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C'est pas mon idée !

dimanche 22 octobre 2023

L'IA au secours des dinosaures ?

Gartner
Après celui d'hier, voici le second épisode des échos du Gartner Symposium, cette fois consacré aux prédictions pour les départements informatiques (et leurs usagers) à l'horizon 2024 et au-delà. Encore une fois, l'intelligence artificielle semble être le seul sujet digne d'intérêt… même pour ceux qui vivent avec des technologies du siècle dernier.

En réalité, l'opportunité a déjà été identifiée par IBM, donnant lieu à la commercialisation d'une offre spécifique dans sa gamme « watsonx », mais, selon le cabinet d'analystes, d'ici à 2027, « les outils d'IA générative seront largement exploités dans le but d'expliquer le fonctionnement des applications historiques et créer des substituts viables, entraînant une réduction de 70% des coûts habituels de leur modernisation ». La promesse a tout pour séduire les institutions financières, particulièrement concernées par le problème d'un patrimoine logiciel dont une partie est vieille de plusieurs décennies.

Daryl Plummer, spécialiste du domaine, estime ainsi que la maturité des modèles linguistiques est désormais suffisante pour leur confier l'automatisation des grands programmes de migration. Les responsables peuvent alors consacrer leurs efforts à la mise en place d'unités de test, essentielles pour la vérification des résultats produits par la machine, et à l'accompagnement des collaborateurs dans les nouvelles approches du développement, dans une perspective d'optimisation de leur productivité.

Gartner IT Predictions

Comme avec la plupart des espérances placées dans l'intelligence artificielle, il faudra toutefois fermement tempérer les excès d'optimisme. En l'occurrence, il n'est pas question de mettre en doute les possibilités des solutions, puisque mes réserves concernent principalement les aspects politiques des chantiers visés. Depuis des années et de manière toujours plus prononcée au fil du temps, ce qui retient les projets de rénovation, pourtant critiques et urgents, est d'abord la peur de l'échec ou, a minima, de dérives et non une quelconque inquiétude sur leur faisabilité dans l'absolu.

Le syndrome de l'angoisse de la transformation vient justement de connaître un sursaut considérable avec le désastre de la fusion entre les infrastructures de Deutsche Bank et Postbank, qui, outre les milliards d'euros engouffrées dans ses tentatives successives, se termine (depuis plusieurs mois) dans des dysfonctionnements qui affectent ses clients et anéantissent sa réputation. Ce genre de mésaventure laisse des stigmates durables et va inévitablement conduire les décideurs à, une fois de plus, suspendre toute velléité de changement majeur, quels que soient les arguments invoqués.

Concrètement, le scénario le plus vraisemblable dans les organisations ressemblera à ceci : les équipes opérationnelles lanceront des expérimentations et commenceront, peut-être, à esquisser un plan de modernisation ambitieux – ciblant, évidemment, les actifs les plus stratégiques, car ce sont les seuls dont le remplacement a été systématiquement retardé par aversion au risque. Celui-ci sera alors impitoyablement rejeté par la direction générale, nécessairement impliquée au vu des enjeux et effrayée par les incertitudes du dossier, dont celles, inédites et obscures, engendrées par l'introduction de l'IA.

Quelle entreprise montrera l'audace nécessaire pour me donner tort ? 😏

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