Peu de temps avant de re-céder sa position de CEO à Larry Page, Eric Schmidt publiait un court billet dans la Harvard Business Review au sujet de la stratégie de Google pour 2011, résolument centrée sur le mobile, dont la participation à la performance de l'entreprise est déjà soulignée dans ses résultats pour 2010.
Cette stratégie est déclinée sur trois axes. Le premier est celui des réseaux, dans lequel Google affirme vouloir participer activement au développement de la prochaine génération ("4G"). Le deuxième concerne les téléphones (et, en filigrane, Android), avec la vision d'un milliard de personnes (notamment dans les pays en voie de développement) équipés de smartphones à écran tactile et navigateur web. Ces deux cibles cadrent clairement avec l'objectif de la société de démultiplier sa présence sur internet et, ainsi, poursuivre la croissance de son modèle historique de revenus publicitaires.
Le troisième axe est un peu différent puisqu'il n'entre pas aussi visiblement dans cette logique. Il s'agit de l'argent mobile (notez bien qu'il n'est pas question de paiement mobile), qu'Eric Schmidt associe là aussi aux pays pauvres et à leur utilisation (actuelle) du téléphone pour accéder à des services financiers qui ne demandent qu'à se développer.
Alors que les rumeurs vont bon train, depuis la sortie du Nexus S (équipé d'une puce NFC), sur l'entrée de Google dans la bataille du paiement sans contact sur mobile (voir par exemple ici), si l'on prend les propos d'Eric Schmidt au pied de la lettre, il se pourrait que d'autres initiatives soient en gestation.
En effet, le paiement sans contact est aujourd'hui une technologie plutôt réservée aux pays riches (en raison des infrastructures nécessaires). A l'opposé, les zones émergentes ont besoin de solutions simples à mettre en oeuvre et ciblant des usages différents (par exemple le paiement de "pair à pair", P2P), qui peuvent d'ailleurs aussi trouver un écho dans le monde développé. Et il se trouve que ce type d'applications a beaucoup plus d'affinités avec les modèles de business de Google que les technologies NFC...
La stratégie de Google pourrait alors être double : d'une part développer les "briques" techniques nécessaires à l'intégration du paiement sans contact dans les mobiles (comme cela a commencé avec Android "Gingerbread"), mises à disposition des acteurs "traditionnels" du secteur, ce qui pourrait aider à populariser son système, et, d'autre part, concevoir et opérer un véritable système d'argent mobile, basé sur le web, destiné à accompagner la croissance du marché des smartphones dans les zones "pauvres".
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