Objet d'une mode probablement excessive il y a une décennie, le hackathon a progressivement perdu de son attrait jusqu'à quasiment tomber dans l'oubli, dans le sillage, notamment, de la crise sanitaire. Sa « résurrection » par le groupe Absa nous procure toutefois une excellente occasion de rappeler les vertus de ce genre d'événement.
Conçue dans les règles de l'art, la deuxième édition annuelle de la manifestation, intitulée « 10xImpact », a rassemblé physiquement quelques 260 participants, issus des équipes informatiques de toutes les entités de l'entreprise (essentiellement sur son territoire de présence en Afrique, mais également en Europe) et répartis en 36 équipes, chargées d'imaginer et de développer, en l'espace de 24 heures, des solutions susceptibles de décupler leur impact dans l'ensemble de l'organisation.
Comme il se doit, un des objectifs affichés concerne effectivement la création d'embryons de produits et services originaux, répondant à des besoins des clients et/ou des collaborateurs de la banque, en alignement avec sa stratégie. Dans ce cadre, les meilleures idées ont valu un prix à leurs auteurs et les responsables affirment leur impatience de voir celles-ci (et quelques autres) industrialisées dans les prochains mois. Mais ce n'est en réalité qu'un prétexte, le plus important est clairement ailleurs.
Il est notamment question de stimuler l'esprit d'innovation et le sujet est crucial. Parce que, dans le monde moderne, la technologie est la première source d'inspiration pour transformer l'expérience de la finance et tous ses professionnels peuvent et doivent y contribuer… en parallèle de leurs tâches quotidiennes. Et ce d'autant plus à l'heure actuelle, alors que le vent de la « disruption » s'essouffle partout dans l'industrie – j'exclue ici sans ambiguïté les élucubrations qui entourent l'intelligence artificielle – et qu'il apparaît nécessaire de le revigorer pour continuer à satisfaire les clients.
Enfin, l'engagement et la cohésion des équipes constituent les priorités les plus importantes, en particulier dans un contexte de tension sur les métiers informatiques. Réunir dans un même espace des employés aux profils, origines et compétences variés dans un exercice de construction collaborative est certes un gage de créativité mais fournit également un moyen incomparable de rapprocher et souder des personnes qui sont amenées à travailler toutes dans le même but, habituellement sans se connaître, pendant le hackathon… et au-delà. Cela génère un sentiment d'appartenance à une communauté, favorisant la fidélité, et, à travers la réalisation d'un projet concret, donne aussi un sens aux métiers exercés et aux postes occupés par les uns et les autres.
Cette dimension du hackathon, dans sa déclinaison interne, a toujours été essentielle et elle continue à justifier que les institutions financières – tellement dépendantes des technologies – continuent à en organiser régulièrement. La recommandation vaut plus spécifiquement pour les firmes aux équipes dispersées géographiquement, dont celles qui, comme Absa, opèrent dans de nombreux pays, mais elle est aussi applicable à celles qui ont distendu les liens avec leurs collaborateurs depuis la pandémie.
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