilisation de la population, en particulier dans ses couches les plus fragiles, aux enjeux d'une couverture parfois difficile à envisager, qui se retrouve ici activée gratuitement et en toute transparence.
Cet encouragement à anticiper l'avenir constitue aussi une excellente approche pédagogique du bien-être financier, qui n'est pas seulement vouée à valoriser une image de marque et à stimuler une démarche plus complète sur l'assurance décès mais qui, in fine, profitera à d'autres lignes d'activité, par exemple du côté de l'investissement. En parallèle, Wysh vante la facilité d'intégration de son offre, qui, vraisemblablement, requiert une simple connexion aux comptes, normalement existante à l'ère de la banque ouverte.
Malgré les résultats très favorables d'une enquête d'opinion, rien ne dit que les américains seront réellement réceptifs à une proposition résolument insolite. Toujours est-il que le principe par lequel un produit peu familier, potentiellement rébarbatif et en tous cas difficile à commercialiser, est greffé à un service standard et sans relief mérite d'être retenu.
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