Les grandes enseignes – du voyage, en particulier – nous ont depuis longtemps accoutumés à leurs programmes de fidélité adossés à une carte de crédit. En collaboration avec la jeune pousse Currensea, focalisée sur les besoins des globe-trotters, la chaîne d'hôtels Hilton propose désormais le même dispositif autour d'une carte de débit.
À première vue, nous découvrons une simple déclinaison aux couleurs du groupe international de la solution originale de la startup. À ce titre, elle fonctionne par l'intermédiaire d'une connexion – aux standards britanniques de banque ouverte – à un compte courant détenu dans l'un des établissements supportés, sur lequel seront prélevés les paiements effectués. D'autre part, afin de séduire sa cible attitrée, elle promet (évidemment !) des taux et frais de change transparents et attractifs.
À ce socle, Hilton ajoute ses propres avantages, intégrés avec son système existant « Honors », disponibles en deux versions distinctes, plus ou moins généreuses pour un coût plus ou moins élevé (60 ou 150 livres sterling par an). Tout d'abord, l'adoption de la carte permet d'accéder immédiatement à un statut privilégié. Ensuite, la plupart des transactions exécutées avec elle, jusqu'aux courses du quotidien, donnent lieu à l'attribution de points qui peuvent être à leur tour convertis en séjours gratuits.
L'initiative, qui semble être inédite dans son secteur, suit une tendance qui prend de l'ampleur et voit de plus en plus les émetteurs bancaires accompagner leurs cartes de débit de bénéfices qui étaient historiquement réservés aux cartes de crédit. Quels qu'en soient les promoteurs, les motivations derrière ce mouvement relèvent de tentatives de conquérir et fidéliser les clients, en particulier ceux, surtout parmi les jeunes, qui se détournent des instruments qu'ils jugent dangereux pour leur équilibre financier.
En marge du cœur du sujet, la démarche a un effet de bord notable : tandis que les cartes de crédit affinitaires sont généralement portées par des partenaires traditionnels (American Express, par exemple, pour celles de Hilton), ici, c'est un nouvel entrant qui remporte la mise. Pourquoi ? Les grandes institutions étant, pour la plupart, réfractaires à la fois à l'exploitation des mécanismes d'« open banking » et aux opportunités de la « banque en services », elles ne sont simplement pas prêtes à offrir les fonctions nécessaires. Et les occasions manquées du même genre se multiplieront.
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