Aujourd'hui, même les climato-sceptiques sont contraints de constater l'augmentation de la fréquence et de la sévérité des catastrophes naturelles et leur impact sur leur habitation. En passe de devenir une préoccupation prioritaire pour les acquéreurs, le spécialiste américain de l'immobilier Zillow inclura bientôt ce critère dans ses annonces.
L'ajout, issu d'une collaboration avec le fournisseur de données de référence First Street, devrait être opérationnel sur le site web et l'application mobile pour iOS de l'entreprise d'ici à la fin de l'année, la version Android étant annoncée pour le début de 2025. Toutes les fiches de propriétés à vendre, sur l'ensemble du territoire des États-Unis, comporteront alors une nouvelle rubrique dédiée au risque climatique, réparti sur cinq axes d'exposition : inondations, incendies, vents, chaleur et qualité de l'air.
Pour chacun d'eux, un score compris entre 0 et 10 résume le niveau de sensibilité correspondant, assorti, le cas échéant d'un conseil en matière d'assurance, qu'il s'agisse d'une recommandation de souscription, plus ou moins ferme selon la criticité, ou d'une obligation légale, par exemple dans les zones inondables cataloguées au niveau fédéral. Les plus curieux pourront également consulter les détails de l'évaluation : historique des phénomènes survenus, probabilité d'un sinistre à court et long terme…
La recherche géographique de bien, sur carte, bénéficiera aussi des mêmes enrichissements, les différentes catégories de risque étant dans ce cas représentées par des codes couleurs distincts, avec leurs échelles propres. Il sera de la sorte plus facile de cibler leurs périmètres d'investigation pour les visiteurs qui se sentent concernés (soit 80% des acheteurs prospectifs, selon une enquête réalisée l'année dernière).
Outre la demande de ses utilisateurs, Zillow justifie sa démarche par son constat de la croissance, d'année en année, du nombre de logements mis en vente qui comportent au moins un risque majeur : en août, 16,7% des nouvelles annonces étaient sérieusement affectées pour les incendies et 12,8% pour les inondations. Par ailleurs, First Street a démontré que le récent ouragan Debby a immergé de vastes portions de territoires dont 78% ne faisaient pas partie des aires dangereuses recensées par le gouvernement et n'étaient donc soumises à aucune exigence d'assurance (le problème du retrait des compagnies dans ces régions n'est évidemment pas abordé).
Bien sûr, les consommateurs avertis disposent déjà d'outils qui leur permettent d'obtenir les informations nécessaires lors de leurs explorations (en France, par exemple, via des sources publiques ou d'assureurs). Mais quand les risques climatiques deviennent un des principaux critères de décision, leur mise en avant dès les premières étapes du parcours se fait impérative. L'attente étant exprimée directement par les clients, les acteurs du secteur devraient tous investir dans cette direction… sans attendre une contrainte réglementaire (comme celle du diagnostic énergétique dans l'hexagone).
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