Le dérèglement climatique engendre une dangereuse augmentation des risques sur les habitations, qui concerne et devrait inquiéter autant les citoyens que leurs compagnies d'assurance. Conscientes du faible niveau d'information actuel de la population, ces dernières commencent désormais à déployer des moyens de sensibilisation opérationnels.
Incendies, inondations, sécheresses…, dont la fréquence progresse d'année en année, mais aussi séismes, accidents industriels (voire nucléaires)… Les menaces qui pèsent sur les bâtiments – maisons individuelles ou immeubles collectifs – sont nombreuses mais, en général, leurs occupants les ignorent… jusqu'à ce que la catastrophe les surprenne un jour. Une connaissance préalable des dangers existants leur fournirait pourtant l'opportunité de se préparer et, dans bien des circonstances, d'éviter le pire.
Certes, les nouveaux acquéreurs obtiennent un diagnostic complet lors de la signature de l'acte notarié, mais il arrive bien tard dans leur processus de décision. Et aucun équivalent n'est prévu pour les locataires. Naturellement, les plus curieux peuvent interroger librement les données publiques exposées sur le portail Géorisques du ministère de l'environnement (récemment modernisé, pour une meilleure ergonomie, qui laisse toutefois quelque peu à désirer). Encore faut-il en connaître l'existence, plutôt discrète.
Les assureurs, qui sont, à leur corps défendant, en première ligne des conséquences de l'insouciance de leurs clients ont donc tout intérêt à mettre la main à la pâte afin de rectifier la situation et faire en sorte que les risques soient mieux connus et anticipés. Telle est la raison pour laquelle la MAIF (depuis quelques mois) et Generali (plus récemment) ont mis en place, chacune, un service en ligne permettant à tous les visiteurs d'examiner les données disponibles pour l'adresse de leur choix, n'importe où en France.
Si les deux initiatives restituent des catégories d'informations légèrement différentes, elles se distinguent surtout par leur positionnement dans la vie de leurs utilisateurs. Ainsi, pour la MAIF, l'outil s'inscrit dans un parcours de conseils autour de l'achat immobilier et son objectif serait plus de décourager ses sociétaires d'investir dans une propriété trop exposée. Generali, en revanche, cible le logement actuel et son analyse s'accompagne de recommandations pratiques en vue de mitiger les fragilités identifiées.
Comme le souligne à juste titre la communication de Generali, avant d'envisager de stimuler la prévention, qui devient un des principaux axes de développement de l'assurance, en amont de la gestion de sinistres, il est indispensable de faire prendre conscience des enjeux aux consommateurs. Dans cette perspective, il n'est pas aberrant de multiplier les instances d'un même service, proposées sous des formats variés et par des acteurs issus de divers horizons, de manière à en renforcer la notoriété et l'impact.
Pour plus d'efficacité, il restera tout de même à optimiser l'alignement de ces efforts de sensibilisation avec les démarches de prévention. Une voie d'amélioration à explorer consisterait à personnaliser les conseils prodigués, aujourd'hui trop génériques pour être réellement pertinents. Outre une étude détaillée de l'état de la résidence (telle que la conçoit notamment Luko) afin d'affiner le diagnostic, ne pourrait-on pas imaginer, par exemple, un accompagnement pas à pas dans la mise en œuvre d'un plan d'action (à long terme, probablement) pour la lutte contre les risques identifiés ?
Merci à Thomas pour les pointeurs vers l'initiative de la MAIF !
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