Quand une jeune pousse de la FinTech telle que Wise désire intégrer son offre dans la panoplie des banques, elle se perd en négociations sans fin… pour ne conquérir qu'une poignée de partenaires. À l'inverse, sa concurrente Atlantic Money a imaginé un moyen de s'infiltrer dans tous les établissements sans avoir à leur demander leur avis.
Le principe est trivial. Une étape initiale de configuration propose d'abord d'associer un numéro de compte local, britannique en livres sterling ou européen en euros, associé exclusivement aux coordonnées bancaires (aux États-Unis, en Inde, au Canada…) du correspondant désiré. Dès lors, il suffit d'émettre un virement domestique vers ce compte afin d'effectuer un transfert international par l'intermédiaire des canaux d'Atlantic Money… en bénéficiant de son tarif fixe (avantageux) de 3 livres ou 3 euros.
Naturellement, la procédure ainsi décrite paraît extrêmement lourde et, donc, sans intérêt pour les opérations ponctuelles. Mais, en parallèle, Atlantic Money révèle qu'une immense majorité de ses clients réguliers (94%) envoient généralement des fonds aux mêmes destinataires, que ce soit leur famille pour les expatriés, les étudiants à l'étranger de la part de leurs parents ou les fournisseurs des entreprises. Dans ce cas, la nouveauté prend tout son sens et la faculté de déclencher les transactions depuis l'environnement familier de sa banque constitue un facteur de confort attractif.
L'amélioration peut sembler anodine mais, en dehors du premier paramétrage et de la perte de transparence qu'elle entraîne (notamment sur le montant que recevra l'autre partie), elle accélère et simplifie réellement le parcours de l'utilisateur qui, dans tous les cas comprend l'émission d'un virement bancaire. La startup s'autorise de la sorte la comparaison avec les méthodes traditionnelles, c'est à dire SWIFT et ses frais faramineux (et totalement déconnectés des réalités contemporaines).
Au-delà du cas d'usage mis en œuvre par Atlantic Money, la méthode employée pour s'immiscer dans l'univers de la banque, en profitant non seulement de sa familiarité mais également, un tant soit peu, de la confiance qu'il inspire, est astucieuse et vaudrait peut-être d'être envisagée et expérimentée pour d'autres besoins. Avec un peu d'imagination, la capacité désormais largement ouverte, grâce aux modèles de banque en services, de créer des comptes virtuels recèle de multiples opportunités encore inexplorées.
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