Aussi intuitive qu'elle paraisse, la prise en compte de la prévention en support de l'assurance progresse lentement dans le secteur. Pour l'américaine State Farm, par exemple, qui n'est pourtant pas la dernière à s'y intéresser, l'ajout dans sa couverture contre le décès d'une dimension de maintien en forme arrive 8 ans après les pionniers.
L'idée est née d'abord dans le périmètre de la santé, avec l'objectif, évident, non seulement d'améliorer le bien-être des assurés, mais également de réduire leurs dépenses médicales, donc les indemnisations à débourser, en leur proposant des outils destinés à les encourager à adopter une hygiène de vie et des comportements plus sains. Quoi de plus logique alors que d'en décliner le principe dans le but de retarder au maximum l'issue fatale, fructueux pour le bénéficiaire comme pour son fournisseur ?
Dans cette perspective, State Farm publie une application mobile « vie enrichie » (« Life Enhanced ») à l'intention de ses nouveaux clients d'un contrat décès, assortie d'une promesse de les aider à mieux profiter du temps qui leur reste. Elle comprend plusieurs composantes complémentaires, depuis les outils, incontournables et attendus, de planification des dernières volontés et des dispositions testamentaires, jusqu'à une batterie de solutions focalisées sur l'optimisation du bien-être dans la durée.
Dans ce registre, figure naturellement la (presque) traditionnelle plate-forme de surveillance et de coaching de l'activité physique et sportive. Après connexion à un appareil de mesure (une montre connectée, généralement), l'utilisateur est invité quotidiennement à relever des petits défis afin de garder sa condition. À titre d'incitation, les gestes effectués donnent lieu à des récompenses, qui peuvent être ensuite converties en cartes cadeaux ou bien sous forme de donations à des associations caritatives.
Mais le dispositif ne s'arrête pas à ces bases. Il inclut également de nombreux contenus consacrés à des thématiques aussi diverses que les produits d'assurance (sans surprise), la santé mentale, la sécurité domestique… et les finances personnelles. Dans ce dernier cas, il est même question d'outils pratiques en sus des modules éducatifs, sans que, hélas, ne soient précisées leurs fonctions, dont je crains qu'elles ne soient limitées. Ce volet mériterait pourtant aussi un accompagnement proactif de proximité.
Malgré cette réserve, la démarche de State Farm est à saluer, pour la vision qu'elle porte de l'importance de la prévention dans l'écosystème de l'assurance et, dans un registre plus spécifique, dans sa rare prise en considération de la sérénité financière comme un facteur essentiel de santé. Ce second point, désormais largement éclairé par de multiples recherches académiques, est encore trop peu appréhendé par les assureurs alors que, au-delà de l'impact que peut avoir son intégration dans leur périmètre, il représente une opportunité de prendre pied dans un domaine bancaire qui les nargue de longue date.
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