Pour les australiens (comme pour les citoyens de nombreux autres pays), le score de crédit constitue un facteur déterminant de leur santé financière. Pourtant une immense majorité d'entre eux n'y prêtent guère attention. Voilà pourquoi CommBank propose désormais à ses clients un service dédié, qui leur ouvre la porte d'une meilleure compréhension.
Les approches alternatives ont beau se multiplier et s'infiltrer dans une gamme de produits de plus en plus large, à commencer par le paiement fractionné, le score de crédit classique reste la clé incontournable pour obtenir un prêt d'importance, par exemple hypothécaire. Or, en dehors de la forte progression de sa publication sous forme brute dans les applications web et mobiles bancaires, les initiatives avancées en la matière restent relativement rares (l'une d'elles est le « borrowing power » de Zopa).
Aussi modeste soit-elle, la nouvelle option déployée par CommBank est donc un progrès. En l'occurrence, l'outil en question permet à chacun de consulter non seulement son score individuel mais également comment celui-ci se positionne dans l'échelle de qualification, ainsi que les informations détaillées qui l'éclairent, telles que la liste des emprunts en cours, les remboursements effectués sur les 24 derniers mois, les demandes de crédit ayant eu une incidence et les éventuels événements négatifs enregistrés.
Outre la mise en lumière des éléments qui composent le chiffre fatidique et permettent, notamment, de comprendre son évolution au fil du temps et des interactions avec le système financier, un objectif majeur de la démarche réside dans la détection des malversations, hélas de plus en plus fréquentes, qui affectent la mesure et se reflètent directement dans l'historique partagé. Naturellement le principal risque considéré ici est celui de l'usurpation d'identité exploitée dans le but de solliciter un crédit frauduleux.
Il faut toutefois admettre que le volet pédagogique de l'effort reste très insuffisant. Tout d'abord, au-delà d'un simple aperçu des différentes catégories de critères prises en compte, il paraîtrait utile de quantifier plus précisément les impacts de chaque point de référence sur la valeur finale. On peut imaginer, par exemple, que l'interrogation d'une agence pour un crédit personnel de 1 000 dollars ne dégrade pas autant la situation que le règlement en retard de trois échéances successives. Mais dans quelles proportions ?
D'autre part, comme toujours avec les solutions qui se contentent de présenter une analyse passive, je suis frustré par l'absence d'un programme de recommandations, qui semblerait pourtant en être la suite logique. Il pourrait s'agir, entre autres, de rebondir sur les données exposées en explicitant les « erreurs » qui ont été commises et en offrant des moyens de les éviter ou, encore mieux, de profiter de la connaissance du client, via ses comptes, pour lui suggérer des pistes d'optimisation opérationnelles.
Au vu des enjeux, la pauvreté de l'accompagnement des consommateurs par les banques autour du score de crédit (ou des autres conditions d'éligibilité dans les régions où cet indicateur n'existe pas en tant que tel) tient de l'aberration… y compris économique puisqu'elle fait rater des opportunités. Alors il faut saluer chaque avancée et espérer que les petits pas dans la bonne direction finiront par aboutir à une transparence totale et, surtout, la restitution aux premiers intéressés du pouvoir sur leur santé financière.
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